Epica

Artiste/Groupe

Epica

Album

The Classical Conspiracy

Date de sortie

Mai 2009

Style

Métal Symphonique

Chroniqueurs

Ostianne, FlorentC

Note Ostianne

12/20

Note FlorentC

18/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E Ostianne

Après trois albums studio (si on excepte "The Score", la BO qu'ils avaient composée), Epica nous livre leur premier CD live, enregistré avec un orchestre en Hongrie en juin 2008. On y retrouve un mélange de morceaux venant de la musique classique, du cinéma et bien sûr des compositions du groupe batave regroupés sur deux CD !

Le metal du groupe rejoint les choeurs et l'orchestre symphonique, comme sur "Dies Irea" de Verdi, à ne pas confondre avec celui de Mozart, repris lui, dans le prochain album de Therion. Un morceau déjà fort à l'origine et qui prend une autre dimension dans sa nouvelle interprétation. Un véritable bijou. Suit ensuite un morceau très connu du compositeur baroque Handel "Ombra Mai Fu", dans lequel on ne retrouve aucun élément metal et qui donne un frisson par son interprétation tant musicale que vocale. Une pépite qui nous montre que finalement, lorsque Simone Simons le veut, elle peut faire des merveilles. A côté de cela, on retrouve des morceaux comme "La Marche Impériale" tirée du film de Georges Lucas, "Star Wars", ou encore un medley des morceaux de la dernière trilogie de Disney, j'ai nommé "Pirates des Caraïbes", des morceaux vraiment entraînants, sur lesquels le mélange des guitares et de la batteries se fond très bien avec les différents instruments de l'orchestre (surtout sur le thème principal du film avec Johnny Depp) ou encore un morceaux de Grieg repris pour de nombreux films "In the Hall of the Montain King" (ndla : "Dans l'antre du roi de la montagne" en français) et qui fut elle aussi reprise par Apocalyptica. Pas une très grande nouveauté dans le monde du metal, mais une bonne surprise tout de même !
Pour être honnête, l'idée de reprendre ces morceaux était plaisante, le résultat l'est aussi. La technique de tous les musiciens est remarquable ; l'alliance des deux genres est subtilement faîte, ni trop peu, ni trop plein de metal ; un respect des oeuvres originales appréciable ; et une façon de remettre la musique classique ou baroque au goût du jour, ce qui est loin d'être une mauvaise idée !

Mais l'enthousiasme se tarit lorsque les morceaux d'Epica surviennent. C'est avec "Indigo" que le groupe entame son set, puis suit "The Last Crusade". La musique est jouée, mais on ne sent pas l'âme que l'orchestre et les choeurs auraient pu lui apporter. C'est comme figé. On aurait pu croire qu'ils auraient pu faire de nouveaux arrangements pour cette occasion, mais ce n'est pas vraiment le cas. Le groupe se contente de jouer ses compositions. On s'attendait à quelque chose de grandiloquent, et finalement, on se demande quelle est la différence entre cette interprétation et celle qui nous est livrée habituellement en concert (exceptée "Quietus", chantée par Simone et non par Mark comme lors de leur tournée). Sur "Never Enough" par exemple, on a même l'impression que les choeurs et orchestrations ont été préenregistrés sur le clavier de Coen Janssen et relégués au troisième plan tant il faut tendre l'oreille pour les entendre.
Quant aux prestations de Simone, elles laissent à désirer, des tics vocaux désagréables, de nouvelles lignes de chant mal maîtrisées, des faussetés que l'on a essayé de gommer par la suite mais qui persistent comme sur "Chasing the Dragon", tout cela est un tantinet décevant. De plus ses interventions sur les passages chantés par les choeurs comme sur "Cry for the Moon" sont dispensables et l'on se demande, pourquoi elle se met tant en avant, sachant que les choeurs seuls étaient bien plus agréables. En ce qui concerne Mark, il assure ses parties de chant, même si parfois, il y a une sensation de lourdeur ou de difficultés vocales comme sur "Consign To Oblivion".
Les performances de tous deux en communications avec le public ne sont pas non plus très bien assurées. Cela ne parait absolument pas naturel et surtout surfait dans les intonations.

