Gary Moore

Artiste/Groupe

Gary Moore

DVD

Gary Moore And Friends - One Night In Dublin - A Tribute To Phil Lynott

Date de sortie

2006

Style

Hard Rock

Chroniqueur

fifi59

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Gary Moore, formidable chanteur/guitariste profondément attaché au Blues et au Rock, est décédé le 6 février 2011 à l'âge de cinquante-huit ans.
Il a tout d'abord joué dans Skid Row (Blues Rock, en tant que chanteur/guitariste), groupe dans lequel Phil Lynott a également officié (en tant que chanteur), et Colosseum II (Rock/Jazz Fusion).
Mais nous connaissons plutôt Gary pour ses participations à Thin Lizzy, comme guitariste, ainsi que pour sa féconde carrière solo, qui a commencé avec Grinding Stone (1973).
Le Blues a toujours été fondamental dans sa vie, mais n'oublions pas sa contribution au Hard Rock, pour laquelle de remarquables albums sortirent. La fin de cette période sera marquée par le superbe After The War (1989).
Suivra donc une carrière plus spécifiquement dévolue au Blues Rock, style dans lequel il excellait.
Gary Moore nous laisse en héritage une discographie abondante et de haute qualité, qui s'est achevée en 2008 avec l'album Bad For You Baby.

Vous présenter le Blu-Ray du concert One Night In Dublin en hommage à Gary Moore m'est apparu presque évident car j'appréciais beaucoup cet artiste, tout comme Thin Lizzy. Ce Live, initié par Gary, est un tribute à Phil Lynott, fondateur, chanteur et bassiste de Thin Lizzy. Il nous permet de passer un moment très plaisant avec ce guitariste d'exception et d'entendre quelques pépites de ce fabuleux groupe qu'était Thin Lizzy.

Voici quelques repères biographiques du groupe irlandais Thin Lizzy.
C'est en 1969 que le groupe est fondé, autour de Phil Lynott (chant, basse), Brian Downey (batterie), Eric Bell (guitare) et Eric Wrixon (claviers). Douze albums studio sont sortis (le dernier en date étant Thunder And Lightning, en 1983), plus des EP, Live et compilations. Le line-up ne restera naturellement pas toujours celui-là, Gary Moore et Scott Gorham notamment ayant participé à l'aventure. Mais le 4 janvier 1986, Phil Lynott décède, l'aventure Thin Lizzy s'achève.

Compilations et hommages suivront, dont ce One Night In Dublin, qui est l'hommage de Gary Moore à son ami Phil Lynott (qui a participé à son second album solo, Back on the Streets, et a notamment co-écrit le formidable Parisienne Walkways), artiste incontournable du Hard Rock irlandais.
Une statue a été érigée en son honneur à Dublin, en 2005, en présence des membres du groupe, et le concert a suivi, le lendemain, permettant aux fans de réécouter des compositions légendaires du groupe.

 

Le concert.

Intéressons-nous maintenant au concert, placé sous le signe du Blues et du Hard Rock !
Le line-up est constitué de Gary Moore (chant, guitare), Brian Downey (batterie) et Jonathan Noyce (bassiste de Jethro Tull).
Naturellement, les guitaristes emblématiques de Thin Lizzy ont été conviés, à savoir Eric Bell, Brian Robertson et Scott Gorham (voir setlist).

