Artiste/Groupe:

Halford

CD:

Resurrection

Date de sortie:

2000

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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Une pochette d’album avec un Rob Halford tout en cuir chevauchant sa moto. Le doute n'est pas permis : The Metal God is Back !

En cette première année du nouveau millénaire, Rob Halford nous revient avec, dans sa besace, l'album que ses fans (et donc les fans de Judas Priest) attendaient, un album 100 % heavy metal. Il est vrai qu'on avait un peu perdu notre bonhomme quand il s'est lancé dans son projet indus Two avec Trent Reznor (Nine Inch Nails) à la production, projet assurément très personnel mais surtout casse gueule auquel peu de gens ont adhéré. Et donc, pour ce retour en forme de résurrection (c'est d'ailleurs clairement indiqué dans le titre de l'album, pour ceux qui n'auraient toujours pas compris où le Metal God voulait en venir avec son artwork), Rob s'est entouré d'une nouvelle équipe, 100 % metal elle aussi : Patrick Lachman et Mike Chlasciak aux guitares, Bobby Jarzombek à la batterie et Ray Riendeau à la basse. Sans oublier l'homme de l'ombre et l'artisan de ce retour en force : le producteur Roy Z, qui co-signe la plupart des titres de cet album. Et voilà donc notre Metal God parti pour enfoncer le second clou dans le cercueil de ses ex-partenaires de Judas, qui à cette époque n'ont sorti que le clivant Jugulator, qu'on peut éventuellement considérer comme un bon album si on n’a pas envie d’écouter du Judas Priest

Resurrection n’est pas l’album du siècle ni même de l’année mais bon sang, il fait du bien. Car même si j’ai apprécié le premier album de Fight sorti en 1993, depuis, on ne peut pas dire que la carrière solo de l’ancien chanteur du Priest ait particulièrement fait rêver : un second album de Fight (Small Deadly Space – 1995) carrément moins intéressant que le premier et ce fameux Two déjà évoqué qu’il vaut mieux oublier. Bref, quand démarre cet album avec le titre éponyme, scandé dès l’intro avec un cri suraigu dont le Metal God a le secret suivi d’un rythme bien enlevé, on se dit que notre Rob a retrouvé la voie qu’il n’aurait jamais dû quitter. Un très bon titre, pour rassurer les fans d’entrée et qui met dans de bonnes dispositions pour recevoir la suite. Et la suite, c’est Made in Hell qui est encore meilleur (à mon avis). Voilà déjà deux titres qui pourraient passer pour du Judas Priest. Enfin, du Priest d’avant 1991 bien sûr… Vous avez compris où je voulais en venir : Judas Priest n’est à cette époque plus capable de faire du Judas Priest, alors cet album d’Halford arrive à point nommé pour occuper le créneau vacant.
Le titre suivant, Locked and Loaded, amorce un virage bien plus lourd mais toujours réussi, toujours proche du Judas Priest qu’on aime. C’est le sans faute pour le moment, avant une toute petite baisse de régime avec Nightfall, un titre que je trouve un peu moins enthousiasmant que ce qui précède, à cause d’un refrain un peu plat. Mais ce sera vite oublié puisque voilà que se profile le meilleur titre de ce disque à mon sens, le superbe Silent Screams. Un titre au démarrage assez calme, en mode ballade, qui monte doucement en puissance pour finir en apothéose. Ca rappelle presque le mythique Beyond The Realms Of Death dans sa construction. Grand moment et grosse prestation vocale (comme sur tout l’album d’ailleurs, Rob Halford nous montre qu'il n'a rien perdu de son talent).
Et ce n’est pas fini en ce qui concerne les bonnes surprises. Car notre ami Rob nous en a réservé une bien belle, il s’agit bien sûr de The One You Love To Hate, morceau sur lequel le Metal God s'est adjoint les services de l'autre icône du metal britannique, j'ai nommé Bruce Dickinson. C’est d’ailleurs amusant de constater que ces deux hommes ici réunis ont eu un parcours assez similaire : chanteurs adulés d’un groupe phare du metal des années 80, qu’ils ont quitté au début des années 90 pour une carrière solo qui n’a pas rencontré le succès escompté. Ils auront travaillé tous les deux durant cette période avec le producteur Roy Z et tous les deux réintègreront leurs groupes respectifs, à quelques années d’intervalle là aussi, avec comme résultat de faire redécoller la carrière desdits groupes qui commençaient sérieusement à sombrer. En tout cas, le duo que tout le monde attendait, il est sur cet album. Et le titre fonctionne plutôt bien. 
On continue avec les très corrects Cyberworld et Slow Down mais quel dommage que cet album se termine de manière nettement plus anecdotique avec l'enchainement Twist, Temptation et Drive. Ce ne sont pas des morceaux ratés, loin de là, mais… il manque quelque chose pour s’enflammer réellement avec ces titres. On aurait préféré par exemple un Hell’s Last Survivor ou un Sad Wings à leur place, des titres qui seront ajoutés sur la version japonaise et sur la version remasterisée sortie en 2006, des titres bien plus dans l’esprit des vieux Judas. Heureusement, Savior, tout dernier morceau, est nettement plus sympathique de mon point de vue. Et de toute façon, l’ensemble de cet album, qui porte décidément bien son nom, est globalement positif, là est l’essentiel.

Resurrection est un bon album qui montre que le Metal God a encore sacrément la niaque et surtout qu’il ne tourne pas le dos au Heavy Metal classique qui a fait sa gloire au sein de Judas Priest, comme on avait pu le croire. A ce moment-là, on peut même dire que ce que propose Rob Halford avec son groupe sonne plus Judas Priest que ce que proposent ses ex-partenaires (qui vont encore s’éloigner de leurs bases avec le médiocre Demolition, publié un an après ce Resurrection). Malgré tout, cet album est aussi finalement un premier pas vers la réunion avec ses anciens partenaires, Halford nous prouvant ici et avec l’album live qui va suivre qu’il ne renie pas son passé, bien au contraire. En ce début de nouveau millénaire, Halford is back et pour pouvoir crier "The Priest is back", il va falloir patienter encore un peu…

 

Tracklist de Resurrection :

01. Resurrection
02. Made In Hell
03. Locked And Loaded
04. Nightfall
05. Silent Screams
06. The One You Love To Hate
07. Cyber World
08. Slow Down
09. Twist
10. Temptation
11. Drive
12. Savior

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