Lacuna Coil

Artiste/Groupe

Lacuna Coil

Album

Shallow Life

Date de sortie

Avril 2009

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Damien

Note Damien

16/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

Voici un groupe décrié. Après un album a succès dans les sphères métal (Comalies), les italiens étaient partis s'américaniser un peu pour un Karmacode compact et peu inspiré. Dommage, cela les avait faché avec une bonne partie de la clique métal, criant aux vendus, et préférant chouchouter les bataves de Within Temptation, ayant choisit une voix plus guitarisée.

Mais la bande a la superbe Cristina Scabbia n'a pas dit son dernier mot et revient donc avec un Shallow Life assumé jusqu'au bout dans ses choix.
Choix de production : Don Gilmore, producteur des Linkin Park, Avril Lavigne et autre Pearl Jam, gage donc de qualité et de propreté. Choix de l'artwork aussi. Propre, tout en suggestion, simple. Choix enfin dans le visuel du groupe. Et là le clip Spellbound parle de lui même : une vidéo assez horrible, très maniérée, beaucoup trop appuyée du côté US pour pouvoir rivaliser avec les trésors d'ingéniosité sortis par WT. Pire, Cristina ressemble a un faire valoir, une valeur ajoutée là pour faire monter le groupe et non comme la frontwoman de celui-ci. Bon. Tant pis, ce n'est qu'une vidéo, le véritable test est celui du disque après tout.

Et ça commence plutôt très bien ! I Survive nous ramène en plein dans tout ce qu'on aime chez Lacuna Coil : mélodie sombre, puissance, partage des chants assuré et petit truc en plus, juste après le refrain, qui fait sonner le groupe comme un groupe parfois indus. Pas de doute, Karmacode est loin. I Won't Tell You assure quelques emprunts a la bande a Wayne Static, surtout dans la démarche parfois 'dance' qui est proposée a certains moments. Not Enough nous emmène devant un couché de soleil pluvieux, appuyant les sentiments des deux précédents morceaux.
Oui, ce Lacuna Coil là a de la gueule. I'm Not Afraid durcit un peu le ton, dans un esprit plus Comalies. I Like It nous promène de sa mélodie de chant plutôt originale et pas très métal, voici le premier morceau un ton en dessous du reste. Heureusement Underdog et ses accents à la Black Label Society vient nous rassurer, oui vous avez bien lu, c'est du lourd, mais dans le très bon sens du terme. Le triste The Pain rajoute un peu d'émotion, et enfin arrive l'infâme Spellbound, seconde fausse note de Shallow Life. Certes, il y a un solo. Mais suffit-il d'un solo pour oublier la médiocrité ? Non. C'est mauvais, c'est mauvais, c'est tout. Sur les quatres morceaux restant, pas de fausses notes, que du bon, que du très bon, dans le ton global de l'album.

Voici donc, pour Lacuna Coil une confirmation. Oui, la confirmation que le groupe assume ses choix, qu'il a décidé de se donner les moyens de réussir et que sans oublier d'où il vient pour autant il n'a aucune raison de laisser passer sa chance.

Ils méritent de gravir des échelons et de faire enfin parler d'eux, et si cela doit se faire du côté de chez l'oncle Sam, alors qu'il en soit ainsi. En attendant, Shallow Life est une réussite, un album original, varié, réussit, et aussi un étendart du métal européen qui montre ce que devrait être le métal a chant féminin dans les années a venir. Et si les Epica, Within Temptation et Nightwish ne veulent pas rater le train ils devront revoir leur formule a la hausse et inventer encore et encore de nouvelles choses sous peine de passer pour des groupes de has been.
La conquête du monde est lancée et le premier coup vient d'Italie.