Artiste/Groupe:

Raveneye

CD:

Nova

Date de sortie:

Septembre 2016

Label:

Frontiers Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Didier

Note:

18/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Œuvrer dans un webzine apporte son petit lot de belles satisfactions. Pour moi, l’exemple type se résume aux groupes que je découvre avec un premier EP promo, et qui confirme avec un premier album. On a un peu la sensation d’avoir participé à la révélation, à l’accouchement du « petit », et on a la satisfaction de pouvoir fanfaronner qu’on les a découverts au berceau et parfois même interviewés avant tout le monde. C’est exactement ce qui s’est produit avec le trio de hard rock britannique RavenEye.
L’EP Breaking Out (2015) m’avait déjà pas mal émoustillé, leur apparition au Hellfest carrément conforté dans mon jugement, de même que l’interview réalisée au Hellfest, convaincu qu’on avait, en plus, affaire à des personnes d’exception. J’avais été particulièrement impressionné par Oli Brown, le jeune guitariste, chanteur, compositeur et âme du groupe et sa volonté de mener à bien son projet RavenEye. Il nous avait annoncé la signature du groupe chez Frontiers Music et la sortie imminente de l’album. Le voici donc et il se nomme Nova. Je peux de suite vous l’avouer, je m’attendais à du bon, mais je suis gâté bien au-delà de mes espérances.

D’abord, comment ne pas vous parler de la voix d’Oli. Une pure merveille, tantôt à la Robert Plant (Wanna Feel You), tantôt plus Adam Levine (Inside) des Maroon 5 (en plus grave) ou encore Chris Cornell. Mais comme Oli ne fait pas les choses à moitié, c’est aussi un super guitariste : issu du monde du blues, il possède un toucher particulier, autant en solo qu’en riff ; la bête, quoi. A ses côtés, Aaron Spiers assure une bonne grosse basse de dingue alors que derrière les fûts on trouve Gunnar Olsen (Bruce Springsteen). A noter que Gunnar a enregistré l’album, mais le batteur officiel est Adam Breeze aujourd’hui (qui remplace donc Kev Hickman). Un autre des points forts de l’album est la qualité du son et des compositions. Côté son, c’est Warren Riker, déjà complice de l’EP, qui est aux manettes. Côté compos, c’est impressionnant, car il y a au moins huit morceaux aux refrains exceptionnels sur cet album qui en compte onze. Le soin apporté aux compositions frappe l’auditeur.

Premier choc avec le morceau qui ouvre l’album : Wanna Feel You. Très Led Zep dans l’approche un peu lancinante du couplet, Oli balance tout à coup son refrain atomique et change totalement la physionomie du morceau. Les deux dernières minutes, sur les six du morceau, passe en mode délire live Page/Plant et nous permettent aussi d’apprécier un bon solo d’Oli et le jeu très Bonham du batteur. Come With Me et Inside, qui suivent, sont des morceaux beaucoup plus pêchus.  Les deux ont d’excellents refrains, très catchy. Sur Come With Me, Oli fait sonner son riff de manière caractéristique. Sa voix est doublée par celle de Aaron et j’aime bien le petit break. Sur Inside, Oli pousse son chant, plus rapide sur le couplet, presque Maroon 5 sur le refrain. Il s’énerve, reprend son souffle sur le deuxième couplet, c’est très bon.



Hero continue sur la lancée du morceau rapide, au refrain assez pop et très accrocheur, la basse de Aaron envoie du lourd. La reprise après le petit break calme est une tuerie.
 


Encore un gros travail de compo sur Supernova, sorte de power ballade, très mélodique, servie pas un gros refrain et un chant énorme. Un petit coup de chapeau supplémentaire pour le travail de la batterie et de la basse. Je suis moins fan de Walls, malgré sa grosse ligne de basse. Par contre, j’aime beaucoup les sonorités blues, cradingue de Oh My Love, et cette façon, sur le refrain, de jouer à la guitare la même mélodie que le chant. Les origines blues d’Oli montrent clairement le bout de leur nez pendant ces presque six minutes. L'ombre de Dazzed And Confused plane.

Le morceau qui suit, Madeline est aussi un moment de pur plaisir, le chant est superbe, la compo très originale, avec des changements de rythmes et des lignes vocales d’extraterrestre. Ca au moins, c’est pas de la chanson d’amour banale.



Hate rejoint les réussites que sont déjà Come With Me, Inside et Hero : rapide, au refrain atomique, bien riffé, magistralement chanté. Out Of The Rain est un morceau plus complexe, plus progressif, plus stoner, mais tout aussi réussi ; alors qu’Eternity, qui clôture cet album et qui est aussi le morceau le plus long (plus de six minutes), est un morceau en partie acoustique, guitare / voix : voix magique d’Oli et chœurs de Aaron. En partie grande acoustique, car il faut attendre presque trois minutes pour que ça commence à s’exciter un peu et qu'on retrouve des instruments branchés.

Voilà qui nous propulse Nova dans les meilleurs albums de 2016 sans hésitation, et RavenEye dans la liste des groupes à la réussite exponentielle. Ce n’est que le premier album, et pourtant on les a vus tourner avec les plus grands et fouler les scènes des plus gros festivals du monde entier. Ca n’est pas courant, mais totalement justifié. Une constatation qui n’est pas sans rappeler le parcours d'un autre groupe au parcours impressionnant : Blues Pills.

Ne venez pas ensuite dire qu’on ne vous avait pas prévenus…

 

Tracklist de Nova :

01. Wanna Feel You
02. Come With Me
03. Inside
04. Hero
05. Supernova
06. Walls
07. Oh My Love
08. Madeline
09. Hate
10. Out Of The Rain
11. Eternity