MARILYN MANSON

Artiste/Groupe

Marilyn Manson

Album

Eat Me Drink Me

Date de sortie

05/06/2007

Style

Néo-Métal

Chroniqueur

FX

Note

15/20

Site Officiel

http://www.marilynmanson.com/

C H R O N I Q U E

Marilyn Manson ! Voila un nom dont la seule évocation ne laisse pas indifférent, aussi bien pour être adulé que détesté. Après l'oeuvre mythique "Antichrist Superstar" sorti il y a (déjà !) plus de 10 ans, chaque nouvelle sortie du révérend offre son lot de d'applaudissements et de déceptions. Apres le départ de l'excellent John 5 remplacé à la guitare par le bassiste Tim Skold, intéressons nous à ce "Eat me, Drink me".

Il avait été annoncé que ce disque serait une rupture, comme d'ailleurs à chaque fois, avec une mise en avant importante de la guitare avec des riffs en mid tempo. Et on ne nous a d'ailleurs pas menti. L'ambiance des morceaux est à chaque fois portée principalement par la guitare, alors que Manson nous avait habitué à nombre d'arrangements pour apposer son univers.

Le premier titre "If I was your Vampire" en est d'ailleurs le parfait exemple, et on peut dire que le groupe nous signe là un petit chef d'oeuvre de douleur emmené par la voix d'un Manson qui comme à son habitude semble possédé. Ce titre est d'ailleurs un paradoxe, car pour la première fois le chant est sans doute une des faiblesses d'un album de Marilyn, celui-ci qui nous avait habitué à de nombreuses modulations ajoutées à des effets a ici tout simplement digitalisé et doublé son chant qui est linéaire tout le long de l'opus. A croire que Manson au fil des innombrables concerts ces dernières années s'est explosé la voix.

La rupture annoncée se ressent réellement avec les titres suivants qui sont tout simplement des titres Pop, bien qu'en restant dans un style Métal. Pour beaucoup ce changement sera sans doute difficile à accepter, tellement Manson nous offre des titres accessibles à tous. Comme par exemple le début de "They Said Hell's Not Hot" dont la musique n'aurait pas été reniée par Oasis. La nouveauté est aussi l'apparition de solos, exercice inédit sur un album du révérend, et là force est d'avouer que Tim Skold est tout sauf manchot.

Il s'ensuit sans doute la partie la plus faible de l'album avec l'enchaînement "Just a Car Crash Away" et le single "Heart-Shapped Glasses". Le premier partant comme une ballade mansonienne typique, et s'enlisant ensuite dans des cris stridents, le second étant un titre calibré sans grande saveur.

La qualité est ensuite de nouveau au rendez-vous avec "Evidence" avec des couplets sur fond de basse, un refrain tout bonnement excellent, et un solo de très bonne facture. "Are you the Rabbit" enchaîne avec un bon gros riff bien crade, mais qui n'est hélas qu'un petit feu de paille. Mais cela est rapidement rattrapé par le titre "Mutilation is the Most Sincere Form of Flattery" où Marilyn a sans doute un don unique pour rendre un refrain obsédant à partir du moment où il utilise les inénarrables "Fuck You !!

"You and Me and the Devil Makes 3" est quand à lui un des titres majeurs de "Eat me, Drink me". Il est d'une part le morceau le plus énergique de ce CD grâce à une basse absolument énorme. Le fait que Tim Skold gère la basse, la guitare et la production avec Manson bien sur, y est sans doute pour beaucoup. Le titre final et éponyme de l'album est quand à lui quelque peu anecdotique après ça.

Que dire en conclusion ? Comme d'habitude beaucoup de fans risquent de crier au scandale. A titre personnel je conseillerai à ceux qui attendent un nouvel "Antichrist Superstar" de passer à autre chose, car c'est son coté unique qui lui offre sa légende et ça, le révérend l'a compris depuis longtemps. Et puis si on prend du recul sur sa discographie Marilyn Manson s'est toujours refusé à sortir deux fois le même album.

Cet album, bien que je pense qu'il ne fasse pas partie des meilleurs n'en est pas moins de qualité, mais est très différent de tout ce que Marilyn Manson a pu faire auparavant et est étonnamment accessible au plus grand nombre, ce qui rend son écoute pour les fans sans doute au départ un peu difficile. Le révérend est un véritable électron libre qui sait toujours se placer là où on ne l'attend pas, et c'est sans doute là que se situe son génie et rend sa discographie unique.