Kingdom Come

Artiste/Groupe

Kingdom Come

CD

Outlier

Date de sortie

Avril 2013

Label

SPV / Steamhammer

Style

Metal Indus ou 80s

Chroniqueur

Didier

Note Didier

15/20

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C H R O N I Q U E

On est habitué, depuis quelques albums déjà, à n'être plus très surpris par le style que Lenny Wolf insuffle dans le peuso groupe Kingdom Come. Pseudo groupe car ce n'est bien aujourd'hui plus que le projet personnel de Lenny. Sa formule musicale est bâtie autour de sa voix particulière, qui avait fait notre grand bonheur au début du groupe. Une voix qui rappelait à l'époque beaucoup celle de Robert Plant, ce qui avait lancé le buzz et déclenché la colère des fans de Led Zep, effarés devant tant de plagiat.

De l'eau a coulé sous les ponts du chanteur allemand. La voix est restée, aiguë, fragile, un peu brisée par moment, un vecteur d'émotion, c'est certain, même si tout le monde ne le perçoit pas forcément de la sorte. Côté musique, les choses ont beaucoup évolué depuis les débuts du groupe, mais sont restées les mêmes depuis les (au moins) trois derniers albums. Sonorité électro, ambiances souvent minimalistes, tendance parfois carrément indus et froide, c'est clair que ça ne va pas forcément plaire à tous. Pourtant à l'écoute de ce Outlier, on se dit que la démarche de Lenny est cohérente. On est loin des années 80, son approche artistique à évolué, sa musique aussi et le résultat est bien là. Reste à savoir si vous avez évolué dans le même sens. En tout cas, Lenny est un bosseur, outre le fait qu'il a tout composé, chanté bien sûr, il a aussi tout (ou presque) joué sur l'album : guitare, basse, batterie, claviers. Seuls quelques solos de guitares un peu complexes ont été sous traités par son fidèle acolyte Eric Foerster. Lenny s'est aussi chargé de la production, tout à fait réussie, de l'album.

Le premier morceau God Does Not Sing Our Song, me semble assez représentatif de ce son : mid tempo, ambiance froide, clinique, sons électro-zarbi mais voix humaine, écorchée de Lenny, jolie mélodie sur le refrain et même un petit solo de guitare sympatoche. Running High Distortion est plus heavy, gros riff qui démonte, bruits de machines, voix filtrée, choeurs, pourrait servir de BO à un prochain Terminator. J'accroche bien sur ce morceau, au final prenant, riffs lourd, claviers et voix qui déchire l'ambiance plombée. Ca continue plutôt bien avec Rough Ride Rallye, le meilleur morceau de cet album: une intro de machines énorme, qui aurait pu avoir été piquée à Mass Hysteria, rejoint par une grosse batterie et une grosse guitare. Au final, un très gros son assez indus jusqu'à l'arrivée de la voix. Ce contraste son indus / voix de Lenny est saisissant, je commence à vraiment tomber sous le charme et apprécier le concept musical que nous propose le garçon. Le son de ce morceau est monstrueux en fait.

Si le morceau Holy Curtain me touche un peu moins, j'avoue que The Trap Is Alive et Let The Silence Talk, plus heavy, plus Kingdom Come années 80, me plaisent bien, comme quoi le père Lenny sait encore faire ce genre de morceau. Ca va rassurer du monde.
On reste aussi assez surpris par le très rock 'n' roll Skip The Cover And Feel. Pourquoi surpris ? Parce qu'il souffle un petit air de Led Zep sur ce morceau, surtout sur son couplet. J'aime ! Le riff de gratte entêtant et très vintage accroche bien l'oreille, la voix de Lenny aussi, comme toujours. Je note que sur ces deux derniers morceaux, plus vintage, les guitares reprennent le contrôle sur les machines. C'est bon aussi ! D'ailleurs, je réalise que l'album alterne assez bien ces deux ambiances, offrant ainsi une certaine originalité du son qui vient s'ajouter à la voix unique de Lenny le loup. Ca n'était pas autant le cas dans ses albums précédents, il me semble.
Don't Want You To Wait retourne plutôt aux rythmiques indus, lourdes et mid tempo, accompagnées de machines. Plutôt réussi !

Si Such A Shame me semble dispensable, l'ambiance électro et grosse batterie du morceau final, When Colors Break The Grey, est assez réussie. Il faut dire qu'une fois de plus, le son des riffs de guitare est énorme, fournissant une base idéale pour la voix tout en finesse de Lenny.

J'avoue que pour écrire cette chronique, j'ai réécouté et beaucoup mieux compris l'album précédent, Magnified, avec lequel je n'avais pas été tendre. Aujourd'hui Outlier me semble plus mature encore, plus heavy surtout, et donc plus facile d'accès que Magnified aux fans de la première heure. Je suis sûr que, comme moi, un paquet d'entre vous pourrait bien se laisser surprendre par le concept artistique de Lenny Wolf et l'ambiance musique du Kingdom Come du XXIème siècle, si seulement vous tentiez l'expérience au lieu de resté scotché dans les années 80 (de votre jeunesse ?).
  

Tracklist de Outlier :
 
01. God Does Not Sing Our Song
02. Running High Distortion
03. Rough Ride Rallye
04. Let The Silence Talk
05. Holy Curtain
06. The Trap Is Alive
07. Skip The Cover And Feel
08. Don’t Want You To Wait
09. Such A Shame
10. When Colors Break The Grey

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