Marillion

Artiste/Groupe

Marillion

Album

Happiness Is The Road

Date de sortie

Novembre 2008

Style

Rock Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

18/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

Marillion sort son 15ème album studio, Happiness Is The Road. En fait c'est deux CD, l'un appelé Essence et l'autre The Hard Shoulder. On peut les trouver indépendamment ou bien en coffret 2xCD. La pochette est plutôt un mocheté mais bon, parlons musique. Le premier CD, est un CD concept, et à la première écoute, on se dit que c'est très lent, calme et plutôt raplapla. Le second est par contre plus rock et fait de morceaux hétéroclites. Oui mais voila, c'est à la première écoute. Ce qui est amusant pour ceux qui persistent, c'est que finalement la tendance s'inverse totalement et on finit par adorer l'émotion dégagée par le premier CD et le préférer carrément au second. Voyons ça d'un peu plus prêt.
Le CD d'Essence commence par un piano, et la voix de Steve Hoggarth, seuls pour une intro de 2mn, "Dreamy Street", qui donne en quelque sorte le ton de cet album, à fleur de peau, et plein d'émotion. On enchaine sur "This Train Is My Life", ou les prouesses vocales et Steve sont une fois de plus impressionnantes. Morceau calme qui monte en puissance petit à petit, on finit par l'adorer carrément. On y note un bon solo de guitare de l'ami Steve Rothery. On enchaine encore sur un petit bijoux éponyme du premier CD, "Essence". Vaporeux et lancinant, puis plus remuant, il ferra apparaitre les premiers frissons d'émotion notamment sur le break génial au milieu: "Choose life, Choose living...". Magique et quel chant encore ! "Wrapped Up in Time" est une autre perle comme Marillion sait nous les fabriquer, on y trouve la beauté du chant et de la guitare servant une mélodie çà couper le souffle. Elle s'enchaine avec un court "Liquidity" et son piano un peu spatial. C'est une sorte d'intermède musical fort sympathique. Les choeurs de "Nothing Fills the Hole" prennent le relais, puis décollent, sorte de chanson aux sonorités années 70, jusqu'au 2/3 par ce qu'ensuite c'est presque un morceau différent, chuchoté par la voix de Steve, sur quelques notes de piano. On dirait presque que c'était en fait l'intro de "Woke Up", morceau plus rythmé, avec un gros refrain accrocheur. Excellent aussi. La suite c'est pour moi le meilleur morceau, merveilleux et plein de rêve et d'émotion, "Trap The Sparck". Une voix, une mélodie à briser un bloc de marbre, la grosse basse de Pete Trawalas assure, tout autant que les petit roulements prog de la batterie de Ian Mosley, les claviers de Mark Kelly et les petits soli de Steve. Ouuuaaaa, mais quel pied ce refrain, j'en frissonne rien qu'en le décrivant ! On se dit c'est probablement fini mais non, l'enchainement sur "A State of Mind" est tout aussi génial. Le rythme est un peu plus enlevé, mais le refrain vous scotche une fois de plus. C'est dingue ça de transmettre de telles émotions comme ça, en quelques notes, et un refrain. Le dernier morceau est un "Happiness Is The Road", de 10mn, et là que dire sans se répéter comme un idiot ? Tout y est. La voix qui tue, sur fond de gros claviers, quelques notes de guitares à la slide. Une sorte d'hymne à l'émotion pendant 3mn30. Puis ca se réveille, subtil, avec un piano joueur, une basse qui décolle et rythme le morceau. On découvre enfin le refrain, un de ceux qui restent gravé dans nos neurones pour toujours. Steve y met tout son coeur, il veut vraiment nous convaincre: "Happiness aint at the end of the road, Happiness is the road". Moi il m'a conquis. La fin de ce CD est vraiment un grand moment de bonheur. Trois bijoux d'affilé, on est vraiment gâté. D'ailleurs c'est pas fini avec les cadeaux puisque il y'a encore un morceau caché après ça: "Half Empty Jam", étonnant et espèce de version Anglaise du verre à moitié vide ou à moitié plein. Une sorte de joke qui permet d'introduire le second CD.
Ce second CD, au ton plus rock démarre avec "Thunder Fly", sympa, alternant passages enlevés et passages super calmes. L'intro de "The man From Planet Marzipan", annonce un morceau étonnant. Et c'est le cas. La basse claque sec, le rythme est mid-tempo, jusqu'a un break calme et minimaliste, où j'ai un peu de mal à accrocher. Le morceau d'après, "Asylum Satellite #1" est encore particulièrement calme (encore?). Il est intéressant pour le son étrange de la guitare, qui finalement nous livre un jeu tout a fait Pink Floyd-dien. Sinon c'est pas mon morceau préféré. "Older Than Me" est un morceau court, sort d'intermède encore, avec juste du chant et du clavier aux sonorités de xylophone, le tout enrobé de choeurs. Mignon. L'intro suivante est à l'accordéon, sur fond d'horloge normande. Viennent ensuite des gros violons envahissants. C'est encore plein d'émotion, et ça s'appelle "Throw Me Out". Sur "Half The World", on retrouve un peu de rythme, un refrain accrocheur, et des riffs de guitare. Sympa aussi. "Whatever Is Wrong With You" par contre c'est le tube en puissance, le morceau qu'on retient, grâce à son intro, son refrain efficace, un solo de guitare assez différent du style Rothery habituel et un final destroy inhabituel aussi. On approche de la fin avec un joli "Especially True", au bon travail de guitare, et un "Real Tears For Sale", assez rock, bonne intro de guitare, sonorités folkloriques, et toujours, superbe travail de la voix, mais un refrain assez répétitif vite rattrapé par un break superbe au milieu de la chanson. Un vrai panard.

Au final, et même si, vous l'aurez compris, j'ai eu un faible pour le CD "Essence", je dirais que l'ensemble forme un savant assemblage et rend cet album immanquable pour un fan de musique progressive. Marillion est proche de la perfection. Les fans du groupe apprécieront, probablement plus que l'album précédent, les autres pourraient peut être bien y trouver aussi leur compte, pour peu qu'ils s'en donne la peine et découvre enfin ce dont Marillion est capable (il serait quand même temps). Les gens munis d'un coeur risque de se retrouver les larmes aux yeux sans comprendre ce qu'il leur arrive, et ce, plusieurs fois pendant l'écoute. C'est un pur monument d'émotion. Les autres .. ils n'auront pas lu cette chronique jusqu'au bout, de toutes façons, alors, on s'en fiche.