Artiste/Groupe:

Ragdoll

CD:

Back To Zero

Date de sortie:

Mai 2016

Label:

Bad Reputation

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Didier

Note:

16.5/20

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Pourquoi ai-je cette sensation d’avoir raté un épisode en écoutant le set de Ragdoll, l’un des groupes du festival des Morts Subites de Hyères ? Peut-être que cet air couillon est dû au fait qu’il me semble que nous avons reçu leur album et qu’il est resté dans mon étagère depuis mai. De retour au petit matin, je valide cette explication en trouvant le CD promo, encore scellé. Honte à moi ! Le Rock ‘n’ Roll demande des comptes ! Voilà, avec cette chronique, une modeste tentative de faire amende honorable.

Car bon dieu, les Ragdoll devant lesquels je suis calé dans cette douce nuit varoise c’est tout ce que j’aime dans le rock ‘n’roll, option hard rock. Un combo australien. Oui je sais j’ai un faible pour le hard rock australien depuis ma jeunesse (AC/DC, The Angels, Rose Tattoo...). Un power trio : ma formule préférée. Un bassiste chanteur, charismatique et puissant, doté d’une magnifique voix (et d’une chevelure et barbe impressionnante). Vous voyez le tableau ? Tout ça n’est absolument pas l’effet que l’on ressent en regardant la pochette (moche, disons-le), de ce premier album du trio, intitulé Back To Zero. Je sais, c’est pas bien de juger un album sur sa pochette, mais j’essaye de me trouver une (piètre) excuse. Premier album, certes mais avant ça, les Australiens avaient sorti 2 EP (2011 et 2012), plus un EP compilation, qui ne sont pas arrivés jusqu’à nos contrées. Le groupe cite les goûts musicaux suivants : Rush, Kings X, Deep Purple, Led Zeppelin, Whitesnake. Peut-être un autre indice qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Le groupe est composé de Ryan Rafferty (chant et basse), Leon Todd (guitare) et Cam Barrett (batterie).

L’album attaque étrangement par un petit instrumental de presque deux minutes, un peu planant, guitare et synthés, entre Jean-Michel Jarre et Pink Floyd. Très original pour un groupe de hard rock australien. L’intro a cappella de Shine est saisissante : la voix de Ryan surprend, chaude, un peu éraillée, elle fait penser à Peter Gabriel, superbe ! Le morceau lui-même est une réussite, car outre le chant, on trouve la guitare de Leon, entre arpèges sur le couplet et gros riffs appuyés sur le refrain. La batterie de Cam est travaillée et la basse de Ryan bien lourde.
Playing Gods, est un morceau à la fois heavy, mais aussi très aéré. La guitare de Leon impressionne ; sur le pré-chorus, on pense un peu à Rush et son solo est magique. L’intro de The World You Gave Us puise encore son inspiration chez Rush, pour le riff du couplet, c’est très heavy, alors que le refrain groove un max. Un super mix, à la fois moderne et qui ne cache pas ses influences. Le refrain de Rewind Your Mind est excellent, le morceau sonne très Foo Fighters. The Last Time combine encore gros riff, groove, et inspiration de Rush. On remarque aussi que côté textes, ils maitrisent les phrases chocs, tout comme les maitres canadiens : “When was the last time you did something for the first time”. Avec Letting Go, plus pêchu, on pense plutôt aux meilleurs moments de Dokken, avec pas mal de chœurs de Leon, qui balance en outre un bon solo. Dreaming Out Loud est plus calme, et permet de se rendre compte que Ryan n’est pas juste un chanteur qui joue de la basse, mais bel et bien un excellent bassiste muni d’une très belle voix. Le riff de basse défonce et la voix est encore assez exceptionnelle. L’intro de basse de Save Me démonte, le reste du morceau change de tempo pour le refrain, ce qui le rend assez original.
Love On The Run
est un peu moins original et ressemble à beaucoup de choses en provenance du hard rock US des années 80. Le morceau final est plus intéressant puisque c’est un morceau un peu délire (le titre est un jeu de mot un peu délire aussi). C’est un  morceau instrumental, qui me fait penser aux morceaux instrumentaux de Rush. On peut y trouver un gros groove mené par le duo basse/batterie, et de bons solos de Leon.

Deux bonus tracks sont fournis sur l’album. Le premier, All I Want, est un morceau original bien cool, qui aurait mérité d’être un morceau de l’album (d’autant qu’il ne dépasse pas les trois minutes). L’autre est une version live de Rewind Your Mind, assez fidèle, et qui permet de se rendre compte du rendu de Ragdoll en live. Il y a quelques petits pains au début, côté guitare, mais la voix est impressionnante, d’autant que c’est un des morceaux vocalement les plus complexes.

Je suis heureux de vous annoncer que cet album fera partie de mes découvertes 2016, c’est déjà une certitude. Le trio est en totale osmose, et après les avoir vus sur scène, je peux confirmer que les trois musiciens sont super en place et en totale harmonie. Je reste scotché par la voix de Ryan et la guitare de Leon, autant dans ses riffs acérés que dans ses solos inspirés. Nous ne sommes pas du tout en présence d’un trip hard rock revival, mais bel et bien d’un modèle de ce que le hard rock moderne du XXIème siècle devrait être : inspiré et respectueux de ses racines.

 

Tracklist de Back To Zero :

01. Back To Zero   
02. Shine   
03. Playing God       
04. The World You Gave Us       
05. Rewind Your Mind       
06. The Last Time       
07. Letting Go   
08. Dreaming Out Loud       
09. Save Me   
10. Love on the Run
11. Kungfoolery   
Bonus Tracks:
12. All I Want
13. Rewind YOur Mind (Live Version)