Artiste/Groupe:

Primal Fear

CD:

Metal Commando

Date de sortie:

Juillet 2020

Label:

Nuclear Blast Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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“What was heavy is heavier, what was epic is even more epic, what was fast is faster and what was dark is darker.” (Mat Sinner à propos de Metal Commando)

Moui... En même temps, reconnaissons qu'une telle phrase est plus vendeuse (et mieux formulée) que la plus juste "Ce qui était déjà pareil est encore plus... pareil". 

Autant vous le dire tout de suite, il ne partait vraiment pas gagnant, ce treizième (!) album de Primal Fear ! Il a même failli ne pas être chroniqué. Franchement, ce titre d'album, cette pochette cheap et, surtout, ce premier single (Along Came The Devil), gros titre heavy mid-tempo archétypal, hyper cliché, au couplet suraigu (planquez les chiens !), dont chaque nouvelle seconde est anticipable tant c'est du déjà entendu (mille fois) m'ont vraiment donné envie de jeter l'éponge. En plus, pour en finir avec ce titre dont je ne reparlerai plus, dans un style on ne peut plus balisé (qui parle de gars issus d'une "generation made of steel" arpentant les rues en portant du cuir et des chaines et qui ne cesseront jamais de "rocker"), il n'est vraiment pas le plus réussi proposé par ce groupe. Bref, ça partait plutôt mal. Puis est arrivé le second single, I Am Alive, qui est également la chanson d'ouverture. Là aussi, aucune surprise, c'est du classique. Mais le morceau est plus enlevé, efficace et le refrain a une mélodie sympa. Ca s'écoute mais je ne ressens pas d'émotion particulière. 

Malgré ce début peu encourageant, Metal Commando, que j'ai tout de même fini par écouter en intégralité (#conscienceprofessionelleofsteel), s'est révélé plus sympa qu'il n'en avait l'air... ses premiers singles ne le mettant pas, à mon sens, correctement en valeur. De toute façon, le problème qui revient régulièrement avec Primal Fear n'est pas tant lié à la qualité intrinsèque de la musique proposée (ces vétérans ont de la bouteille et conservent leur savoir-faire) qu'au côté répétitif d'une formule (certes bien rodée) qui peut finir par lasser. Il est là, mon souci. Ce groupe, que je continue de respecter, m'enthousiasme moins qu'à une époque. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je ne suis sans doute pas la meilleure personne pour chroniquer ce Metal Commando (en même temps, personne ne souhaitait s'y coller alors...). Mais trêve d'épanchements d'ordre personnel, parlons un peu plus de cet opus. Déjà, il célèbre le retour du groupe chez Nuclear Blast après plus d'une décennie passée avec le label Frontiers. Comme quoi, ça doit assez bien marcher pour ces messieurs. Ensuite, il y a un changement de batteur : exit Francesco Jovino, bienvenue à Michael Ehré (emprunté aux copains de Gamma Ray). Est-ce que ça change quelque chose ? Pas vraiment mais il fallait bien le dire quand même. 

Cet article est déjà long alors je ne vais pas trop tourner autour du pot : oui, je me suis fait avoir. J'avais juré de ne pas me laisser prendre mais ça m'est quand même tombé dessus. Il y a ici une force (dans certaines compos en tout cas) à laquelle il m'est difficile de résister. Ils sont balaises, ces Teutons (flingueurs) ! Cela apparait assez rapidement, dès le troisième titre, véloce, à l'esprit power mélodique, nommé Halo, dont les leads de guitares conquérants renvoient aux beaux jours de Nuclear Fire. Et le meilleur reste à venir avec, notamment, des compos plus apaisées ou mélodiques comme Hear Me Calling (le troisième single et le plus sympa du lot d'après votre serviteur) sur laquelle Ralf Scheepers adopte un chant plus cool, la ballade acoustique I Will Be Gone au refrain entêtant (la plupart des groupes de ce genre se plantent quand il s'agit de pondre une ballade mais Primal Fear s'en sort généralement assez bien) et, surtout, la pièce épique la plus longue jamais composée par ces messieurs (treize minutes au compteur), la classieuse Infinity qui clôt l'album de belle façon. Intro calme au thème simple et mémorable, un Scheepers mesuré, puis une évolution en terre speed mélodique, un refrain majestueux, une partie centrale où les trois guitaristes (toujours Alex Beyrodt, Tom Naumann et Magnus Karlsson) sont à la fête et balancent de superbes solos, une fin plus symphonique (avec quelques chœurs d'église pas très rassurants)... Un beau tour de force et, dans le genre compo à tiroirs, la proposition la plus consistante faite depuis Fighting The Darkness (album New Religion). 

A part ça, l'album envoie du gros heavy/power traditionnel (aux influences Accept / Judas Priest très marquées) et une majorité de titres costauds et énergiques (The Lost & The Forgotten et ses leads de guitare qui m'ont rappelé du vieil In Flames, My Name Is Fear ou Afterlife qui tabassent bien...). Difficile de s'émouvoir comme si c'était la première fois que l'on entendait cela mais le cahier des charges est respecté. En plus, le son est énorme (belle production de Mat Sinner et Jacob Hansen) et Ralf Scheepers demeure l'un des meilleurs vocalistes du genre (à cinquante-cinq ans, s'il vous plaît). 

Alors oui, il n'est pas mal gaulé, finalement, ce Metal Commando. Le 14 proposé n'est pas une note qui vient vraiment du cœur, vous l'aurez compris, mais plus un compromis entre mon avis subjectif de chroniqueur un peu fatigué par le pilotage automatique de Primal Fear (je sais que certains me comprendront) et la nécessité de reconnaître que ce treizième opus est quand même objectivement bien fait et certainement pas moins bon que Rulebreaker ou Apocalypse (pour ne citer que les albums plus proches dans la discographie de ces messieurs). J'ai même le sentiment qu'il est moins inégal que les disques que je viens de citer. Pour moi, la fraîcheur des débuts (aaahhh... le premier album ou Nuclear Fire) s'est estompée et la petite surprise créée par les très bons Seven Seals et New Religion appartient aussi à une autre époque mais, pour autant, au vu de certaines de ses qualités, il ne fait aucun doute que Metal Commando saura convaincre beaucoup des fans les plus acharnés du combo et du genre musical qu'il représente.

 

Tracklist de Metal Commando :

01. I Am Alive
02. Along Came The Devil
03. Halo
04. Hear Me Calling
05. The Lost & The Forgotten
06. My Name Is Fear
07. I Will Be Gone
08. Raise Your Fists
09. Howl Of The Banshee
10. Afterlife
11. Infinity

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