C H R O N I Q U E

Qu'il est agréable de retrouver la voix de Richard Patrick en ces temps sombres. Anthems for the damned signe le grand retour de Filter parmi ce monde, trop longtemps après le moyen Amalgamut, et Richard en a des choses a dire. Il écrit surtout sur la guerre, sur le gouvernement de son pays, il raconte et déchante tout le rêve américain. Alors oui, mettons les choses au clair tout de suite : il emprunte le chemin de Bono de U2, de John Lennon et de bien d'autres, celui de la politique musicale.

La voix du bonhomme sonne parfois comme celle de Bono (surtout sur Soldier Of Misfortune en fait), parfois comme celle de Chris Cornell (The Take), les guitares sont souvent légères, parfois plus affutées (a vous de découvrir où), le rythme est plutôt posé, l'ambiance est mi figue mi raisin, tour a tour posée puis plus mouvementée. Les refrains sont taillés de manière puissante pour vous pourrir la tête pendant un bon paquet de jours, ils n'en sortiront pas.

Alors certes, parfois le groupe nous gratifie d'une mièvrerie dispensable, mais les chansons puissantes et bien agencées qui finissent de composer ce disque font que l'ensemble passe parfaitement. L'énergie, l'envie, et la conviction du propos de Filter nous donne ni plus ni moins que la base du nouveau rock metal US moderne, puissant, planant, métallisé aux embouchures. Un très bon album, certes moins dans un style Indus mais vraiment plus personnel.