Artiste/Groupe:

Pyramaze

CD:

Epitaph

Date de sortie:

Novembre 2020

Label:

AFM Records

Style:

Power Metal Progressif

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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En cette fin d'année, revoilà Pyramaze, ce groupe de power progressif danois qui, depuis son retour en 2015 (après un hiatus de sept ans) avec Disciples Of The Sun, a retrouvé stabilité (le line-up ne bouge plus) et régularité dans ses sorties. Si vous avez lu les chroniques des deux albums précédents (Disciples donc, mais aussi Contingent), vous savez que je les ai appréciés tout en trouvant qu'il leur manquait un petit plus qui leur permette d'atteindre l'excellence. C'était bien, voire très bien parfois, mais pas totalement remarquable. Bonne nouvelle : avec Epitaph, Pyramaze franchit un cap. Le combo a mis la main sur l'un des ingrédients qui manquait à sa recette pour qu'elle soit encore plus réussie. On en parle dans quelques instants (rooohhh... le teasing de malade).

Le style musical pratiqué est le même, ce n'est pas là que se situe le changement. On est donc toujours en présence d'un power mélodique et progressif, typiquement scandinave, qui peut parfois rappeler celui d'un certain Evergrey (en un peu moins heavy et dépressif, avec des guitares moins écrasantes). Les ambiances (souvent mélancoliques) sont toujours travaillées et exprimées - entre autres - par le biais de claviers et arrangements très présents. Et si la charpente est metal, avec une production puissante et moderne (à nouveau assurée par Jacob Hansen, également guitariste), la priorité, on le sent bien, est de proposer un univers mélodique fort (plutôt que de caser des prouesses techniques). La touche épique, voire plus cinématique, développée sur le concept album Contingent est également conservée et cela s'entend dès l'intro Epitaph qui privilégie claviers et orchestrations (il n'y a même que ça), joue la carte de l'émotion et sonne comme une BO de film. Puis vient A Stroke Of Magic, premier single assez imparable qui allie puissance, ambiance dramatique, riffs costauds (syncopés) et refrain plus enlevé et entraînant. Thème au clavier entêtant et chœurs opératiques ouvrent le morceau suivant, Steal My Crown, qui introduit des sonorités électro sur le couplet avant de proposer un chouette refrain, aisément mémorisable. Démarrage convaincant.

Allez, je ne vous fais pas languir davantage (enfin, si vous êtes encore là) : le petit plus qui manquait - à mon sens - aux récents albums du groupe, c'était des refrains plus forts. Il y a trois ans, dans ma chronique de Contingent, j'écrivais d'ailleurs : "je perçois là une petite faiblesse qui reviendra sur d'autres titres de l'album : l'instrumentation est top, les claviers créent une belle ambiance, le couplet fait monter la pression... mais au moment du refrain, (...), ça manque de force. Il n'est pas mauvais, le refrain, juste pas tout à fait à la hauteur de ce qui précède. C'est le moment où ça devrait exploser et non, c'est juste sympa. Dommage...". Eh bien, il n'y a pas de souci de cet ordre sur Epitaph, bien au contraire, le tir a été sacrément corrigé. C'est bien simple, c'est la foire au refrain qui claque. En termes d'écriture, Pyramaze ne s'était jamais montré aussi efficace et accrocheur auparavant. Il y arrivait sur quelques titres bien sûr mais, cette fois, c'est la grande majorité des compositions qui bénéficient d'un tel soin, ce qui rend l'écoute plus agréable, marquante et fait que l'ensemble (pourtant plus long que d'habitude avec près de soixante-deux minutes au compteur) passe plus vite.

Au bout de quelques écoutes, je retiens de nombreux morceaux et mélodies, certaines pistes me donnent même terriblement envie de revenir vers elles au plus vite. J'appréciais déjà la musique de ces Danois avant mais jamais je n'avais pris autant de plaisir à me replonger plusieurs fois successivement dans un de leurs albums afin d'en préparer la chronique. Car Pyramaze ne se contente plus seulement de faire dans le power prog classe et racé, il compose maintenant de véritables "tubes" (appellation à prendre à des pincettes, vu le style pratiqué). Le lead de guitare (et clavier) épique de Knights In Shining Armour a ce genre de mélodies propres aux singles d'Arch Enemy (la comparaison s'arrête là par contre). En plus de cela, la compo est énergique et amène quelques accélérations et passages en double grosse caisse bien sentis. Bird Of Prey, comme beaucoup d'autres titres de ce nouvel opus, ferait un très bon single. Cette compo se distingue de ses voisines grâce à un côté presque pop dans ses mélodies (sans sombrer dans l'excès de gentillesse). L'adhésion est immédiate, je suis caressé dans le sens du poil, pense aux mid-tempos ultra mélodieux que l'on peut trouver sur les derniers albums de Circus Maximus et me régale. Même constat pour Your Last Call dont le refrain ("it's out of my reach, it's out of my hands") pourrait quasiment passer à la radio. Idem pour Indestructible qui a tout du hit en puissance. Il va sans dire que les musiciens sont au top, l'osmose entre les guitares et claviers est parfaite, et le chant de Terje Haroy, atout incontestable de la formation, est impeccable : puissant, juste, agréable, jamais maniéré. J'aurais bien d'autres choses à dire (sur Particle et son petit côté Evergrey, World Foregone et son beau refrain repris par une chorale d'enfants lors de son final...) mais ça va commencer à faire long.

J'ajouterai quand même pour finir que l'album compte des invités : la chanteuse Brittney Slayes (Unleash The Archers) sur Transcendence (encore un beau single potentiel) et les deux anciens vocalistes du groupe (Lance King et Matt Barlow) venus prêter main forte à Terje Haroy sur The Time Traveller, sans conteste la piste la plus puissante, épique et progressive de cette galette (la plus longue aussi avec ses douze minutes). Ce dernier morceau alterne passages heavy, mélancoliques, et fulgurances speedées et symphoniques... le groupe sort tout ce qu'il a et c'est un véritable feu d'artifice, une fin qui ne déçoit pas. 

On résume : toutes les qualités perçues sur les travaux antérieurs de Pyramaze sont encore là mais en plus, cette fois-ci, les progrès accomplis en termes d'accroche mélodique (avec gros refrains bien catchy à l'appui) font qu'Epitaph est sans doute le meilleur album de ses géniteurs. Cela leur permettra-t-il d'agrandir leur fanbase et marquer plus durablement les esprits ? C'est tout ce que je leur souhaite car, en ce qui me concerne, cette sortie fait partie des très bonnes surprises de l'année. 
 

Tracklist d'Epitaph :

01. Epitaph
02. A Stroke Of Magic
03. Steal My Crown
04. Knights In Shining Armour
05. Bird Of Prey
06. Your Last Call
07. Particle
08. Indestructible
09. Transcendence (feat. Brittney Slayes)
10. Final Hour
11. World Foregone
12. The Time Traveller (feat. Matthew Barlow and Lance King)

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