Lynyrd Skynyrd

Artiste/Groupe

Lynyrd Skynyrd

CD

God & Guns

Date de sortie

Septembre 2009

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Didier

Note Didier

17/20

Site Officiel

Myspace

Acheter sur Amazon.fr

C H R O N I Q U E

J'ai hésité longtemps avant de me lancer dans cette chronique de ce God & Guns, le dernier album du mythique groupe de rock sudiste, Lynyrd Skynyrd. J'expliquerai dans un moment pourquoi, mais finalement la musique a eu le dernier mot, car cet album est un putain de bon album de rock sudiste dans la pure tradition du groupe maudit. Maudit car la carrière du groupe est jalonnée de morts prématurées, depuis l'âge d'or du groupe et la disparition d'un tiers des membres dont le chanteur Ronnie Van Zant dans un crash d'avion. Bref, aujourd'hui un seul des membres originaux est encore vivant (et encore dans le groupe) c'est Gary Rossington (il était miraculé du crash d'avion de l'époque), mais comme le chant est assuré par Johnny Van Zant, le petit frère chanteur de Ronnie (et aussi de Donnie le boss de .38 Special's - comme quoi c'est une famille de chanteurs nés), l'âme du groupe est en théorie conservée. En pratique, c'est plutôt réussi aussi, et on se croirait vraiment écouter un bon vieux Lynyrd d'antan, autant dans la musique que dans les thèmes abordés (j'y reviendrais). Attention quand même, le son est un son moderne, plus FM, plus accessible à tous, extrêmement bien produit, mettant en valeur à la fois la voix chaude de Johnny que la guitare de Rossington.

Sans passer en revue un à un les morceaux, disons qu'on y trouve une belle enfilade de petites perles de hard-rock sudiste comme le morceau qui ouvre l'album Still Unbroken, voix puissante, chœurs féminins et bonnes guitares acoustiques et électriques, agrémenté d'un refrain méga accrocheur. Ca sent la bouse les mecs ! Simple Life est le morceau génial par excellence, gros refrain, faisant l'apologie de la vie américaine simple (s'occuper de ses enfants, aller pêcher, regarder la télé, comme au bon vieux temps quoi - what else ?), on se croirait presque conduisant un pickup truck sur une highway du Texas. Même thème pour le tout aussi excellent Southern Way, country-rock à souhait, ambiance honky tonk, et bars bouseux du sud des Etats Unis. Ca aurait pu faire la bande originale de Gran Torino, c'est exactement ça. Skynyrd Nation, c'est le morceau blues-rock speedé, sorte d'hymne aux gros riffs de gratte, avec pas mal de chœurs. De la bonne encore. Merde où est ce que j'ai parké mon canasson moi ? Quand on a pas droit à un morceau hard-rock sudiste, on a droit à une ballade style rock sudiste. Le genre idéal pour emballer une cowgirl au prochain rodéo du coin. C'est beau, ça sent les champs de blé et la terre fraichement labourée. C'est le cas de Unwrite That Song, avec cette voix chaude (ça sonne un peu comme du Bon Jovi), du steel guitare, des violons, et un gros thème de piano. Si ce n'est pas pour emballé, c'est pour raconter à ses enfants au coin du feu, la vie d'avant. That Ain't My America, atteint un certain paroxysme, c'est l'éternel complainte du redneck, pleurant sur la belle époque ou il sortait armé de son flingue, sirotant des bibines, draguant les gonzesses, conduisant des véhicules de 5 litres de cylindrée, payant l'essence moins chère que la bière et allant se confesser à la messe le dimanche matin. Le paradis quoi ! Un magnifique morceau, malgré tout, qui reste coincé dans votre ciboulot pour un moment, tellement le refrain vous accroche. Pour continuer dans le mauvais genre redneck, un mot sur un autre bijoux de l'album, Gods & Guns, qui rappelle que tout était super quand l'Amérique était gérée par Dieu et les flingues. Le morceau est superbe, sorte de mélopée acoustique, qui rappelle The Battle Of Evermore de Led Zeppelin. Magnifique, mais transportant un message quand même tout à fait questionnable sur une certaine Amérique, celle des blancs, super cathos et membres de la NRA. Pour tout dire, c'est ce point là qui m'a fait hésiter à chroniquer cet album. Je ne me sens pas proche de ce type de message. Il y a plus gras et bouseux encore, avec ce Floyd, sorte de gros blues des bayous, voix grave et rocailleuse. Irrésistible pour les amateurs de musique pour homme.

Au final, 12 morceaux forts, pas vraiment de point faible, un sacré bon album qui en a dans le jeans, qui trimballe tout de même des textes vraiment limites (ultra réac). A vous de voir, mais dans certains cas on aimerait vraiment, ne pas capter un chou en anglais...