Artiste/Groupe:

Five Finger Death Punch

CD:

And Justice For None

Date de sortie:

Mai 2018

Label:

Eleven Seven Music

Style:

Metal Moderne

Chroniqueur:

Didier

Note:

14.5/20

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Je crois que j’ai trouvé la bande son de vos prochaines séances de muscu. Si vous êtes fan de sport en salle (ça marche aussi pour l’extérieur), et que comme moi vous avez besoin d’un petit coup de motive, ce dernier album des Five Finger Death Punch va vous faire le plus grand bien. Si vous suivez le site, vous savez que je suis fan des cinq FdP, (Five Finger Death Punch bien sûr). Le combo américain nous a régalé de sa violence et de son énorme son dans les albums précédents comme Got Your Six ou les deux albums The Wrong Side of Heaven and the Righteous Side of Hell, Volume 1 et Volume 2. Alors on se pose la question de savoir si ce nouvel album va encore faire un carton dans les charts. D'ailleurs, ils ne pètent pas que les charts. Ils pètent aussi les plombs et vous vous rappelez sûrement du feuilleton de l’été dernier dans lequel Ivan Moody le chanteur, a quitté la scène, puis le groupe en pleine tournée des festivals, ce qui nous avait valu un concert plus que moyen lors du dernier Hellfest, avec au micro Tommy Vext le chanteur de Bad Wolves (qui par ailleurs cartonnent aujourd’hui avec leur reprise de Zombi). Problèmes d’addictions de Ivan (une fois de plus), rumeurs de split du groupe, on n’osait plus trop poser de questions quand tout à coup débarque ce nouvel album au titre provocateur (ou clin d’œil) de And Justice for None (en rapport avec la politique de l'actuel président américain - me dit on) avec devinez qui au chant : Ivan le terrible, de retour après une (dernière ?) cure de désintox. Il semble très remonté et en grande forme puisque dans cet album on trouve soit des chansons énervées dans lesquelles Ivan s’en prend à tout le monde, soit des chansons calmes, dans lesquelles Ivan s’en prend à tout le monde. Seule exception, la reprise de Kenny Wayne Shepherd, Blue On Black, un peu plus apaisée niveau paroles (forcément).

Dans la catégorie "prends-donc-ça-dans-ta-face", j’adore Sham Pain, les paroles sont intéressantes, Ivan s’en prend à pas mal de monde qui l’a démoli mais concède qu’il aime se faire haïr et que l’un dans l’autre, il a une belle vie, qu’il a choisie. Le riff avec pas mal d’effets est génial ; le refrain, super accrocheur. Le meilleur morceau à mon goût, illustré par une vidéo plutôt marrante dans laquelle Ivan se moque un peu de lui même.



Mais ce n’est pas le seul morceau qui poutre, vous apprécierez certainement aussi l’énervé It Doesn’t Matter et le phrasé du chant qui suit le riff de guitare. On sent quand même le type énervé qu’il faut éviter de contrarier. Fake qui ouvre l’album dans sa version normale et aussi dans la série des morceaux qui te collent au mur ; Trouble, qui ouvre la version deluxe est tout aussi convaincant. Les paroles sont toujours assez percutantes, du genre : ça n’est pas moi qui cherche les emmerdes, mais les emmerdes qui me cherchent. Top Of The World c’est du concentré de hargne, avec moins de trois minutes pour un refrain accrocheur et un riff qui arrache tout. Je suis moins fan de Fire In The Hole, toujours aussi court et percutant, mais le refrain me convainc moins. Par contre, Rock Bottom défonce tout, à gros coup de riffs et de hurlements Ivan-esque, c’est chanté à la Phil Anselmo, pleine poire, pendant deux minutes trente et même le solo sonne Pantera.

Dans la catégorie "plus-calme-mais-entend-ma-haine-quand-même", on a I Refuse, la ballade piano qui tourne à la power ballade dans laquelle Ivan brille de sa voix puissante, profonde et chaude. Le solo est aussi sympa et originale puisque exécuté à la guitare acoustique. Bon, ça reste une grosse ballade à l’américaine avec pas mal de chœurs, un peu comme When The Season’s Change, accompagnée à la guitare acoustique, sur un rythme mid tempo. Encore très américain tout ça, presque un peu trop gentillet, Ivan est sur la retenue. Il y a même une troisième power ballade, Stuck In My Ways, toujours aussi bien chantée, avec des nappes de claviers. Bloody est aussi un morceau mid-tempo, avec pas mal d’effets électroniques sur les voix. On se rend vraiment compte de la qualité du chant d'Ivan dans ces morceaux plus calmes, vraiment il fait très fort.

Et donc dans la catégorie "reprises", nous avons droit à une très bonne interprétation de Blue On Black (de Kenny Wayne Shepherd), dans laquelle Ivan semble plus apaisée, et surtout nous livre une démonstration de ses capacités vocales dans un autre registre que celui habituel. Ca sonne plus southern rock, à la guitare acoustique, avec de bons solos, une vraie réussite. Il y aussi sur cet album une reprise de The Offspring, Gone Away, qui vient aussi au compteur des ballades de l’albums, dispensable à mon goût.

Attention car ça n’est pas forcément courant, la version DeLuxe, vient avec trois bonus et me parait incontournable, d’autant plus que Trouble, l’un de ceux-là, ouvre carrément l’album et c’est un excellent morceau. Les deux autres terminent plus classiquement l’album et confirme la valeur de l’investissement.

J’ai mis un peu plus de temps que d’habitude à rentrer dans l’album. Disons deux écoutes au lieu d’une :-). Le groupe frappe encore très fort et va truster les charts dans le monde entier, c’est une certitude. Ivan est un chanteur vraiment impressionnant, on espère que ses problèmes sont maintenant derrière lui. Après, pas non plus de révolution, ils confortent leur style, même si je trouve que globalement c’est plus retenu que sur les albums précédents. En bref, si t’aimais pas avant, tu n’aimeras pas plus. Par contre si Got Your Six t’as plu, fonce tête baissée.


Tracklist de And Justice For None :

01. Trouble (Bonus track)
02. Fake
03. Top of the World
04. Sham Pain
05. Blue on Black
06. Fire in the Hole
07. I Refuse
08. It Doesn't Matter
09. When the Seasons Change
10. Stuck in My Ways
11. Rock Bottom
12. Gone Away
13. Bloody
14. Will the Sun Ever Rise
15. Bad Seed (Bonus track)
16. Save Your Breath (Bonus track)

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