Artiste/Groupe:

Ozzy Osbourne

CD:

The Ultimate Sin

Date de sortie:

1986

Label:

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Orion

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The Ultimate Sin n'est probablement pas le meilleur album de la carrière solo d'Ozzy Osbourne. Il est cependant celui qui se classa à la plus haute place dans les charts américains, celui qui rencontra le plus gros succès aux Etats-Unis et en Angleterre, obtenant le statut d'album de platine trois mois après sa sortie.

Pourquoi un tel succès ?
Nous sommes en 1986. Les groupes de Hard Glam remplissent les stades, leurs vidéos tournent en heavy rotation sur MTV, c'est le carton plein pour les Mötley Crüe, Ratt, Bon Jovi... C'est dans ce contexte très favorable aux groupes de Metal que le déjà vétéran Ozzy sort son quatrième album solo, The Ultimate Sin, en février 1986. Un album bourré de morceaux à fort potentiel radiophonique, à commencer par le hit Shot In The Dark. Il n'en fallait pas plus pour que ça marche du tonnerre. On notera également le bel artwork que l’on doit à l’artiste Boris Vallejo qui change des pochettes avec photo ne mettant que le Madman en valeur. Mais si vous pensez que c’est la seule pochette d’album d’Ozzy où il n’apparaît pas, observez plus attentivement la tête du monstre ainsi que celle de la demoiselle… 

Contexte favorable, encore faut-il être en pleine possession de ses moyens. Car si le Madman n'a rien sorti depuis trois ans (son dernier album, Bark At The Moon, date de 1983), c'est qu'il était en cure de désintox. Une cure qui lui a bouffé un temps fou (presque deux ans) et du coup, ce sont essentiellement son guitariste Jake E. Lee et son bassiste Bob Daisley qui ont écrit les titres de ce nouvel album. Un Jake E. Lee échaudé par la mauvaise expérience de l'album précédent (il n'avait pas été crédité à la composition des morceaux alors qu’il en était l’auteur et du coup, n'avait touché aucune royalty lui revenant) qui demande cette fois-ci des garanties avant de divulguer ses compositions. Ozzy, le dos au mur, ne pourra faire autrement que de les lui accorder. En revanche, c'est Bob Daisley qui va faire les frais de la mauvaise humeur du Madman puisque celui-ci va le remercier en le virant avant l'enregistrement de l'album. Il ne sera pas crédité lui non plus à la composition des morceaux ; décidément, c'est une marotte. Daisley sera remplacé par Phil Soussan. Celui-ci arrive avec un titre tout prêt, le fameux Shot In The Dark, le single qui a le mieux marché de toute la carrière solo d’Ozzy. Le père Ozzy, qui ne recule décidément devant aucune entourloupe, s’est auto-crédité co-compositeur de la chanson alors que ce n’est pas le cas puisqu’elle fut écrite avant l’arrivée du bassiste dans le groupe. Bon, il a peut-être retouché un ou deux trucs. Mais de là à dire qu’il l’a composée… Suite de l'embrouille un peu plus bas.
Le dernier musicien qui enregistre cet album avec Ozzy est aussi un nouveau venu, il s’agit du batteur Randy Castillo, qui a joué précédemment avec Lita Ford. C’est donc un groupe presque tout neuf qui entoure un Ozzy presque tout neuf lui aussi (belle permanente toute fraîche mais un visage un peu bouffi par les médicaments) qui sort ce Ultimate Sin.

Et cet album va donc marquer les esprits, même si tous les morceaux ne sont pas inoubliables, notamment un Fool Like You, un Lightning Strikes et un Thank God For The Bomb un peu trop faciles. On retiendra plutôt les trois premiers titres du disque : The Ultimate Sin, Secret Loser et Never Know Why qui sont assez efficaces. Ozzy chante plutôt bien et Jake E. Lee démontre qu’il n’est pas juste le remplaçant "version light" de Randy Rhoads, qu’il ne cherche d’ailleurs pas à imiter, développant son propre style.
On peut également retenir Never en fin de première face dont le refrain assure bien. La ballade de rigueur est présente (Killer Of Giants), et même si ce n'est pas le meilleur titre de l'album, ce n'est pas non plus la pire ballade du Madman, loin de là. Quelques synthés se font un peu plus présents sur ce morceau. C’est aussi le cas sur Lightning Strikes et le fameux Shot In The Dark. L’album se termine justement sur ce tube déjà évoqué, dont le riff rappelle vaguement celui du Rock And Roll Children de Dio sorti un an avant, un autre morceau tout aussi efficace qui a bien fonctionné lui aussi en son temps.

Après la sortie de cet album et malgré son succès, Ozzy va faire le ménage dans les rangs en renvoyant coup sur coup Jake E. Lee (par le biais d'un simple télégramme, sympa) et Phil Soussan. Le contentieux avec Phil Soussan va durer un moment à propos des droits de Shot In The Dark, ce qui fera que ce morceau, pourtant emblématique de cette période de la carrière du groupe, sera absent de plusieurs compilations du Madman sorties entre 1986 et le dénouement du conflit judiciaire les opposant.

The Ultimate Sin n'est pas le meilleur album d'Ozzy... mais cet album s'intègre complètement dans cette période des mid-eighties où tout semble possible pour les groupes de Metal. Ozzy a su sortir un album dans l'air du temps, pas exceptionnel mais suffisamment bien foutu pour intéresser un maximum de monde. Certains le trouveront sans doute trop formaté, d'autres trop mainstream, ne correspondant pas vraiment à Ozzy. Néanmoins, et ça on ne peut pas le nier, l'objectif est largement atteint.
Donc oui, sans doute pas le meilleur album d’Ozzy Osbourne, selon les fans en tout cas. Cependant, moi, je n’ai jamais été très fan de la carrière solo du bonhomme et personnellement, j’aime beaucoup The Ultimate Sin. Un album un peu trop sous-estimé, je trouve…

 

Tracklist de The Ultimate Sin :

01. The Ultimate Sin
02. Secret Loser
03. Never Know Why
04. Thank God For The Bomb
05. Never
06. Lightning Strikes
07. Killer Of Giants
08. Fool Like You
09. Shot In The Dark