Artiste/Groupe:

Ghost Toast

CD:

Out of This World

Date de sortie:

Juin 2017

Label:

Inverse Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

16/20

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Une bonne surprise en vacances, ça fait toujours plaisir. Cette bonne surprise, c’est au Hongrois de Ghost Toast et leur album presque 100% instrumental, Out of This World, que nous la devons. L’album n’est certes pas parfait, mais ses imperfections donnent du charme et une certaine valeur à l’album par des ruptures musicales et rythmiques toujours franches et souvent surprenantes. De plus, l’apport d’un axe plus folklorique par le biais d’instruments comme le violoncelle, voire ethnique grâce à l’utilisation de synthé arabisants, s’avère très positif. Essai réussi pour ce second album du quatuor magyar. 

Dans le détail, l’album s’ouvre par le très beau titre d’ouverture, Ka Mai. Puissant, racé et plein de musicalité il offre des tonalités très Monkey3. Le violoncelle donne une touche très locale, ethnique à ce titre progressif, tout en arythmie. Une jouissive ouverture. Gordius permet au groupe d’explorer d’autres atmosphères. Agressif à souhait dès son entrée en matière, il semble offrir une construction initiale bien plus metal. Ce titre en fait représente assez bien la trame sur laquelle l’album est construit. Gordius varie entre tonalités prog et plus douces apportées par les cordes frottées. Plus moderne que Ka Mai, le titre explore d’autres paysages sonores via l’utilisation de sons électroniques. La première rupture de l’album arrive avec Alia. La guitare à la The Edge du début laissent rapidement place à une approche très planante. Le jeu entre János Pusker au violoncelle et Bence Rózsavölgyi à la guitare, bien qu’agréable, est rapidement relégué au second plan. Alia est un titre tout en bruits et en chuchotements, rythmé par la batterie très efficace de László Papp. Son dernier tiers, bien que plus volumineux, ne comble pas un petit manque de saveur (sauf peut-être pour les amateurs de TaiChi).

The Dragon’s Tail nous fait faire un grand pas dans une autre direction. Tout droit sorti de Games of Thrones, ce titre fait très musique de film ou générique de série TV. Variant entre guitares guerrières et tonalités électros répétitives et plus légères, son écoute est assez agréable, symphonique et médiéval. Minautor débute en groove, puis devient plus rythmé, les guitares annonçant un développement musical qui sera soutenu par une batterie efficace. Comme pour The Dragon’s Tail, l’aspect visuel qui se relie à Minautor est important. On sent, on voit la course en avant. Et tous les instruments s’y mettent. Batterie, synthé, piano en font un titre en mouvement. Kaia nous offre une seconde rupture. Celle-ci est bien plus électro-orientale. Les samples de János Stefán, qui apportent des voix et instruments arabisants, nous propose un univers qui semble n’avoir rien en commun avec le reste. Une impression qui n’est toutefois pas si exacte que ça. En effet le titre, même si il ne décolle pas en riffs puissants, reste structuré comme un titre purement prog, quitte à passer par une partie vocale délicieusement déstabilisante.
Nouveau changement de décors avec Last Man. Ce titre est un peu flippant : il utilise des messages et autres dialogues (probablement) tirés de bandes son de films catastrophe des années 50. Avec ses tonalités heavy metal typées Iron Maiden et ses passages bien plus progressif, Last Man est très varié et agréable à l’écoute. Ishvara est purement ethnique. Entre musique celte, tonalités tziganes, trame orientale et jazz progressif en fin, le titre nous fait faire un tour du monde. Un morceau aussi intéressant qu’original. Pawn of Tate conclut l’album avec sensiblement moins d’originalité. Cela reste du bon rock metalisé avec des guitares lourdes, mais aussi avec une impression de déjà-vu. Un manque d’originalité qui dessert la fin de l’album. La musicalité plus mélancolique de la fin n’y change rien. Dommage.

Ceci dit, l’album est très loin d’être inintéressant. Varié, changeant il explore des voies qui apportent sans conteste un plus, de l’originalité. C’est souvent ce que l’on demande, quitte parfois à se perdre, à quitter une trame conductrice logique. Petit coup de cœur, mais coup de cœur quand même.

 

Tracklist de Out of This World :

01. Ka Mai
02. Gordius
03. Alia
04. The Dragon’s Tail
05. Minotaur
06. Kaia
07. Last Man
08. Ishvara
09. Pawn of Fate