Artiste/Groupe:

Fallujah

CD:

Dreamless

Date de sortie:

Avril 2016

Label:

Nuclear Blast America

Style:

Death Progressif

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

16.5/20

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Ah, le dernier Fallujah… Sacré morceau que j’ai dû me coltiner là. Au point que je me suis demandé si j’étais la bonne personne sur ce site pour le chroniquer. Sans doute pas, d’ailleurs, mais j’ai l’avantage de connaître suffisamment la discographie du groupe pour exprimer ma modeste opinion en ces quelques lignes.
En fait, écrire cette chronique n’a rien de difficile, dans la mesure où Alex Hofmann, frontman du groupe californien, l’a fait pour moi.
Je vais donc me borner tout simplement à commenter les extraits qui me sont parvenus avec le pack promo, une fois n’est pas coutume. Navré d’avance pour les non anglophones (vous n’aviez qu’à bosser vos cours au lycée, na !).


“I think the metal scene is immeasurably lacking in bands that offer emotional and atmospheric material. Metal can’t remain as single serving as it is and hope to keep relevance. […] It is for this reason that I think the world (or the metal world for that matter) has already been waiting for a band like Fallujah.”

Eh oui, rien que ça. Il ne prend pas son groupe pour n’importe quoi, le Alex.
Ceci dit, il y a un peu de vrai dans ce qu’il dit : Fallujah est un des groupes de la sphère death metal les plus ambitieux qui soient. Ils le prouvent une fois de plus avec ce dernier jet, dans lequel ils ont mis une emphase particulière sur les atmosphères oniriques, créées par des mélodies aériennes et des solos lumineux qu’on leur connaît déjà. L’ajout de passages électro (deux interludes et quelques intros) achève de mettre en place cette touche tellement personnelle de Fallujah. On citera aussi le chant féminin, qui fait une courte apparition sur The Void Alone et Abandon notamment.
Tous ces éléments étaient déjà présents sur le précédent, me direz-vous. Mais ici, ils sont mis en exergue et s’équilibrent très bien avec leur côté plus brutal.

 

“Simply calling it death metal would be inaccurate. This album is a major step forward with the goal in mind of transcending the limitations of not only the death metal sound but the scene at large.”

Il est vrai que, même si en le décorticant on retrouve le même esprit que sur l’album précédent (qui, lui, était un grand pas en avant dans leur musique), Dreamless donne l’impression aux premières écoutes de représenter une évolution majeure dans la carrière de Fallujah. Je dirais même que le changement de label va dans le même sens : Unique Leader, leur label précédent, a décidé de proposer récemment beaucoup plus de sorties brutales que les années précédentes, où on pouvait trouver plus de groupes étiquetés death prog et même deathcore. Dreamless correspond tout à fait à ce qu’on trouve dans le style chez Nuclear Blast.
Quant au style en question, c’est du death progressif, joli cache-misère quand on voit tous les genres que peut embrasser un album comme celui-ci, comme je l’ai déjà évoqué plus haut.

 

“The main theme revolves around various films and the emotions they evoke from my own past. Each song manifests not only the themes within dialogue, but the colors and cinematography as well.[…]The real treat will be seeing if the fan base can decipher the themes of the lyrics and figure out what films correlate with which songs.”

Je pense que ce qui caractérise le mieux cet album, c’est son aspect cinématographique. C’est une musique de film certes atypique, puisque très brutale, mais les ambiances sont très évocatrices.
C’est sans doute cet atout qui lui permet de fédérer autant les fans de tech death et ceux du metal progressif. La partie purement death metal de ce disque, ainsi que la technique (de haut vol, faut-il encore le rappeler) n’en sont clairement plus l’essence, c’est l’atmosphère et l’émotion qui s’en dégagent qui priment désormais. Ce que confirme Alex :

“I want the kids to be able to put the record on and actually feel something real. I think if I had to direct their emotions it would be those of nostalgia, memories and someone of blissful ignorance. […]The melodies and atmospheres on this record are powerful in that way for all of us so we hope it has the same effect on other.”

 

Je suis certain que les prochaines écoutes que je consacrerai à cet album seront bénéfiques, tant sa richesse semble insondable.
Alors, au final, pourquoi me retenir dans la notation ? Eh bien tout simplement parce que je le trouve un peu long : il fait un quart d’heure de plus que le précédent et je ressens encore, malgré les interludes, une sorte de linéarité à la longue.
On va dire qu’au stade actuel de mes écoutes, j’en suis arrivé à cette conclusion. Mais ce défaut à déjà tendance à disparaître au fil du temps.
Il demeure que Fallujah réussit une fois de plus un sacré tour de force, fuyant tout immobilisme et proposant un album j’oserai dire fédérateur, moins hermétique que le reste de sa discographie et à l’ambition intacte.
Au final, Alex avait raison : ce qu’ils jouent aujourd’hui a sans doute quelque chose d’unique.

 

Tracklist de Dreamless :

01. Face Of Death
02. Adrenaline
03. The Void Alone
04. Abandon
05. Scar Queen
06. Dreamless
07. The Prodigal Son
08. Amber Gaze
09. Fidelio
10. Wind For Wings
11. Les Silences
12. Lacuna