Artiste/Groupe:

Parallel Minds

CD:

Every Hour Wounds... The Last One Kills

Date de sortie:

Avril 2019

Label:

Pitch Black Records

Style:

Heavy Thrash Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16/20

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Il y a quatre ans de cela, un petit groupe français, sorti de nulle part et autoproduit, du nom de Parallel Minds m'avait régalé avec son premier album : Headlong Disaster, une perle de heavy thrash moderne et inspiré. Il aura fallu attendre ce mois d'avril 2019 pour la suite des aventures de ce combo prometteur. Il faut dire que Grégory Giraudo, guitariste et compositeur, a été un peu occupé avec d'autres projets tout à fait recommandables (Coexistence et The Enders)... Heureusement pour nous, avec son cousin (le chanteur Stéphane Fradet), ils ont pris le temps de composer un nouveau disque, embaucher un nouveau batteur (Eric Mannella) qui remplace donc Franky Costanza (Dagoba), recruter et perdre un bassiste (c'est donc Giraudo qui s'est encore chargé des parties de basse), enregistrer leur nouveau méfait intitulé Every Hour Wounds... The Last One Kills, et se faire signer sur le label Pitch Black Records.

D'entrée de jeu, un ton bien thrashy est donné avec l'instrumental d'ouverture qui porte la première partie du titre de l'album, Every Hour Wounds... En un peu moins de deux minutes, un bon riff bien tranchant nous est décliné sur fond de section rythmique énervée et très solide. Un joli solo... et hop, on passe à la suite logique, The Last One Kills (deuxième partie du titre de l'album pour ceux qui ne suivent pas), un morceau très carré et vindicatif dont le riff de départ me fait penser à du bon vieux Megadeth (Holy Wars n'est pas loin). Le propos musical est cependant plus agressif et brutal que celui généralement servi par la bande de Mustaine. Le refrain est plus mélodique (succédant de manière classique à un couplet particulièrement remonté sur lequel Fradet a sorti la grosse voix rocailleuse). Le tout est enrichi de quelques effets modernes et embelli d'un excellent solo. On ressort plutôt conquis de ce démarrage, en se disant que Parallel Minds n'a rien perdu de sa puissance et sait toujours combiner metal mélodique et thrash hargneux, en mettant ce qu'il faut d'idées personnelles, de technique et de mélodie accrocheuse pour convaincre.

L'album compte évidemment d'autres compos particulièrement belliqueuses (la speed Amerinds qui contient des harmonies vocales très travaillées sur le refrain ou les particulièrement sombres et brutales I Am C ou Kolyma) mais pas que... Car comme c'était le cas il y a quatre ans, les Parallel Minds ont fait attention à diversifier le propos (aussi bien dans les ambiances proposées que dans les techniques de chant utilisées, encore plus variées et étendues que sur le premier opus... on ne peut nier qu'un important travail a été fait). Logique en même temps, quand le nom qu'on a choisi pour son groupe est celui d'un album des power progeux danois de Conception, qu'on dit être influencé par des groupes comme Blind Guardian, Symphony X, Iced Earth ou Nevermore et qu'on signe une reprise de Savatage, la musique servie ne peut pas restée cantonnée au thrash moderne. Et tant mieux car bien que j'apprécie à leur juste valeur les pistes qui défouraillent, je trouve le groupe encore plus performant quand il s'aventure sur des terrains plus mélodiques et progressifs. Et à ce titre, j'ai été particulièrement séduit par deux compos qui sont, pour moi, les deux pics de l'album : Syria et The 52Hz Whale. La première est une belle pièce de près de huit minutes, avec intro acoustique suivie d'un développement plus heavy et prog. Les mélodies sont classes et on compte deux invités de marque : Kobi Fahri et Yossi Sassi (respectivement chanteur et ex-guitariste d'Orphaned Land). Excellent. La seconde est un morceau heavy plus pesant (normal, ça parle d'une baleine) qui culmine à huit minutes trente et c'est le petit chef-d'oeuvre de ce disque. Le riffing est puissant, l'atmosphère prenante (avec de très beaux choeurs ou des interventions guitaristiques très judicieuses, notamment sur le break où elles évoquent le chant de l'animal marin en question), le refrain est beau et la partie instrumentale avec le solo est superbe... Quant à la conclusion, très douce, elle permet au morceau de se terminer de la plus belle des manières. Et si vous pensez qu'avec tout ça, l'ensemble n'est pas assez varié, écoutez le mid-tempo heavy progressif On Your Own (qui rappelle davantage les travaux de Coexistence) ou un autre mid-tempo mais plus costaud et lorgnant davantage du côté du groove metal répondant au nom de How?... Enfin, le CD propose deux titres bonus : une version plus courte de Syria (celle de la vidéo) et, preuve de goût irréfutable, une très bonne reprise de Tonight He Grins Again de Savatage (qui, je le rappelle au cas où vous ne seriez pas en possession de cette information, est juste l'un des meilleurs groupe de Heavy au monde... voilà, c'est fait). 

Avec Every Hour Wounds... The Last One Kills, Parallel Minds propose un deuxième album très réussi. Pour l'instant, j'ai peut-être une petite préférence pour le premier... mais on reste sur une qualité globalement semblable. J'accroche juste moins à quelques morceaux (le très rentre-dedans I Am C a la patate mais ne m'emporte pas plus que ça, et j'ai un peu de mal avec la ligne de chant sur le couplet de How?...) mais je suis totalement emballé par le travail fourni. Le groupe nous fait voyager d'un titre à l'autre et propose un heavy thrash progressif plein d'idées, de belles mélodies, de riffs assassins ou solos lumineux... et le tout est enrobé d'une belle production moderne et dynamique. Enfin, les influences citées un peu plus haut sont très bien digérées, ce qui permet au groupe de se distinguer d'une mouvance actuelle qui tend à rendre des hommages un peu trop appuyés. C'est confirmé, ce groupe est clairement à suivre. 

Tracklist de Every Hour Wounds... The Last One Kills :

01. Every Hour Wounds...
02. The Last One Kills
03. Amerinds
04. On Your Own
05. I Am C
06. Syria
07. How ?
08. The 52Hz Whale
09. Kolyma

Bonus tracks :

10. Tonight He Grins Again
11. Syria (edit version)

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