Artiste/Groupe:

Montecharge

CD:

Demons Or Someone Else

Date de sortie:

Décembre 2019

Label:

WOOAAARGH Records

Style:

Hardcore / Heavy Noise

Chroniqueur:

fabulous

Note:

18/20

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Mes amis accrochez-vous, voici la nouvelle sensation metal. Non je n’ai pas peur des mots, Montecharge m’a scotché au plafond.
Avant d’en dire plus, présentation : Quentin Bocquel au chant, David Gerber au synthétiseur et samples, Edward Hay à la batterie et backing vocals et Wladislas Marian à la guitare composent Montecharge, groupe de Genève. Ceux qui lisent mes chroniques vont se demander si je vais faire tous les groupes suisse ! En tout cas si c’est de cet acabit là, pas de problème. Premier album pour le groupe qui aura pris son temps après dix ans d’existence. Avant cela, le groupe a sorti un EP cinq titres éponyme en 2012, puis un an après un deux titres appelé VII. Quelques mois plus tard, en août 2014, sort un nouveau morceau appelé XII. 12mg/h.

Il aura donc fallu attendre décembre 2019 pour que Montecharge nous propose son premier album. Ceci étant dit, vu la qualité de ce skeud, ça valait le coup d’attendre. Difficile d’étiqueter le groupe, ni tout à fait hardcore, pas totalement noise rock mais les deux à la fois avec une touche heavy. Montecharge a ce qu'il faut d'originalité pour nous frapper en plein coeur.

Dès les première notes de XVIII Demons Or Someone Else c'est la claque. Un son énorme, une batterie en mode rouleau compresseur, les guitares vrombissantes, la voix ultra puissante de Quentin qui apporte encore un surplus de puissance, un super début qu'on se prend en pleine poire et on se dit : whaou ! Puis, instant magique : la guitare seule sur un riff plus léger apporte une cassure au morceau pour laisser la place au synthé et aux samples de David, et ce n'est pas un simple habillage, mille fois non. Les samples et le synthé sont judicieusement utilisés un peu partout sur cet album et tout particulièrement sur ce premier titre donc, un véritable plus.
A la fin de ce premier morceau on se dit que si l'album entier est comme ça, on tient là une véritable pépite.


Impressions confirmées avec XIV Divine Arrows. Un morceau flirtant avec le mathcore tant les saccades et les envolées techniques guitare-batterie marquent au fer rouge cette excellente compo. Les vingt dernières secondes sont mêmes épiques, avec un court riff effréné proche de celui qui démarre le morceau, répété plusieurs fois comme pour enfoncer le clou. Imparable.
La facilité serait de faire une chronique titre par titre tant ils sont tous aussi bons les uns que les autres, mais par respect pour Montecharge qui ne fait pas dans la facilité, mais nous propose une musique à la fois complexe, variée et technique, je vais donc plutôt m’attarder sur les faits marquants de cet album, et ils sont nombreux. Notamment sur XV Wind & Waves, dont le son et la présence un peu plus importante de samples nous plongent dans l’indus metal, et paradoxalement c’est sur ce morceau-là que la voix de Quentin bascule le plus du côté hardcore à la Hatebreed. Très bon.

Montecharge utilise l'anglais pour ses paroles, excepté sur XVI Cernes Profondes où c'est la langue de Molière qui est choisie. Ce morceau-là est un peu coupé en deux, la première partie mettant en valeur le vocaliste Quentin Bocquel, qui nous démontre que finalement peu importe la langue utilisée, son talent fait la différence. Sa voix puissante et grave est un atout indéniable pour le groupe.
La deuxième partie du morceau laisse la place aux musiciens, un peu comme si XVI Cernes Profondes était le porte-étendard du groupe, judicieusement placé au milieu de l'album. Sur cette deuxième partie de morceau, la batterie de Edward dicte le rythme, lente et enivrante, pendant que les guitares s'en donnent à coeur joie, d'abord à l'unisson, puis en montant dans les aigus, cela répété jusqu'à la fin du morceau, comme une boucle tellement agréable à écouter qu'on voudrait qu'elle ne s'arrête jamais, le tout habillé de samples pour apporter encore un peu plus de corps à l'ensemble.

Pour aérer son album et faire respirer l'auditeur, Montecharge a placé ici et là trois morceaux instrumentaux facilement identifiables puisqu'il s'agit de Atone I, II et III. Atone III étant le plus original puisqu'il est en mode guitare acoustique.

Avec cet album Montecharge semble taillé pour le live, les morceaux plus tranchants et bruts tels que XVII Oreste, XIX Protagonists Antagonists et XX Wolves devraient déchainer les passions sans aucun problème. XIX Protagonists Antagonists finissant tout de même bien plus calmement en proposant une expérimentation très noise.

Onze titres, aucun trou d'air, un vrai talent et un premier album qui place la barre très haut. Voilà comment on pourrait résumer ce premier album de Montecharge qui est une réussite à tous les niveaux. On a déjà hâte d'entendre la suite.

Tracklist de Demons Or Someone Else :

01. XVIII Demons Or Someone Else
02. XIV Divine Arrows
03. XIII Encircle The Earth
04. XV Wind & Waves
05. Atone II
06. XVI Cernes Profondes
07. XVII Oreste
08. Atone I
09. Atone III
10. XIX Protagonists Antagonists
11. XX Wolves II

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