Artiste/Groupe:

Iron Maiden

CD:

No Prayer For The Dying

Date de sortie:

1990

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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On a très souvent comparé Judas Priest et Iron Maiden. Et pour cause : les deux groupes anglais étant des monstres du Heavy Metal, les plus gros groupes du genre dans les années 80. Ils avaient sorti deux bombes intemporelles chacun, en 1982 (Screaming For Vengeance pour l'un et The Number Of The Beast pour l'autre) puis en 1984 (Defenders Of The Faith et Powerslave). Ils ont choisi tous les deux, la même année, de faire évoluer leur son en utilisant des guitares synthés (en 1986, sur Turbo et sur Somewhere In Time). A ce jeu des comparaisons, Iron Maiden marquait cependant plus de points, Somewhere In Time recevant de meilleurs retours que Turbo ; son double live, Live After Death, étant de meilleure qualité que celui du Priest sorti en 1987. En 1988, Iron Maiden marquait un nouveau point avec son excellent Seventh Son face au moyen Ram It Down de Judas. Mais en 1990, revanche et victoire écrasante du Priest avec son Painkiller, face au très moyen No Prayer For The Dying de la Vierge de Fer.

Avant la sortie de ce disque, les fans d'Iron Maiden apprirent que Adrian Smith, guitariste depuis 1981 mais aussi compositeur du groupe, avait décidé de suivre une carrière solo. Consternation. Puis on apprit qu'il avait été remplacé par un certain Janick Gers, que Bruce Dickinson venait d'engager pour jouer sur son premier album solo, Tattooed Millionaire. Voilà un gars qui était au bon endroit au bon moment ! Ajoutons qu’il avait déjà joué avec des ex-membres d’Iron Maiden (Clive Burr et Paul Di’Anno) dans un groupe nommé Gogmagog.
Evidemment, l'album se ressent de l'absence de Smith à la composition, même si celui-ci est tout de même crédité sur un morceau, Hooks In You.
Le problème majeur de No Prayer For The Dying est que, comme expliqué plus haut, le groupe nous avait habitués à des albums bien plus inspirés, avec des morceaux d'anthologie et ce, depuis le début de sa carrière. Voici son premier faux-pas.

Ici, à une exception près, il est difficile d'extraire un titre, même le premier single de l’album, Holy Smoke, qui n'est franchement pas le meilleur single du groupe. Le second single par contre, Bring Your Daughter… To The Slaughter, qui à la base avait été composé pour l'album solo de Dickinson évoqué plus haut et qui s'est finalement retrouvé sur l'album de Maiden, est bien meilleur. C'est même mon morceau préféré sur ce disque. Bien vu de la part de Steve Harris d'avoir insisté auprès de Bruce Dickinson pour que ce titre soit intégré à l’album, on n’ose imaginer ce qu’aurait été ce No Prayer sans lui. C’est d’ailleurs l’un des singles de Maiden qui a le mieux marché en Angleterre, le seul se classant à la première place du top UK singles.
Tailgunner qui ouvre l'album n’est pas mal fichu non plus. On peut aussi trouver un intérêt au titre éponyme, avec son changement de rythme en milieu de parcours et son refrain en fin de piste. Mais là, c'est parce que déjà, on cherche des morceaux "pas trop mal"... A ce jeu-là, Run Silent Run Deep n’est "pas trop mal" non plus.
Après, on a un bon ventre mou, avec des titres pas exceptionnels du tout : Public Enema Number One, Fates Warning, The Assassin. Hooks In You, du tandem Smith / Dickinson est très loin de rivaliser avec les autres titres du duo des albums précédents. Le dernier titre (Mother Russia) n'est pas phénoménal non plus, ce qui au final, ne nous fait pas beaucoup de morceaux à retenir sur cet album d'Iron Maiden. Où était donc passé le légendaire songwriting de son leader, Steve Harris, qui nous livre ici des morceaux largement en deçà de ses précédentes livraisons (Mother Russia, The Assassin) ? On notera d’ailleurs, signe que le groupe est conscient de la moindre qualité de ce disque, qu’à part Bring Your Daughter, les autres morceaux furent copieusement oubliés lors des tournées futures du groupe.

Malgré un succès conséquent à sa sortie (Iron Maiden est le genre de groupe qui aurait de toute façon vendu un album de chants de Noël à l'époque), avec le recul, ce No Prayer paraît bien fade face à ses prédécesseurs. Il ne fut d’ailleurs pas très bien accueilli par la critique en général. Mais cela n’entacha pas la popularité du groupe. Du moins, pas encore…
 

Tracklist de No Prayer For The Dying :

01. Tailgunner
02. Holy Smoke
03. No Prayer For The Dying
04. Public Enema Number One
05. Fates Warning
06. The Assassin
07. Run Silent Run Deep
08. Hooks In You
09. Bring Your Daughter... To The Slaughter
10. Mother Russia