Artiste/Groupe:

Extreme

CD:

Pornograffitti Live 25

Date de sortie:

Octobre 2016

Label:

Loud & Proud Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15.5/20

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Pornograffitti, immense album d'Extreme, a eu vingt-cinq ans l'année dernière. Alors quand on a sorti une telle référence, qu'on a toujours pas de nouvel album à proposer mais qu'il faut bien continuer à payer le loyer, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on part en tournée et on joue le fameux album légendaire dans son intégralité, voilà ce qu'on fait. Les fans vont adorer et le monde actuel n'a jamais autant célébrer le passé... on ne compte plus les tournées anniversaires, les rééditions plus ou moins deluxe pour fêter les dix, vingt ou trente ans de telle ou telle oeuvre. Alors, la prise de risque étant clairement proche de zéro, il serait bête de ne pas tenter sa chance. Nos quatre lascars se sont donc lancés... et bien que ce live n'apparaisse peut-être pas, à première vue, comme indispensable, il est tout de même difficile de ne pas être ébloui par le talent de ces messieurs à son écoute. Oui, j'ai beau faire mon malin en ironisant un peu au passage, Pornograffitti Live 25 m'a quand même mis une petite claque.

Un autre élément qui fait que ce concert ne partait pas totalement gagnant (pour moi) tient du fait que j'aime les concerts dans la mesure où les titres proposés proviennent de différents albums et constituent donc une sorte de best-of. Là, le concept exige qu'un album soit joué dans son intégralité, du début à la fin, sans aucune surprise, et c'est tout... C'est quelque chose qui m'emballe moins. Mais si je mets de côté cet aspect, il n'y a pas grand-chose à reprocher à ce disque. L'enregistrement est de qualité, le son est moins étriqué ou étouffé que sur l'autre album live d'Extreme, Take Us Alive, sorti en 2010. Je ne le trouve pas parfait (parfois un peu sourd, avec une section rythmique un poil trop en avant) mais tous les instruments sont bien audibles, on entend notamment très bien la basse de Pat Badger et la guitare de Nuno Bettencourt a un son d'enfer. L'ensemble est puissant, dynamique. Les autres qualités de ce live sont assez évidentes : Pornograffitti étant ce qu'il est, vous allez vous prendre une succession de hits ravageurs dans les oreilles. L'imparable Decadence Dance bien sûr, le groove hallucinant de When I'm President ou Get The Funk Out, la plus remuante It's A Monster... Refrains entêtants, riffs excellents, choeurs impeccables (Gary Cherone est très souvent secondé par Badger et Bettencourt qui sont d'émérites choristes)... Cherone livre une très bonne prestation (certains m'avaient dit l'avoir trouvé en difficulté lors de récents concerts, il n'en est rien ici) mais ce qui attire encore plus l'attention, c'est évidemment cette virtuosité d'un autre monde qu'est celle de Nuno Bettencourt, un guitariste tout simplement incroyable. J'ai beau le savoir depuis longtemps, à chaque fois que je le réécoute, je ne peux m'empêcher d'être scotché. Le public n'est pas mal non plus... Bon, Las Vegas, ce n'est pas exactement l'Amérique du Sud en terme d'ambiance, mais les fans sont contents et on les entend chanter de temps à autre (sur la ballade More Than Words notamment). Bref, tout va bien... et on retiendra surtout que, vingt-cinq après, les membres d'Extreme restituent leurs standards avec une précision et une énergie qui forcent l'admiration.  

