Heavenly

Artiste/Groupe

Heavenly

CD

Carpe Diem

Date de sortie

Décembre 2009

Style

Power Métal Mélodique

Chroniqueur

christian, souf

Note christian

18/20

Note souf

8/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E Christian

 Non, vous ne rêvez pas : après 3 ans de silence radio, revoici Heavenly avec un nouvel album !
 La nouvelle fait du bien mais l'inquiétude va grandissante quand on a aimé leurs quatre précédents albums : "une aussi longue pause dans la composition ne cache-t-elle pas un malaise ? Pourquoi le groupe n'a-t-il pas bénéficié jusqu'à présent d'une véritable scène (nos Français restent d'éternels ouvreurs : Symphony X, Stratovarius, Edguy...) ? Vont-ils arriver à se renouveler ?".
 Premier constat qui n'est pas fait pour lever le doute : non seulement, l'artwork de la pochette est techniquement raté mais en plus, le message subliminal qui l'accompagne se discute : fallait-il nous y coller deux gonzesses en tenue légère pour nous inciter à acheter ? N'est-ce pas prendre les métalleux pour ce qu'ils ne sont pas : des primates baveux devant une paire de loches ?
 Souhaitons que nos gaillards n'aient pas eu la main sur ce choix...
 Deuxième choc : Thomas Das Neves s'en est allé mais le nouveau batteur n'est pas un inconnu : Piwee Desfray ex-Fairyland.
 Restons-en là pour la déception car quand on passe à l'écoute, tout s'illumine : c'est Noël avant l'heure ! Nous voilà partis pour 3/4 d'heure d'un régal sans failles !
 Tout ce qui faisait le charme du combo est au rendez-vous : une pêche d'enfer, des mélodies qui vous assaillent, des performances techniques à la pelle et ça tourne rond : balayé le septicisme initial, les 9 pistes déboulent sans un temps mort et on est sur le cul !
 Si comme moi, l'écoute de "Virus" vous a parfois interrogé sur les capacités d'Heavenly à se départir d'une rythmique redondante, vous serez comblés avec cette nouvelle galette : c'est comme si justement, ils avaient en tête une volonté de sortir des sentiers battus par les albums précédents : la crainte de lasser les fans les a assurément habités pendant la réalisation de "Carpe Diem" et seconde observation : ils ont bossé pour nous balancer cette offrande !
 La voix de Ben s'est enrichie : il est dorénavant capable de se sortir de tous les pièges notamment les balades mid-tempo durant lesquelles le temps nous paraissait parfois long à cause du manque de nuances qu'il ne pouvait masquer : rien de tel ici, écoutez "Farewell" ou "A better me" et vous jugerez d'une sobriété maîtrisée...
 La section rythmique, elle, n'a pas perdu de sa puissance et Piwee a su se fondre dans un moule en apportant même parfois une touche plus speed bien venue...
 Mais, LE héros de cet album, c'est Olivier Lapauze ! Quels solis mes amis : un régal maintes fois renouvelé car il n'arrête pas une minute le bonhomme, balayant au passage l'orthodoxie du genre selon laquelle la guitare attendrait le dernier quart du morceau pour s'exprimer d'un seul et unique jet : point de ça ici, ça fuse dans tous les sens et avec une rapidité qui décoiffe : faites le détour par la reprise de "l'Hymne à la joie" (Beethoven)pour découvrir comment une seule et unique guitare supplée à un escadron de violons ! Mais toutes les pistes regorgent d'exploits hypermélodiques de Môssieu Lapauze, respect...
 Bon, vous êtes rassurés : on tient là une pépite qu'il ne faut pas lâcher alors désolé, mais je retourne de ce pas me remettre l'ersatz de Guronsan dont j'ai besoin pour affronter une pandémie
annoncée : grâce à "Carpe Diem", le "Virus" c'est du passé !  
 

C H R O N I Q U E Souf

Alors là, je m’insurge. Non, non et triple non. Le fascisme ne passera pas. Carpe Diem, le dernier plagiat du groupe français Heavenly, incarne à mes yeux l’archétype de la duperie artistique malhonnête et éhontée.

Je m’explique. Tout d’abord, le groupe revendique comme source d’inspiration de prestigieuses formations et piliers du Power Metal tels que Helloween, Gamma Ray, Stratovarius, Sonata Arctica et j’en passe. Soit. Les citer comme source d’inspiration, passe encore, mais de là à copier, sans la moindre vergogne, certains passages de manière flagrante, cela me rend perplexe. Certains pourront arguer que le groupe parvient à synthétiser toutes ces diverses influences et à les faire converger en une musique riche et composite. Fariboles que tout cela. Tout au plus du recyclage de sonorités mille et mille fois rebattues par des kyrielles de groupes allemands ou finlandais. Un manque d’originalité et de personnalité indéniable donc.

Mais ce n’est pas tout, les failles sont encore nombreuses. Voyez plutôt.

Le timbre de voix du chanteur Ben Sotto est désagréable au plus haut point. Un timbre franchement irritant et indigne même d’un chanteur d’opérette. Des efforts pour moduler une voix, pour élargir une tessiture qui, lorsqu’elle touche aux aigus, n’est en rien rassurante : on sent que tout cela pourrait bien facilement chanceler sans le recours aux chœurs qui viennent en soutien à de nombreuses reprises.

Passons aux six cordes. Les solos de guitare sont certes d’une virtuosité incontestable. Ces gars là connaissent leurs gammes sur le bout des doigts. Mais quand on en vient au feeling, personne au rendez-vous. Cela devient insipide à la longue.

Les paroles sont d’une mièvrerie et d’une banalité affligeante. Il est certain qu’en langue anglaise, « ça passe mieux », mais là, on frôle la nullité.

Et pour conclure, le comble du ridicule, une pochette aguichante affichant deux poupées pulpeuses pour un disque s’intitulant Carpe Diem. Horace et Epicure se retournent dans leurs tombes.