Artiste/Groupe:

Elefant Talk

CD:

Elefant Talk

Date de sortie:

Mars 2021

Label:

M&O Music

Style:

Stoner

Chroniqueur:

Didier

Note:

17/20

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Je découvre encore un groupe grâce à nos amis de M&O Music, qui va, je peux déjà l’annoncer, figurer dans mon Top Découvertes de 2021. Le groupe c’est Elefant Talk, un duo originaire de Chambéry composé de Gaby Vegh (basse et chant) et de Sébastien Necca (batterie). J’avais déjà croisé un duo avec Bottle Next, vu en première partie de Pain Of Salvation au Rat’s (sniff…) et trouvé cela très intéressant. Bottle Next est un duo guitare/batterie alors qu’ici nous avons bien affaire à un duo basse/batterie, ce qui est quand même plus rare. Ceci dit, en me documentant sur le groupe, je découvre que le facteur déclenchant pour eux a été de croiser Royal Blood, un groupe britannique que je connais mal, qui opère aussi en duo basse/batterie. Le groupe se définit comme stoner, mais à l’écoute de ce premier album, je trouve que le terme est un poil réducteur, car de nombreuses bonnes choses viennent enrichir la musique de Elefant Talk, qui déborde largement du stoner.

L’album démarre par un morceau intro qui monte en puissance sur un riff répétitif, sorte de boléro de Ravel des temps modernes, option stoner. Il sert d’intro au morceau suivant Save Yourself. Le son est assez typé stoner, puissant, le chant est en anglais parfait et la voix de Gaby, un poil déformée par des effets, assure bien dans ce style. On comprend tout de suite à l’écoute de ce premier morceau, que l’alchimie entre les deux musiciens fonctionne à merveille. Pachydermik, qui suit est une tuerie, la basse de Gaby défonce tout, Sébastien martèle ses fûts comme un furieux. La ligne de chant est excellente, le refrain est très accrocheur, difficile de ne pas marquer le rythme avec Sébastien. Pas vraiment possible pour le duo de faire des solos, mais le morceau est aéré par un bon break qui interrompt puis relance la puissante machine.
 

Après les pachydermes, le duo attaque Crocodile, tout aussi efficace. Un vrai livre de la jungle cet album ! On s’éloigne ici du stoner, le couplet est assez calme, le refrain plus enlevé, la ligne de chant suit la ligne de basse saturée et déguisée en guitare. La basse principale de Gaby est en fait une guitare avec quatre cordes de basse, chacune doublée à l’octave plus haut, par une corde de guitare. Des commutateurs permettent de choisir les sons désirés, le tout connecté à une belle pédale d’effets. Sur la ballade un peu doom-esque, Leave Me Alone, on entend vraiment un son de guitare. L’ambiance se fait pesante, c’est toujours aussi bien chanté, toujours avec de l’effet sur la voix, ponctuée d’un bon break explosif et d’un final ébouriffant.

Déboule ensuite le morceau le plus impressionnant de l’album, à mon goût. Je vous laisse découvrir la superbe vidéo qui l’accompagne, l’ambiance y est assez sombre, voire même sordide.
 


C’est puissamment riffé, débordant de bonnes idées, comme ces espèces d’aboiements humains qui ponctuent le morceau. La batterie est au top, lors du break, Gaby fait une sorte de mini solo, utilisant les cordes les plus aiguës de sa basse. Ça décoiffe, surtout en matant le clip. Je m’aperçois en écoutant Chitter Chatter, puis Carnivor que la voix de Gaby se rapproche pas mal de celle d’Ozzy (pour vous situer). Sur The Hunting, au riff de basse saturée, le groupe nous réserve une petite surprise puisque il y a, pour une fois, un solo de guitare, joué par un guest de grand classe, Ron Thal (ami de longue date de Gaby). Le morceau au puissant refrain, était déjà excellent, avec deux breaks inspirés, le solo de Ron complètement hystérique, le transcende un peu plus. L’album se termine sur un morceau à la fois étonnant et dérangeant, Time To Go, sorte de power ballade aux reflets doom, dans laquelle Gaby chante les états d’âmes d’une personne qui s’apprête à mourir (ou être exécutée).

Au total onze morceaux, pour un univers musical très riche délivré par un duo de musiciens totalement investis dans leur projet. L’univers n’est d’ailleurs pas que musical, car si la pochette interpelle, que dire des clips vidéos et de leur qualité visuelle exceptionnelle. C’est très soigné, c’est très prometteur, je ne peux que conseiller ce premier opus, qu’il faut soutenir par tous les moyens actuels. Pour reprendre (en la détournant) une célèbre expression américaine: "Elefant Talks, bullshit walks!"


Tracklist de Elefant Talk :

01. The first day of the rest of our life

02. Save yourself

03. Pachydermik

04. Crocodile

05. Leave me alone

06. I’m a hound dog

07. Chitter chatter

08. Carnivor

09. Mass murder

10. The hunting

11. Time to go

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