Artiste/Groupe:

Mercyful Fate

CD:

Melissa

Date de sortie:

1983

Label:

Style:

Heavy Metal occulte

Chroniqueur:

Orion

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Un soir d'orage, le tonnerre gronde, le ciel s'assombrit. Voilà l’ambiance propice à écouter ce tout premier album de Mercyful Fate. Allumez donc quelques bougies, accrochez des tentures noires ou violettes… Melissa ou la bande originale de vos cauchemars !

Mercyful Fate est un groupe qui a influencé pas mal de combos dont le mouvement Black Metal. Car, même si ces Danois ne jouent absolument pas de Black Metal (les influences musicales des premiers combos de Black sont plutôt à rechercher du côté de Venom, Bathory ou Hellhammer), au niveau des textes et du décorum, on y est. Il n’y a qu’à regarder le maquillage qu’arbore le chanteur du groupe, King Diamond. Ca a dû donner des idées à pas mal de monde en Scandinavie. Et cette pochette, à la fois intrigante, sombre et malsaine. Ca sent le truc bien chelou… en tout cas, pour l’époque. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes qu’en 1983. Tout ceci va vite contribuer à faire de Mercyful Fate un groupe absolument culte.

Mercyful Fate fut découvert grâce à un premier EP de quatre titres, édité en 1982, sans nom mais que les fans ont rapidement renommé Nuns Have No Fun. Une belle carte de visite où l’on retrouvait déjà tous les ingrédients qui ont fait le succès du groupe et qui a éveillé l’intérêt de la maison de disque Roadrunner Records. Et c’est donc en novembre 1983 que paraît ce premier album de la bête.

"I was born on a cemetary
Under the sign of the moon
Raised from my grave by the dead…"
Voilà les premiers mots lancés par le King sur cet opus. Le morceau s’appelle Evil. Ca s’annonce donc bien sous le signe du mal. La messe noire peut commencer.
Evil, Curse of The Pharaohs, Into The Coven, At The Sound Of The Demon Bell, Black Funeral sont autant de morceaux d’anthologie. Vocaux illuminés, mélodies jubilatoires, rythmique aux petits oignons pour soutenir tout ça.
En maître de cérémonie, King Diamond avec sa voix haut perchée nous glace le sang de ses cris presque inhumains. Mais comment fait-il ? A-t-il passé un pacte avec le diable en personne pour obtenir une voix pareille ? Nul ne sait…
Bien sûr, le personnage de King Diamond, de son vrai nom Kim Bendix Petersen, est ce qui fait la particularité de ce groupe, ce qui lui donne son côté malsain et (oc)culte aujourd'hui. King est un chanteur pour le moins fantasque, aux prestations scéniques théâtrales et à la voix très particulière. D'ailleurs, tout le monde ne peut pas adhérer à des vocaux aussi aigus et tordus. Ce type semble possédé. Ses textes, évoquant le diable, la sorcellerie, l’occulte en général ont construit sa réputation sulfureuse.
Mais Mercyful Fate ne peut pas être réduit au personnage de King Diamond. Hank Shermann, auteur de toutes les musiques, est le second personnage important du groupe. Chez Mercyful Fate, les guitares jouent un rôle crucial. Duels de solos ébouriffants avec son compère Michael Denner, rythmiques décousues ou sautillantes, harmonies à deux guitares (influence de la NWOBHM évidemment), parties acoustiques déroutantes. La magie Mercyful Fate, c’est justement l’association des musiques de Shermann et des textes et vocalises de King Diamond.
L’album comporte en outre un titre d’une durée de onze minutes, Satan’s Fall. A cette époque, rares sont les groupes de Heavy Metal à tenter des titres aussi longs. Là encore, Mercyful Fate se pose en précurseur.
Melissa, qui termine l’album, se démarque du reste des compos. Ce titre est plus posé, rendu presque tragique par le chant de King Diamond. Melissa est le nom que King Diamond a donné au crâne qu’il baladait partout avec lui. La légende veut que ce soit celui d’une sorcière brûlée sur le bûcher.
Le morceau Melissa connait en fait deux versions. Une première qui fut celle de la version vinyl de l’album qui est dépourvue de partie chantée sur le solo de guitare. L’autre, celle de l’édition CD, fait apparaître ce chant. Toujours selon la légende, cette partie chantée serait apparue mystérieusement lors du mastering de la réédition... Encore un tour des forces occultes ? Peut-être bien... En tout cas, cette intervention, divine ou pas, est dommageable car je trouve que ce chant n’apporte rien à ce moment-là et j’ai toujours préféré la version du vinyl.

Melissa et plus encore l’album suivant, Don’t Break The Oath, vont faire de Mercyful Fate un groupe à part sur l’échiquier du Metal des années 80. Ce seront hélas les deux seuls albums du groupe qui splittera juste après la sortie de Don’t Break The Oath. Shermann ira fonder le groupe Fate dans un registre Hard FM très éloigné de Mercyful Fate. L’esprit du groupe perdurera un moment grâce au groupe baptisé tout simplement King Diamond (qui, entre 1985 et 1987, comprenait trois ex-membres de Mercyful Fate).
Il faudra attendre 1992 pour que Mercyful Fate se reforme.

 

Tracklist de Melissa :

01. Evil
02. Curse Of The Pharaohs
03. Into The Coven
04. At The Sound Of The Demon Bell
05. Black Funeral
06. Satan's Fall
07. Melissa