En écoutant Walkin' By Myself, titre qui ouvre le concert, on remarque rapidement que Gary est en grande forme vocale, que la bonne humeur est palpable, qu'une alchimie est présente dans le trio... et avec le public, qui communie avec le groupe (ce sera le cas sur l'ensemble du concert), l'ambiance est géniale !
Ceci ne sera jamais démentie par la suite, les hits vont se succéder, Gary illuminant les compositions de ses fantastiques soli et magistralement secondé par une section rythmique impeccable.
L'excellent Jailbreak est suivi de Don't Believe A Word, superbe ballade aux accents bluesy sur une bonne partie, qui évoluera vers une veine plus Hard à la faveur d'une accélération de tempo. Le public chante, il est aux anges !
Brian Robertson arrive sur scène, tout de noir vêtu... et en tongs ! La seconde guitare vient apporter plus de puissance, ce qui sied parfaitement à Emerald, titre assez heavy et d'une redoutable efficacité. Les soli sont parfaits, le duo s'entend à la perfection. La superbe ballade Still In Love With You suit, avec au programme émotion, soli cristallins de la paire de guitaristes et toujours Gary au top niveau.
Brian passe le relais à Scott Gorham et la symbiose est de nouveau totale sur Black Rose, qui nous propose des soli renversants, sur fond de folklore irlandais. Sublime, tout simplement. Puis c'est Cowboy Song, qui nous montre un public comblé par le spectacle se déroulant devant lui, la bonne humeur est communicative, la maîtrise technique instrumentale est grandiose, d'autant que l'alchimie est incontestable... confirmation éclatante sur l'explosif et tubesque Boys Are Back In Town sur lequel le public participe joyeusement.
Enfin, c'est Eric Bell qui arrive sur scène pour Whisky In The Jar, adaptation d'une chanson traditionnelle irlandaise sur laquelle Gary et Eric se partagent le chant pour le plus grand plaisir des fans, qui seront conviés à chanter également.
Enfin, l'un des titres emblématiques de Gary Moore, Parisienne Walkways, vient clore le concert. Il est introduit par un extrait de Old Town, titre se trouvant sur le second album solo de Phil Lynott.
Parisienne Walkways était le titre qu'il fallait pour conclure cette soirée, il est en effet le fruit de la collaboration Gary / Phil mais s'avère également être sans doute la composition la plus connue de Gary Moore, au moins pour ses somptueux soli si caractéristiques, quelle que soit l'appartenance musicale. Qui n'en a jamais entendu, au minimum, un extrait ? Gary chante divinement bien, puis c'est sa guitare qui chante, pleure, et puis il y a ce moment culte, avec ce bend qui n'en finit plus... nous sommes face à un état de grâce guitaristique !
Malheureusement le plaisir a toujours une fin et le concert s'achève, Gary et ses potes prennent congé du public qui a passé une soirée mémorable.

 

Setlist de One Night In Dublin (73') :

01. Walkin' By Myself, de l'album de Gary Moore Still Got The Blues (1990)
02. Jailbreak, de l'album Jailbreak (1976)
03. Don't Believe A Word, de l'album Johnny The Fox (1976)
04. Emerald, de l'album Jailbreak (1976), avec Brian Robertson
05. Still In Love With You, de l'album Nightlife (1974), avec Brian Robertson
06. Black Rose, de l'album Black Rose (1979), avec Scott Gorham
07. Cowboy Song, de l'album Jailbreak (1976), avec Scott Gorham
08. Boys Are Back In Town, de l'album Jailbreak (1976), avec Scott Gorham
09. Whisky In The Jar, du EP Whisky In The Jar (1978), avec Eric Bell
10. Old Town, de l'album The Philip Lynott Album (1982) / Parisienne Walkways, de l'album de Gary Moore Back On The Streets (1978)

 

Verdict technique du Blu-Ray :
 
Un concert exceptionnel et inoubliable devait obligatoirement proposer une image et un son à la hauteur.
Franchement, c'est le cas !

- Image : parfaite, lumineuse, montage impeccable.
- Son : trois sources sonores sont présentes. Notons qu'elles sont toutes de qualité, chaque instrument s'exprime à la perfection, le mixage est parfait.
--) LPCM Stéréo : elle est très bonne, équilibrée, mais c'est la moins puissante des trois.
--) DD 5.1 : la plus puissante, tout en restant équilibrée.
--) DTS HD Master Audio : la piste haute définition qu'il fallait inclure car spécifique au support. Au niveau de la puissance, c'est un bon compromis entre les deux autres. On peut déceler légèrement plus de finesse.

 

Bonus :

- Interviews, avec sous-titres français (25').

On pourra considérer que c'est un peu maigre, mais bon sang que c'est intéressant !
Tout commence par la célébration de Phil Lynott, à travers ce moment émouvant constitué par la découverte de la statue, dévoilée par sa mère. Les différents protagonistes du concert s'expriment ensuite sur Phil et Thin Lizzy, des origines du groupe à la mort de son leader. On y découvre de nombreuses anecdotes, quelques images des répétitions du concert. Ce document est passionnant.


One Night In Dublin est indispensable et incontournable pour tous ceux qui aimaient Gary Moore, mais également Phil Lynott et Thin Lizzy. En dehors de l'aspect "perfection" du concert, que le rendu haute-définition sublime (interprétation, image, son), cet enregistrement revêt aujourd'hui pour moi une résonance particulière. Il constitue en effet un hommage à un fantastique chanteur/musicien, qui rendait hommage à un autre fantastique chanteur/musicien.

R.I.P. Gary.

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