C H R O N I Q U E

Après nous avoir laissé un excellent souvenir lors de ses dernières sorties avec notamment Armagedden en 2003, voici revenir les bouchers de Nantes. Et ce Contrastes se qualifie en un mot : remarquable. D'abord, le son. La production est absolument excellente, digne d'un...euh...ben d'un Gojira quoi. Rien que ça. Le style, du Trash Indus Hardcore permet une débauche d'énergie, une puissance absolument mamouthesque. Les compositions, travaillées pour être aussi efficaces que variées, nous laissent une image de troupeau d'éléphants en furie qui vous courre derrière et qui ne s'arrêtera qu'au bord du précipice.

La voix est peut-être encore un peu trop "banale" mais même là, quand une demoiselle fait plonger la fin de Saccades dans le Black-Drône à la Suno/Xasthur pendant 5-6 secondes après un cri a faire pleurer 80 % des hurleurs maquillés, on est finalement prêt à tout pardonner. L'ensemble est complet, homogène, et ne laisse qu'une seule impression : qu'on a pas affaire à un groupe créé en 96 avec trois albums derrière lui mais bien 20 ans et autant d'albums question maturité.

Contrastes est si bon que sortir un titre meilleur que d'autre relève de la mission commando. Il y a bien Uppercut (terriblement terrible), Constats en Tas (avec un goût du dernier Babylon Pression pour les paroles franchement original et osé), Clos (nom de D*** cette touche indus inquiétante !), A Bout de Force (faussement calme, très faussement calme), Prophylaxie (bastonnage ultra efficace), Spiral/Corcle (Massif et carrément béton)...

A vrai dire, rien a jeter, tout est très bon, presque trop bon pour être français et là franchement, si 2007 nous avait livré Babylon Pression et X Vision, autant dire que 2008 version Eradicate remise ses deux prédécesseurs à l'étage du dessous. Et hop, Eradicate passe dans la division de Gojira...