C H R O N I Q U E

Chroniqué cet album de Kingdom Come pour moi, fût un vrai torture morale. D'abord il faut que j'explique que j'étais fou de leurs deux premiers album à l'époque. C'était en 1988. L'album éponyme crée une onde de choc dans le monde du metal. Et une énorme polémique, entre les pro-Kingdom Come et les autres qui les surnomment alors "Kingdom Clone" pour plagiat de Led Zeppelin pur et simple. Moi j'avais craqué pour cet album et même le suivant. Le hic c'est que leur chute fût aussi violente que leur ascension, et que plus personne n'a prêté la moindre attention aux albums suivants du combo, ou plutôt de Lenny Wolf le chanteur allemand seul rescapé de l'époque divine. Et pourtant il y en a bien eu huit autres, un tous les 2 ou 3 ans, avant la sortie donc début 2009 de "Magnified". Alors quelle est cette torture dont je voulais parler. Et bien tout simplement le fait que a l'écoute de ce disque, je me retrouve presque à atomiser pour "ennuie grave", quand un morceau surgit, qui me fait tout à coup revenir sur cette décision. Alors quoi faut bien se décider mon grand !

Globalement, on va dire que c'est un album calme, voire même planant, bourré d'effets sonores "indus" sur la batterie, les guitares, et même la voix par moment. Plutôt atypique. On retrouve la voix unique de Lenny Wolf, toujours un peu geignarde, aigue a souhait et totalement identifiable en quelques secondes. A coté de ça la production est un peu surfaite, les sonorités, très sophistiquées. Les musicos qui l'entourent sont pour moi des inconnus, tous germains (contrairement au Kingdom Come d'origine). On a Eric Foerster (guitare), Frank Binke (basse) et Hendrik Thiesbrummel (batterie).

Question compos vous l'aurez compris, on alterne le meilleur comme le banal. Le malheur c'est que j'accroche pas aux 2 premiers morceaux, "Living Dynamite" et "No Murder I Kiss", que je trouve décevantes. Je tombe sur un premier sursaut de bonheur avec les 4:18mn de l'étonnante ballade "24 hours", qui pour moi est le meilleur morceau de cet album. Mais très calme. On retombe ensuite dans le bof bof ("Over You"). Ca sonne parfois comme du LedZep ("So Unreal") bon mais voila quoi, on connait le truc maintenant. Par moment je trouve que ça pourrait être un morceau de Scorpions (les ballades seulement), c'est le cas de "Unwritten Language". Tiens, mon tympan accroche sur un riff étrange, alambiqué, travaillé par des tonnes d'electronique: j'aime ce truc. C'est "When I was", super lancinant, bourré d'électro, mais pas mal du tout. La voix de Lenny en fait néanmoins un peu trop. On dirait qu'il souffre le martyre. Tiens kézako ? Encore de l'électro à la pelle, mais c'est étonnant et intéressant, gros synthé, bonne mélodie, gros riffs de guitares décidément ce virage indus/électro lui réussit pas mal, car j'aime bien ce "Sweet Killing", ça me rappelle un peu le jeux de guitare de Steve Stevens. Carton rouge sur le morceau suivant "Hey Mama", saoulant, et inutile, limite irritant. Tiens où suis-je tombé ? On dirait DJ Bidule-et-son-synthé-magique qui fait bouger les foules. Le morceau "The Machine Inside" est encore un étrange mélange de métal et d'électro, pas si mal dans le fond (sauf ce synthé quand même qui a un son de chiottes). Le final de l'album n'est pas à la hauteur (calme et peu original). Un bonus en fin de CD me permet de ré-écouter une version de "24 Hours" en duo avec Jessica (pas trouvée plus d'info) encore plus sympa.

Bon alors au final il faut bien se décider, alors on va faire comme ça: si vous aimez la voix de Lenny Wolf, et êtes intéressés par de nouvelles expériences sonores, style électro, alors tentez votre chance, mais les autres (les fan de Kingdom Come des années 80) passez votre chemin. Moi je vais me mettre dans le premier groupe et du coup filer un petit 13/20 avec 1 point de présentation pour la jolie pochette, où la charmante gamine a l'air de confirmer que le Kingdom Come 2009 fait du son neuf avec du vieux. J'me comprends...