Led Zeppelin

Artiste/Groupe

Led Zeppelin

CD

Presence

Date de sortie

1976

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Hellblazer

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E

Et de 7 ! Voilà, c'est fait. 7ème opus, et un groupe toujours au top. Pourtant on aurait pu être inquiet : une ambiance pas super au sein du groupe, la concurrence naissante du punk et du glam, d'autres dinosaures sérieux... comment survivre dans cet environnement, se renouveler et rester dans la qualité ? réponse : "Presence". Doté d'un titre on ne peut plus juste, car ce disque est probablement le plus chargé en émotions et le plus guitare (dixit Page/Plant eux-mêmes), le plus spontané de l'oeuvre du dirigeable.

Mais j'avais peur. On m'avait dit : "oui, tu verras, c'est plus pareil, ça décline...". J'emmerde les détracteurs. Après 3 écoutes complètes et fouillées, le constat ne peut pas être autre que : génial. Encore une fois.

D'abord, les classiques incontournables : "Achille's last stand", qui envoie quand même 10:21 (2e titre le plus long du Zep après "In my time of dying") de quelque chose que le groupe n'avait jamais fait : du progressif. L'ont-ils par là-même inventé ? Très honnêtement, ce titre peut sans aucun problème passer pour l'un des meilleurs morceaux de Rush (voire Dream Theater, plus contemporain, qui le reprend d'ailleurs sur son sublime "Change of Seasons"), tant par les vocaux (un tout petit poil plus grave que Geddy Lee qd même) que par la ligne de basse, que par la complexité du morceau, ses ambiance... Titre majeur à tiroirs, superbe, qui vous emporte très loin, très très loin. Rouvrir les yeux après cette déferlante vous ramène à une dure réalité ! Voilà un titre de la trempe (presque) de "Kashmir", mais beaucoup plus rapide, avec une basse saccadée.

"Nobody's Fault but Mine" est bien sûr l'autre monument de ce disque, blues/rock chargé de breaks excellents, fun, délirant, rapide, fou, ponctué de singularités qui le rendent vraiment jubilatoire ! Plant y chante divinement bien, vivant son texte...

Ensuite, on a les titres que je qualifie de "secondaires", mais qui restent malgré tout excellents : "For Your Life" est une trame de rythmique/silence/rythmique (avec un Bonham dantesque, tout comme sur "Kashmir" : ça roule, ça frappe, ça stoppe... et ça recommence ; wow !) entrelacée avec un riff sauvage et sec du meilleur effet. L'ensemble claque comme une basse aller/retour dans un groove torride : bouge automatiquement tout votre corps ! Dans la même veine, "Hots On For Nowhere" est au autre petit bijou de folk/blues bien emmené, ponctué par des breaks apocalyptiques gratte/batterie, alors que "Royal Orleans" nous entraine plutôt du coté de "The Crunge" (ce titre funky/soul à la James Brown sur "House of the Holy"), prouvant de plus en plus l'attrait de Page pour ces rythmiques funky qu'il fait groover sévèrement ! "Candy Store Rock", un genre de rockabilly rigolo, descendrait lui de "Rock'n'roll" en moins virulent tout de même. Fun, léger, il passe tout seul, conclu sur un break étonnant, qui trouve écho dans l'intro mid-tempo hyper carrée de "Tea For One" (clôturant le disque), qui très vite se mue (le changements vous laisse sur le cul !) en un blues déchirant écrit avec les tripes suite à l'accident de la femme de Plant (d'où le titre... "Tea for ONE") : la 1ère écoute ne frappe pas forcément, mais la seconde révèle une beauté extrême, qui place ce titre au niveau des "Since I've been loving You" par exemple.

Au final, voilà un album qui se place dans la continuité de "Physical Graffiti" tout en développant plusieurs pistes explorées sur le singulier "House of the Holy".

Versatile mais marquant un franc retour vers la guitare qui crache, "Presence" est une fois encore doté d'une pochette réalisée par Hypgnosis, utilisant des photos tirées de "Life" des 60's, sur lesquelles a été inséré cet objet monolithique noir omni-présent. Soigné, double, la pochette rehausse encore par son coté artistique la force d'un groupe, qui je vous le rappelle, vient de sortir 7 disques majeurs en 7 ans, et squatte les 6 premières places du billboard avec ses 6 premiers albums ! Qui d'autre peut se vanter d'avoir accompli la même chose ?

7 disques tous différents, tous produits par Jimmy Page, mais tous étant une facette indispensable et complémentaire du concept Led Zep. "Presence" vient compléter l'édifice...

Led Zeppelin reste définitivement un groupe A PART. Des seigneurs en liberté totale.