Pour conclure, la partie "reprises" est une véritable surprise et nous offre un pur moment de bonheur musical. Cependant, ce sentiment retombe rapidement lors des morceaux d'Epica décevants tant par les parties vocales que symphoniques. C'est donc un album live très inégal !

C H R O N I Q U E FlorentC

C' est un jour exceptionnel qui a eu lieu le 14 juin 2008 pour Epica et ses fans. En effet, le groupe a eu l' opportunité de jouer pour la première fois en live avec un orchestre symphonique et une chorale. Cet événement a eu lieu dans le cadre du Miskolc International Festival en Hongrie.
Les organisateurs de ce festival voué à la musique classique avaient invité lors de la précédente édition Therion et devant le succès de l' opération, ont renouvellés l' expérience avec Epica. Excellente initiative qui permet de faire vivre le metal et la musique classique ensemble et ainsi de faire découvrir ces deux styles à la fois différents et similaires au public. Etant moi même un grand amateur de ces deux musiques, je ne peux que me réjouir face à un tel projet. Le set d' Epica se découpe en deux parties: classical set et Epica set.

Pendant une petite heure, le groupe a repris plusieurs extraits d' oeuvres issues de la musique classique ainsi que des extraits de musique de film. Simone apparait uniquement sur le Stabat mater Dolorosa (Pergolesi) et sur le Ombra Mai Fu (Haëndel), les autres titres étant purement instrumentaux. Sa voix est pure, limpide, rien à redire, tout en retenue et émotion! En plus de l' orchestre et les choeurs vient se greffer la base metal (guitare, basse, batterie) et le résultat est époustoufflant! Les morceaux prennent une dimension incroyablement épique, le son est puissant et énergique, aucune mièvrerie à signaler! Mention spéciale pour la reprise de Pirates des Caraïbes et l' Adagio de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak, qui collent la chaire de poule. Ils ont réussi à réarranger les oeuvres afin de leur donner un souffle metal, sans pour autant les dénaturer. A noter l' excellente prestation du public, qui respecte à la lettre les "codes" de la musique classique. Aucun bruit durant les titres, seulement des applaudissements chaleureux à la fin de chaque pièce.

Vient ensuite le set d' Epica. Changement d' ambiance, Simone et Mark s' adressent au public, lequel se fait bien présent. Sur demande des organisateurs afin de ne pas choquer une partie de l' auditoir novice en metal, le groupe ne joue pas les morceaux les plus extrêmes. C' est pourquoi apres l'intro "Indigo" le groupe enchaîne par le titre " Beyond Belief" et non par "The Obsessive Devotion" qui est la suite de l' intro sur album.
Les morceaux issus du dernier album restent relativement similaires en live, même avec l' orchestre. En revanche, je trouve les titres des deux premiers albums métamorphosés! Trois raisons à celà: Premièrement l' appui orchestral, ensuite la voix de Simone qui s'est amélioré depuis les débuts du groupe, et enfin le changement de batteur effectué il y a deux ans! Quelle transformation! Arjen Van Weesenbeek possède un style bien plus tranchant et percutant que Jeroen Simons et rend les anciens morceaux bien plus énergiques. Une recrue de premier choix pour les Bataves.
Pour vous en convaincre, écoutez les morceaux titres " The Phantom Agony" et " Consign To Oblivion"! A eux deux ils méritent l' achat de ce live! Déjà grandioses sur albums, ils sont ici gonflés aux ormones, les cuivres notamment ressortent énormément. L' ensemble batterie/choeur/orchestre frôle la perfection tout simplement.

Pour conclure ce long blabla, Epica a impeccablement réussi le défi de jouer live avec choeur et orchestre; parti pourtant risqué surtout pour un jeune groupe (même s' ils commencent à avoir de la bouteille). Et reprendre de la musique classique reste un excercice des plus périlleux, car son interprétation ne supporte pas l' imperfection. Seul bémol, l' absence de dvd, chose assez incompréhensible pour un tel événement. Selon les dires du groupe, rien n'a été filmé... Etrange!
Quoi qu' il en soit, Epica vous offre 2h30 de bonheur auditif (à un pris dérisoire!); j' attends maintenant avec impatience la sortie du live similaire de Therion dans quelques jours et la sortie de " Design Your Universe" le prochain album du groupe prévu aux alentours de septembre. Miam d' avance!!