Le label a eu la bonne idée de nous envoyer des liens vidéos afin que nous puissions visionner le contenu du DVD... Et, niveau qualité, c'est à l'avenant. Bonne réalisation (prises de vue variées, pas de montage épileptique), image de qualité, belles lumières et couleurs. Le son m'a eu l'air très correct, clair, dynanique et équilibré (après, j'ai regardé ça sur mon ordinateur, pas sur mon installation TV/blu-ray etc.). Le DVD propose deux chansons que le CD (qui dure déjà soixante-dix-sept minutes) n'a pas : Play With Me et Cupid's Dead. Attention, cette dernière, n'apparaît pas en entier mais on en voit (et en entend) juste un bout pendant que le générique de fin se déroule... Bizarre. Aurait-ce été trop demandé d'avoir le morceau joué en intégralité ?
Il y a d'autres petites différences entre la version vidéo et la version audio mais elles sont globalement minimes. Sur le CD, avant More Than Words, Nuno dit que le public est absolument fantastique et que Vegas ne mérite pas sa réputation (pas terrible, au demeurant) ce soir. Sur le DVD, c'est complètement autre chose, il parle de la chanson, dit qu'il est déjà temps de s'asseoir, etc. Voilà, on sent qu'il y a eu des coupes et selon que vous passiez le CD ou le DVD, ce ne sera pas exactement pareil. Toujours sur le support vidéo : le show est entrecoupé de petites interventions (Brian May qui ne tarit pas d'éloges sur le solo de Get The Funk Out, Steven Tyler qui revient sur son duo avec Nuno Bettencout sur More Than Words à la cérémonie des Prix Nobel de 2014 à Oslo, Tom Morello qui se souvient avoir pris un vent après avoir demandé au manager d'Extreme que Gary Cherone passe une audition pour jouer dans son groupe en 1986...). A chaque fois, c'est court et pas très grave mais ça reste un procédé dont je ne suis pas hyper fan car ça casse un peu le rythme et l'ambiance live. D'autant plus que ces interventions se retrouvent sur le gros bonus de cette édition, à savoir Rockshow : un documentaire de cent minutes sur le groupe. Il s'agit d'une succession d'interviews, d'images d'archives, d'extraits du nouveau live... Extreme revient sur ses origines, ses hauts, ses bas (le split au milieu des 90s), c'est assez exhaustif et ça se regarde tout seul. Mais comme j'aime bien relever les points noirs, je ne vais pas me gêner : il ne me semble pas très utile de mettre autant de chansons du show de Las Vegas (Decadence Dance, Li'l Jack Horny, Get The Funk Out, It ('s A Monster)Pornograffitti, He-Man Woman Hater, Hole Hearted... et même un bonne partie de More Than Words), vu qu'on a déjà le concert complet dans le package... Ok, ça ne fait pas de mal non plus mais du coup, la "vraie" partie documentaire est très loin de durer cent minutes. Et la vidéo ne comprend pas de sous-titres... Si cela se confirme sur le DVD (ou le blu-ray), ceux qui ne sont pas à l'aise en anglais ne vont pas comprendre grand-chose.

Bon, c'est très bien tout ça... Le passé, c'est cool mais quid du présent ? (ah, on me dit que le groupe vient tout juste d'effectuer des dates au Japon où ils ont joué l'album III Sides To Every Story en intégralité... le prochain live de ces messieurs ?) Ou du futur ? Loin de moi l'intention de râler, hein, mais ça fait quand même huit ans que Saudades De Rock, le vrai dernier album studio d'Extreme, est sorti. Dans une interview récente, Nuno Bettencourt a révélé qu'un nouvel album devrait sortir l'année prochaine, vers le printemps. Voilà ! C'est qu'on a presque failli attendre, dites-donc ! Ok, cette conclusion n'est pas vraiment très constructive dans la mesure où je m'éloigne du live qui nous intéresse aujourd'hui.
Allez, synthèse : net, propre, sans bavure, servi par d'excellents musiciens (dont un guitariste absolument génial) toujours en forme, ce Pornograffitti Live 25 est évidemment très bon. Si vous êtes fans, vous avez probablement déjà commandé ce concert et vous ne le regretterez pas. Si vous ne connaissez pas bien cet album (c'est mal) ou que vous n'avez jamais vu cet excellent groupe sur scène, voilà une belle occasion de vous rattraper. 

Tracklist de Pornograffitti Live 25 :

01. Decadence Dance 
02. Li'l Jack Horny
03. When I'm President
04. Get The Funk Out
05. More Than Words
06. Money (In God We Trust)
07. It ('s A Monster)
08. Pornograffitti
09. When I First Kissed You
10. Suzi (Wants Her All Day What?)
11. Flight Of The Wounded Bumblebee
12. He-Man Woman Hater
13. Song For Love
14. Hole Hearted