Rage

Artiste/Groupe

Rage

CD

21

Date de sortie

Février 2012

Label

Nuclear Blast

Style

Heavy/Speed Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Si vous pensez que le record du nombre d'albums sortis par un groupe de metal allemand est détenu par Scorpions, Accept ou Helloween, vous feriez bien de revoir votre copie. Ce sont bel et bien ces messieurs de Rage qui l'emportent (très) largement sur tous leurs concurrents puisqu'ils nous présentent aujourd'hui leur vingt-et-unième album studio (si l'on compte leur premier méfait sorti en 1984 alors qu'ils s'appelaient Avenger, et une sorte de recueil de raretés sorti au milieu des 90's... oui, ils trichent un peu quand même) ! Ces véritables stakhanovistes du metal sont donc de retour aujourd'hui, vingt-huit ans après leurs débuts, et ils ne s'assagissent pas... bien au contraire. Tant mieux !

Plus sombre et rentre-dedans que les albums précédents du groupe, 21 est tout simplement plus... rageur. Et oui, Rage a retrouvé la rage (ne vous moquez pas, je m'essaye aux petites blagounettes afin d'intégrer l'équipe de Laurent Ruquier). Point d'orchestre ici, moins de mélodies gentilles mais des lignes de chant et des riffs plus agressifs. La pochette (très réussie par ailleurs) semblait donner le ton, et il n'y a pas tromperie sur la marchandise, ce nouvel album est bel et bien plus méchant que ses prédecesseurs. Mais "plus méchant" signifie-t-il "meilleur" ? Dans le cas présent, j'aurais envie de répondre par l'affirmative, pas seulement parce que les titres sont plus puissants et rapides que sur les dernières livraisons des Allemands, mais parce que certaines compos sont réellement inspirées et jubilatoires. La recette de base est sensiblement la même (du heavy carré, speed et technique) sauf que cette fois, le groupe a bien pimenté la sauce. On retrouve un trio musicalement au taquet avec une section rythmique solide et impressionnante de rigueur (André Hilgers nous livre d'époustouflantes parties de batterie), et un guitariste virtuose (toujours Victor Smolski) qui nous balance une succession de gros riffs incisifs et de solos bluffants. Tout cela au service d'une musique plus énervée, donc. Au placard les refrains de "Papa Ours", place au metal !

Après avoir passé l'intro, le virage pris par le groupe se fait immédiatement sentir. Sur Twenty-one, l'ambiance est sombre et pesante, le riff est efficace, et le premier couplet entonné par Peavy Wagner nous ramène à une époque où le monsieur ne s'était pas encore découvert une passion pour les comptines de Noël. J'exagère un peu (car en plus, j'aime beaucoup certains des albums récents de Rage) mais je trouve cette image assez parlante. Le départ est donc engageant et, bien heureusement, ça ne s'arrête pas là. Non, la piste suivante est même encore meilleure. Forever Dead est un titre véloce à l'intro hyper heavy et technique (il y a du thrash là-dedans), très rapidement, on pense à un vieil album du groupe, l'excellent Black In Mind (et oui, ça fera plaisir à certains !). Le pré-refrain est excellent et le refrain lui-même est extrêmement accrocheur et mettra un bon moment à se déloger de votre tête. Mais ce n'est pas tout, le trio décidément inspiré et habité par une envie d'en découdre va faire encore plus fort avec l'étonnante Serial Killer. Le début du morceau en question est d'une brutalité rare (pour du Rage, je précise), le chanteur/bassiste se laisse même aller à quelques vocalises typées death metal... inattendues. Le reste de cette compo est plus mélodique mais demeure d'un excellent niveau, avec des changements de rythme, un solo impeccable, une batterie survoltée... c'est du très bon Rage. D'ailleurs, les amateurs de titres speed seront à la fête car les Allemands ont sensiblement accéléré le tempo sur ce disque. Cet opus se clôt tout de même sur une ballade (Eternally) mais, détail intéressant, il s'agit d'une compo de Victor Smolski déjà présente sur la compilation Into The Light (Nuclear Blast All Stars) sortie en 2007. Cela confirme que le trio ne devait vraiment pas être d'humeur doucereuse lorsqu'il s'est attelé à la compositon de ce 21, sinon il n'aurait pas déterré une ballade de cinq ans d'âge. Autre détail intéressant, elle n'est même pas mauvaise et reste dans la tonalité sérieuse développée sur l'ensemble de cette oeuvre. 

Evidemment, toutes les compos ne sont pas aussi inspirées et convaincantes que les excellentes Twenty-one, Death Romantic, Serial Killer ou Forever Dead, et certains morceaux proposent parfois quelque chose de plus conventionnel ou de moins remarquable (Black And White). Cependant, Rage nous offre tout de même un album de qualité, puissant, cohérent et plutôt homogène. On aurait tort de cracher dans la soupe. Et si l'on tient compte des années de service et du nombre de galettes produites par Peavy & Co, ce nouvel effort n'en paraît que plus honorable. En effet, combien de groupes peuvent se vanter de sortir des disques aussi bons que ce 21 après tant d'années de carrière et d'albums à leur actif ? Ne vous fatiguez pas à chercher, à moins que vous aimiez perdre votre temps.  

 

Tracklist de 21 :

01. House Wins
02. Twenty-one
03. Forever Dead
04. Feel My Pain
05. Serial Killer
06. Psycho Terror
07. Destiny
08. Death Romantic
09. Black And White
10. Concrete Wall
11. Eternally

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