Gotthard

Artiste/Groupe

Gotthard

CD

Homegrown : Alive In Lugano

Date de sortie

Septembre 2011

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Didier

Note Didier

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Voilà un album qui file le bourdon. Je m'explique: Il y a environ un an, le 5 Octobre 2010, Steve Lee, le chanteur du groupe suisse Gotthard depuis sa création, est fauché par un camion alors qu'il réalisait tranquillement un rêve de gosse : faire, à moto, la célèbre route 66, aux Etats Unis. La faute à pas de bol, certes, mais une fin brutale à 47 ans, que nous avons tous trouvé injuste. Aujourd'hui, on n'est plus trop sûr de l'avenir du groupe sans son célèbre chanteur (ils annoncent être à la recherche d'un chanteur), mais le groupe (et son label) rend un magnifique hommage à Steve sous la forme d'un album live enregistré très peu de temps (17 Juillet 2010) avant sa disparition. C'est, en plus, un album capturé à Lugano, la ville natale du groupe, ce qui explique la belle ambiance qui semblait régner. Le son de l'album est excellent, et la voix de Steve extrêmement bien mise en valeur. C'était vraiment un sacré chanteur doublé d'un grand frontman. Dans l'album il s'exprime principalement en italien, mais aussi très aisément en français, et en anglais. Il réussit à faire participer le public alors qu'apparemment la pluie s'est invitée et rince copieusement les 20000 personnes réunies.

Côté morceaux, on est gâté, avec une mise en condition comprenant Unspoken Words (quel refrain !) et le génial Gone Too Far dont la rythmique est une tuerie et le refrain des plus accrocheurs. On ne peut pas ne pas être consterné en écoutant Steve enchainer ensuite Top Of The World. Il est vraiment sur un petit nuage, il chante "I'm on top of the world". Et de savoir que trois mois après, il n'était plus de ce monde, ne peut laisser insensible nos petits cœurs de rockers. Il est, en tout cas, sublimé sur ce morceau, le reste du groupe bien en place derrière lui. Ils font un petit break dans lequel Steve salue en toutes les langues le public, avant d'entamer le final dantesque.

J'avais eu la chance de les voir (en partie) à Marseille en décembre 2009, lorsqu'ils ouvraient pour Deep Purple, et j'avais été scotché par leur set et la qualité du chant de Steve (). La setlist était d'ailleurs très proche de celle de cet album live. Très bon souvenir !
Le groupe propose plusieurs morceaux de leur dernier album studio Need To Believe, comme par exemple la power ballade du même titre dans lequel Steve et sa voix mais aussi Leo Leoni et sa guitare font des merveilles. De ce même album on retrouve aussi Unconditional Faith, et sa guitare acoustique sur fond de cornemuse. La voix de Steve fait penser à Bon Jovi ou à du Journey, c'est très mélodique et fort sympathique. Du même album on a aussi Shangri La, surpuissante, mid-tempo, avec un refrain à tout pêter, et superbement chanté et I Don't Mind plus pêchue et à la rythmique très AC/DC sur lequel on à droit à un duel de solos de guitare. Avec Unspoken Words, ça fait cinq morceaux de Need To Believe, c'est pas mal, mais d'un autre côté, c'était sur la tournée de cet album donc c'est normal. La setlist n'oublie pas pour autant les bons vieux morceaux qui ont fait la gloire du groupe. Pour exemple ce Hush et son énorme basse, extrait de leur premier album, magistralement interprétée. Pour ceux que ça intéresse, Hush est une reprise, non pas de Deep Purple qui l'avait déjà dépoussiérée en 1968 mais de Joe South, célèbre compositeur interprète américain qui l'a écrite au départ. Sur ce morceau Steve fait chanter le refrain, archi connu, d'abord aux filles, puis aux mecs puis à tout le monde. Il est ravi et ça s'entend : "bellissimo" qu'il dit.

Comme à Marseille le groupe fait un petit break acoustique pour un joli medley avec Léo à la guitare acoustique et Steve au chant, tous les deux? perchés sur des tabourets hauts. On note quand même que le public très latin est très bruyant sur cette partie acoustique, on a un peu envie de leur dire de la fermer et d'écouter, mais bon c'est les joies du live.

Dans la catégorie des vraies ballades, pour lesquelles Gotthard était aussi très célèbre, on a l'intemporel Heaven. Un gros classique sur fond de piano, où Steve étale encore ses capacités vocales avec talent. Le meilleur moment pour moi reste The Oscar Goes To..., un des meilleurs morceaux de Gotthard avec Gone Too Far (tous les deux extraits de l'album Domino Effect d'ailleurs). Le chant fait penser à Steve Perry, énorme, quel grand moment, ce refrain ! De ce même album on trouve aussi le super rythmé Lift U Up et Anytime Anywhere qui prouve que c'est un album clef dans la carrière de Gotthard.

J'aime aussi pas mal ce petit duel entre Leo et Steve, le second jouant à la voix les solos de fou du premier. Ca fait un peu mieux passer ces éternels solos de guitare des albums live, pas toujours des plus digestes.
La partie live de l'album se termine sur Anytime Anywhere, qui clôt le concert, mais l'hommage se termine par un morceau inédit enregistré par Steve avant sa mort, appelé The Train, sorte de petite cowboy song voix/guitare sèche, fort sympa, une élégante et émouvante façon de tirer sa révérence.

J'ai beaucoup aimé cet album. Il m'a beaucoup ému. Si vous êtes fan de Gotthard, je ne pense pas avoir à vous convaincre plus longtemps, que c'est une pièce essentielle à votre collection. Mais si vous n'êtes pas fan, ou si connaissez mal, je pense que c'est carrément l'album idéal pour découvrir vraiment ce groupe et surtout entendre ce chanteur disparu tragiquement, qu'était Steve Lee et lui rendre un dernier hommage.

 

Tracklist de Homegrown - Alive in Lugano:

01. Unspoken Words
02. Gone Too Far
03. Top of the World
04. Need to Believe
05. Hush
06. Unconditional Faith
07. Acoustic Medley 2010
08. Shangri La
09. I don´t mind
10. Heaven
11. The Oscar goes to
12. Li
ft u up
13. Leo vs. Steve (guitar/vocal solo)
14. Sister Moon
15. Anytime Anywhere
16. The Train (unreleased studio track)

Bonus DVD (Millennium Show Lugano Dec. 1999)

01. Let it Rain
02. Acoustic Medley 1999
03. One Life, One Soul
04. Hey Jimi
05. EPK / interviews

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