C H R O N I Q U E

Ce que je pense du premier album de Jumping Jack ? Eh bien c’est le chanteur qui l'exprime le mieux en ouverture du premier morceau du disque (She Made No Resist) : en gros, et sans vouloir déformer ses paroles je dirais : « wwwwwwwoooooooooooooooouuuuuuuuaaaaaahhhhhhhhhh », mais pas un wouah de lopette, un vrai gros wouah, gras à souhait, chargé de testostérone qui fleure bon la sueur, le cheveux gras et les aisselles au soir d’une longue journée de travail. Mais aussi celui qui reflète le sentiment d’un travail bien fait et d’une satisfaction intense.

Vous l’aurez compris, le groupe Nantais nous délivre un excellent premier album Hard Rock sous perfusion Metal. Les onze titres s’enchainent parfaitement, ne laissant que très peu de répit à l’auditeur. On en ressort un peu essoré, mais avec une franche envie d’y retourner. Les esprits chagrins diront que tout cela manque un peu de nouveauté et que ça reste dans un registre très classique. Moi je leur rétorque que quand c’est bon, c’est bon et que, comme quand on rentre dans sa paire de basket préférée, on rentre dans cet album facilement et que l’on s’y sent à l'aise rapidement. Ce sentiment de bien-être étant principalement dû à l’utilisation de repères connus ou alors simples à acquérir.

En terrain connu

Alors autant vous dire tout de suite, les auréoles, ces jeunes gens, ils les portent sous les bras, comme leurs illustres pairs de Black Sabbath, Alice In Chains ou encore Metallica. Ce n’est pas pour rien que je cite ces quelques références, car contrairement à ce que laisse entrevoir la pochette, et même je crois certains autres commentaires, cet album n’est pas (que) typé USA, mais laisse passer d’autres influences plus internationales. Donc sans avoir tous les côtés Hard ’n Blues des premiers, les accents stoner-grunge des seconds ou encore la puissante diversité Metal des troisièmes, ce premier opus de Jumping Jack propose une mélange assez homogène d’influences des groupes susnommés.

La voix de Julien « Bells » (sans déconner, comment on peut avoir un prénom qui fait penser à un petit garçon blond, propre sur lui et avoir une voix pareil ?) est très bien portée par sa guitare, par la batterie de Chris « Dabrown » et par la basse, presque trop discrète, de Manu « Redhead ». Il en ressort une bonne harmonie, un certain équilibre grâce à l'absence de leadership trop visible (par exemple, ce disque est exempt de tout riff) et grâce à l'appui d'une production de qualité. Le rythme global reste très Hard Rock, bien que régulièrement sur-vitaminé avec des hormones Metal ou Metal progressif. La structure des morceaux et du disque en général est bonne, permettant de mettre en valeur les variations rythmiques et donc de rompre avec ce qui aurait pu être de la monotonie.

Les variations viennent de par les axes pris : Hard Rock (She made no Resit, Churches Flames, Black Jack) Metal/Metal prog (Crystal Tree, Into my Eyes, Drunk Peanut) mais aussi par des accents propres aux différents titres.  Par exemple, un côté stoner peut être clairement perçu aussi bien dans un titre Rock (Taxidermic Sensation) que dans un titre plus Metal (Drunk Peanut). Le Blues (Black Jack) le Grunge (par exemple dans l’hymne adolescent de Fucking Holidays) donnent également du relief au disque.

Pour ma part, j’ai apprécié le côté musical et mélodique de certain morceaux (Neverth ou encore Siren’s Blast) et surtout les accents variés, presque orientaux, et les ruptures musicales de Churches Flames. Ce titre à lui seul permet de voir que le terrain de jeu des Jumping Jack est vaste et que leur développement pourrait bien nous apporter d’autres belles surprises.

Je vous recommande donc chaudement Trucks & Bones, un album abouti de Hard/Metal français imbibé d'influences internationales.

Tracklist de Trucks & Bones:

01. She Made No Resist
02. Wet Desert
03. Crystal Tree
04. Into my Eyes
05. Churches Flames
06. Taxidermic Sensation
07. Fucking Holidays
08. Black Jack
09. Siren's Blast
10. Drunk Peanut
11. Neverth

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