Nile est un groupe de Death Metal américain fondé en 1993. Faisant suite aux fantastiques Those Whom The Gods Detest et At The Gates Of Sethu (2012), voici que paraît le huitième opus de la formation intitulé What Should Not Be Unearthed. Le line-up se compose de Karl Sanders (guitare, vocaux), Dallas Toler-Wade (guitare, vocaux), George Kollias (batterie) et Brad Parris (basse, vocaux) qui remplace Todd Ellis.
Avec ce nouveau cru, on ne pourra que constater une certaine évolution dans la manière qu'a le groupe d'appréhender sa musique. En effet, il privilégie désormais la puissance et la brutalité, réduisant les aspects techniques mais sans pour autant les abandonner car nous avons toujours des moments un peu alambiqués ainsi que de très bons soli... ce qui est très positif car cela fait indéniablement partie de l'identité du combo ! Ce qui m'ennuie un peu dans l'orientation musicale issue de What Should Not Be Unearthed, c'est la relégation au second plan des passages mettant en exergue ce qui constitue la marque de fabrique de Nile : l'inclusion d'éléments liés à l'Egypte Antique, qui apportent à la musique une grandeur, une indéniable originalité. Bon, heureusement, on trouve encore des riffs typiques, quelques sonorités ainsi que des passages qui nous plongent dans une ambiance plus posée, dépaysante, que nous trouverons toujours (du moins je l'espère) chez Nile (l'ouverture de In The Name Of Amun, l'instrumental Ushabti Reanimator).
Call To Destruction, qui ouvre l'album, est une bonne carte de visite pour le Nile "nouveau", un morceau imposant, violent, heavy, rapide mais qui s'autorise des ralentissements bienvenus, permettant de dévoiler d'autres atmosphères. Ceci dit, incontestablement, à travers ce titre nous avons une face bien plus directe de Nile... attention cependant, "direct" ne signifie pas "simpliste", on a toujours une certaine variété en matière d'ambiances et de tempi, ce qui permet d'aérer la musique, de varier le propos. Cet album n'est en effet pas que brutal ou rentre-dedans, les variations peuvent être très présentes (accélérations, décélérations, up-tempo, mid-tempo et low-tempo), rendant alors les compositions plutôt imprévisibles dans la création des atmosphères (Negating The Abominable Coils Of Apep, In The Name Of Amun). On notera également que les vocaux sont toujours aussi efficaces, pouvant également se faire plus "étouffés", apportant ainsi, par instants, à la musique une facette bien plus ténébreuse, surtout lorsque le tempo se fait lancinant, pesant (Age Of Famine, To Walk Forth From Flames Unscathed).
Mon souhait était que Nile enveloppe encore plus ses compositions d'instrumentations traditionnelles et d'ambiances égyptiennes toujours plus grandioses... voilà que c'est l'exact inverse qui se produit ! Je ne vais cependant pas dire que je n'ai pas apprécié l'album, loin de là. What Should Not Be Unearthed est un opus impressionnant, de surcroît magistralement produit, un excellent album de Death Metal que j'ai écouté sans lassitude aucune, et pas qu'une fois ! Le seul bémol réside dans cette diminution des ambiances qui ont fait la renommée de Nile et je ne peux m'empêcher de souhaiter qu'elles reviennent en force pour le prochain album !
Tracklist de What Should Not Be Unearthed :
01. Call To Destruction 02. Negating The Abominable Coils Of Apep 03. Liber Stellae Rubeae 04. In The Name Of Amun 05. What Should Not Be Unearthed 06. Evil To Cast Out Evil 07. Age Of Famine 08. Ushabti Reanimator 09. Rape Of The Black Earth 10. To Walk Forth From Flames Unscathed
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