Artiste/Groupe:

Klone

CD:

Here Comes The Sun

Date de sortie:

Avril 2015

Label:

Verycords Klonosphere

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Didier

Note:

18/20

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Jamais un premier morceau n’avait aussi bien porté son nom : Immersion. L’immersion est, en effet totale, dès que les premières mesures du morceau démarrent. Envoutant ! C’est la voix de Yann Ligner qui est la pièce maitresse de ce premier morceau. Le deuxième choc émotionnel survient avec ce solo de saxophone (par Matthieu Metzger) semblant sortir du néant pour tenter de briser l’envoûtement. Mais il est déjà trop tard, d’ailleurs les premiers frissons vous parcours  le corps. Ouch !

Je profite de la magnifique ligne de basse de Fog, qui suit, pour vous rappeler l’essentiel du groupe poitevin, qui existe depuis déjà 20 ans, et qui sort son septième album studio, Here Comes The Sun, qui fait suite à The Dreamer’s Hideaway sorti en 2012. Le groupe est constitué de Yann Ligner au chant, de Guillaume Bernard et Aldrick Guadagnino aux guitares, de Florent Marcadet à la batterie (à noter qu’en live, c’est notre ami Morgan Berthet qui assure le boulot), Jean Etienne Maillard à la basse (à noter aussi qu’en live c’est Julian Gretz qui assurera les lignes de basse de Jean Etienne) et donc Matthieu Metzger aux saxophone et aux samples.

Voilà donc l’ambiance, planante et mélancolique posée après ces deux premiers morceaux. Si Klone a réussi le paris de s’inventer son propre son, on peut rapprocher la démarche artistique de celle de Steven Wilson, Tool, Riverside ou même le Opeth dernière génération. Les amateurs de ces groupes-là devrait se pencher sur le cas Klone, s’ils ne connaissent pas, ils risquent de faire une belle découverte. Par contre les amateurs du son Klone plus violent seront peut-être un peu déboussolés, car le virage progressif, post-grunge entamé déjà depuis deux albums ne fait que se confirmer.  C’est pas le morceau Gone Up In Flames qui me fera mentir, la mélodie du chant est très réussie, le refrain très accrocheur, les guitares subtiles avec de longues notes tenues (utilisation d’un ebow peut-être). Le rythme de The Drifter est lancé par le son d’une horloge normande, le temps semble se la couler douce. La ligne de basse est encore superbe, bien mise en valeur devant les guitares qui jouent plutôt la carte de la subtilité, pour ne pas interférer avec Yann et sa ligne de chant bien travaillée. Ca suinte le bon groove par ici, grâce aussi au très bon jeu de la batterie et on pense un peu à Riverside et au chant de Mariusz Duda. Un piano vient titiller les guitares pendant un petit break très inspiré. Encore un morceau réussi, et une nouvelle facette de Klone que l’on découvre avec bonheur. Dans le morceau suivant, Nebulous, c’est une ambiance mélancolique qui nous emporte, sur fond de guitares plus lourdes et d’un travail d’orfèvre de Florent aux fûts. Le morceau Gleaming est un instrumental assez complexe et contenant pas mal de sons étranges, sorte de parenthèse expérimentale de trois minutes. Sur Grim Dance, les guitares se font plus agressives sur le refrain, même si sur le couplet, le morceau est encore mid-tempo au grand dam des amateurs de riffs rageurs. Il va falloir se faire à l’idée, ce Klone-là joue dans la catégorie metal polymorphique subtil. Preuve en est, cette variation de rythme basse/batterie au milieu du morceau : excellent. Le thème final est aussi une bonne trouvaille. J’ai déjà cité Riverside sur le morceau The Drifter et je ne peux que répéter la référence à l’écoute de Come Undone, tout en finesse. The Last Experience est un morceau qui vous transporte pendant sept bonnes minutes, limite psyché ou mauvais trip sur l’effet final (compression progressivement augmenté). Chapeau bas encore à Jean Etienne pour le groove de sa quatre cordes : juste monstrueux. Le morceau fait un peu flipper, il aurait pu servir de musique pour le générique de Shutter Island (que j’ai revu hier soir).

Le dernier morceau est une reprise du grand classique de jazz, Summertime. Klone réalise une fois de plus la prouesse de reprendre à sa sauce un morceau atypique, prouesse déjà réalisée avec Army of Me de Bjork. La démarche est intéressante, le morceau sympa (bien plus rock évidement), Yann y chante un peu à la Kurt Cobain, et les cuivres apportent un vrai plus. Bien vu.







Je pense que Klone nous livre là son meilleur album. La production est parfaite, les compositions hyper soignées, d’énormes soins ont été apportés aux moindres détails du son, à l’écoute au casque on ne peut que s’extasier devant une telle maitrise artistique. Bluffant ! Je lis pas mal de chroniques étrangères qui s'extasient déjà sur l'album, tâchons de faire honneur à ce groupe bien de chez nous, les gars le méritent amplement. Ca tombe bien, ils tournent dans tout le pays ces jours-ci. Je termine la chronique de ce Here Comes The Sun le 20 mars, en regardant l’éclipse de soleil. « Magique » est le seul mot qui me vient…

Tracklist de Here Comes The Sun:

01. Immersion
02. Fog
03. Gone Up In Flames
04. The Drifter
05. Nebulous
06. Gleaming
07. Grim Dance
08. Come Undone
09. The Last Experience
10. Summertime (cover)