Pascal Mulot

Artiste/Groupe

Pascal Mulot

Album

Tsar Bomba

Date de sortie

Mars 2009

Style

Bass Hero

Chroniqueur

yanng

Note yanng

18/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

Il est enfin arrivé ! Après des années d'attente, le 4ème album solo du bass-hero français Pascal Mulot sort enfin en ce début d'année 2009 chez Bernett Records. Que d'attente depuis l'excellent "Can You Hear Me Jay"...
Pour ceux qui ne connaitraient pas le bonhomme, Pascal est un virtuose de la basse métal, sa spécialité étant le slap. Bassiste de Patrick Rondat au début des années 90, Pascal fait désormais partie de divers groupes : le groupe de rap/fusion SPIC, le trio instrumental Triple FX monté avec Pascal Vigné et Gaël Féret et biens d'autres. Et tout récemment, de retour dans l'actualité métal au sein du nouveau line-up de Satan Jokers pour la sortie de l'album "SJ 2009".
Alors que dire de ce "Tsar Bomba" ? Le style a-t-il changé depuis "Bass & Love" ? Et bien non, Pascal Mulot fait du Pascal Mulot. Si vous avez aimé "Purple Eyes", "Bass & Love" et "Can You Hear Me Jay", alors vous allez vénérer ce nouvel opus. Car c'est incontestablement le meilleur des 4, les compos ont gagné en maturité et en architecture.
"Tsar Bomba" est un album 100% instrumental avec de la basse dans tous les sens, monstrueusement technique et hyper accrocheur. On avait pas entendu un album instrumental de cette trampe depuis des années !
"On The Way To Akaba" ouvre le bal, la production est énorme. Cet album, mixé par Steve Prestage (celui qui avait déjà mixé un certain "Rape Of The Earth"...), est à écouter sur de gros haut-parleurs car la basse de Pascal dépote sévère. Un premier morceau métal enchainant les ambiances à la fois sombres, mélancoliques, parfois orientales, le tout bourré de distorsion. L'influence du métal progressif est flagrante, Pascal a dû manger un peu de Dream Theater durant ses années d'absence. Cet album est magique dans la mesure où à chaque nouvelle écoute, on accroche de plus en plus et on découvre de nouvelles choses.
"Tsar Bomba" est énorme, la basse est tellement forte qu'elle frôle la saturation. Un passage de guitare, d'ailleurs exécuté par Pascal Vigné, ressemble étonnemment au style guitaristique présent sur "Rape Of The Earth". Au niveau des effets, c'est impressionnant. Pascal Mulot est capable de faire sonner la basse de centaines de façons différentes en utilisant multitude d'effets.
L'introduction de "Dark" aurait presque pu être écrite par Liquid Tension Experiment. Encore une touche bien progressive. Une nouvelle fois, un brio de mélodie, des enchainements d'ambiances à donner la chair de poule et quel feeling !!! Techniquement, c'est à en dégouter un bassiste tellement les descentes de gamme à haute vitesse ne posent aucun problème à notre bass-hero national.
Après ces 3 morceaux purement métal, place à la première ballade "Enemy Mine". Sublime. Basée sur un thème pourtant des plus simples, les développements faits sur ce morceau sont superbes et mettent en valeur le toucher exceptionnel du bassiste - une vraie définition du mot "feeling". On y ressent même des influences de Joe Satriani, période "Rubina". Puis arrive "Samourai", mid-tempo, sur lequel le passage de guitare de Pascal Vigné est une tuerie. Un morceau sur lequel on ressent une nouvelle fois l'influence des bons vieux Satriani. Morceau qui se termine en final d'anthologie par un duel bien groovy entre les 2 Pascal.
"A Purple Sea" est une nouvelle ballade, très planante, qui aurait parfaitement collé en tant que bande originale pour le Grand Bleu. Toujours basé sur un thème très simple, la recette du feeling déjà présente sur "Enemy Mine" prend à nouveau. "Long Branch New Jersey" continue dans la mélancolie mais cette fois, l'ennui a tendance à s'installer pendant les 6 minutes.
Le bien heavy groovy "Time Will Tell" vient cloturer "Tsar Bomba". Là, on est dans le pur métal, ça groove ! (un groove certainement hérité de TM Stevens), et Pascal s'éclate à slapper dès qu'il le peut. A écouter à fond ! Le genre de morceau qu'il nous balançait à la bonne vieille époque des Cannes Guitar Festival à Cannes et qu'un Patrice Guers ne renierait d'ailleurs pas.
Vous l'aurez compris à la lecture de cette chronique, "Tsar Bomba" signe le retour triomphal de Pascal Mulot. Le meilleur album métal instrumental depuis des lustres ! Maintenant, espérons qu'il y ait une suite sur scène...