Gypsy Pistoleros

Artiste/Groupe

Gypsy Pistoleros

CD

Welcome to the Hotel de la Muerte

Date de sortie

Octobre 2009

Style

Sleaze Flamenco Moderne

Chroniqueur

Hellblazer

Note Hellblazer

16/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E

Elle a trainé cette chronique... je l'ai dévisagé, ce disque, je suis passé devant, repassé, l'ai dédaigné. Tu parles, avec un nom pareil. Et puis ce soir, je m'embête, j'insère la galette dans le lecteur. Et là, grosse surprise. Toute la famille Pistolero (Lee, Iggie, Angel et Leroy Pistolero... euh tu crois que c'est leur vrai nom ?) attendait patiemment son heure planquée dans ces quelques grammes de plastique, que je pointe mon nez pour me faire ma fête !

Ce groupe est un pur OVNI... 4 anglais vivants en Espagne (pas fous !), et qui assénèrent au monde - qui s'en est royalement tapé, d'ailleurs - en 2002 un premier missile mars-terre nommé "Para Siempre", gavé de titres énergico-électriques ressuscitant le Mötley Crüe des premières heures, et salué par Traaci Guns lui-même, je cite : "Gypsy Pistoleros ! One of the best Rock'n'Roll groups to come out of the U.K for years!"-.

Mais avec ce très finement intitulé "Welcome to the Hotel de la Muerte" - qui renvoie direct à Tito & Tarantula, Robert Rodrigues et ses zombies tarantinesques - c'est tout le Sunset Strip de l'âge d'or que les Bad Gipsy Kings exhument du placard, dopent, dépoussièrent et remettent en selle ! Et j'en ai croisé, des ersatz de Mötley Hanoï'N'Roses depuis quelques années, les derniers en dates étant Hell'n'Diesel ou encore Danger Danger. Et bien il faut croire que la recette du succès se trouve à la croisée d'un Mötley (inspiré), d'un D:A:D (ne se prend pas au sérieux mais envoie du gros), d'un Hanoï Rocks (pour les belles heures du sleaze rock), et d'un Wildheart (le coté punk).

Trêve de bavardages, ami rocker : tu insères la galette (le tacos) dans le lecteur, tu appuies sur play, tu attends 3 secondes, et tu te ramasses en pleine poire un méchant riff entrecoupé de beats prometteurs, sans oublier un "Yiihaaaaa" de vieux coyote des prairies. Ca démarre, pied au plancher avec le titre éponyme. WOW, quel baffe ! Ce titre est un vrai chef d'oeuvre de pur sleaze, mais avec en prime les trompettes mariachis (!!!) qui s'invitent dès la première minute. Lee lâche ses tripes comme au Whisky (à Gogo), à mi-chemin entre un Vince Neil et un Geddy Lee (non je n'ai pas vidé la bouteille de Jack avant d'écrire ça). L'ensemble m'a littéralement scotché net. Le disque n'étant qu'un 5 titres rehaussé de 2 bonus, on reste un peu sur sa faim, certes, mais je privilégie toujours la qualité à la quantité.

Aussi "Living la vida loca", up-tempo déjanté punkisant aux relents mariachis, est ornée d'un bon vieux solo pas galvaudé pour deux sous. Bref, ça sent le vrai, le vécu, l'huile de vidange, la poudre (à canon) et des tonnes de décibels. La recette imparable est également employée sur "Hombre sin Rostro", sans concession (l'accent anglais sur les paroles en espagnol vaut indéniablement le détour...). La ballade inévitable de tout digne représentant du style, car même un bad boy a sa sensibilité entre deux chasses à l'homme, arrive à ce moment-là : "Sangre de la Rosas" avec ses choeurs, et tout et tout. Emouvant, un tantinet guimauve, dispensable, mais marrant. 4è degré. Bon allez, va jouer Carlota, on repasse aux choses sérieuses : "Son Illusiones" et son riff bien gras de guitare d'hommes nous renvoie en 90, mais avec un son irrépressiblement moderne, qui dégage les bronches, et qui fait toute la différence entre les sleazers actuels de talent (déjà, faut une sacrée paire pour tenter le concept en 2009) et les autres, restés bloqués 20 ans plus tôt. Et se joignent à la fête les choeurs possédés du reste des pistoleros en délire. Festif, enervé, Caramba, que fiesta !

"Una para todo es bandido", premier bonus, attaque sur un air acoustique flamenco, break de serpent à sonnettes dans le désert, puis lachâge des mustangs dans la prairie : re-gros riffs... murs de guitares, re-trompettes en folies (bien dosées, attention, jamais de trop). Excellent titre bien speed. On termine le carnaval avec "Chicas peligrosas", lui aussi tout en testostérone, cuir, tords-boyaux et guitare. Quelle virée originale et surtout, inattendue ! Sans compter la superbe pochette bien vintage

Je n'ai qu'une chose à dire : dans la vie, Tuco, il y a ceux qui tiennent la gratte, et ceux qui en ramassent plein la gu... Heureux de faire partie de la seconde catégorie en compagnie des joyeux Pistoleros...