Riverside

Artiste/Groupe

Riverside

CD

Shrine Of New Generation Slaves

Date de sortie

Janvier 2013

Label

Inside Out Music

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Riverside est un des groupes de mon hit top 5 avec Marillion, Dream Theater, Pain Of Salvation et bien sûr Rush. Pour la bonne raison qu'ils ne m'ont encore jamais déçu. Après l'incontournable trilogie dénommée Reality Dream et composée des albums Out Of Myself (2003), Second Life Syndrome (2005) et Rapid Eye Movement (2007), ils avaient enchainé avec une régularité métronomique, sur un Anno Domini High Definition (2009) un peu plus heavy, mais tout aussi réussi, avant de fêter leur dix ans d'existence avec un EP, Memories In My Head, en 2011. C'est donc tout à fait logiquement que nous accueillons, pour ce début 2013, le dernier opus de Mariusz et sa bande, au titre toujours aussi obscure de Shrine Of New Generation Slaves (SONGS pour faire simple).

Mariusz c'est Mariusz Duda, chanteur, bassiste (guitare acoustique aussi) et leader du groupe. Sa bande c'est Piotr Grudzinski à la guitare, Piotr Kozieradzski à la batterie et Michal Lapaj aux claviers. Si n'y voyez pas d'inconvénient, nous les appellerons par leurs prénoms dans le reste de l'article.

Alors si vous n'avez jamais écouté Riverside, sachez d'abord que c'est une grave erreur, car ils sont bons, et si on devait chercher des influences pour vous permettre de les étiqueter (quelle horreur !) alors je citerais des groupes comme Porcupine Tree (l'obsession du son et de la production), Tool (la mélancolie, l'ambiance), Opeth (les contrastes) et Pink Floyd (tout).
Ce SONGS ne déroge pas aux règles d'or du quatuor. La production est superbe, la voix de Mariusz toujours aussi mélancolique et forte en émotions, les compositions toujours très recherchées, avec toujours un accent énorme mis sur les mélodies (voix, contre-voix, piano, solo de guitare).

Pour donner un peu plus de détails, je vais commencer par un détail que je regrette : Dans le premier morceau, New Generation Slave, je n'aime pas beaucoup cet effet métallique sur la voix. D'ailleurs, je n'aime pas les effets sur la voix. Tout simplement. Bon, peut être qu'il y a une justification par rapport aux paroles, mais malgré l'excellent accent anglais de Mariusz, je n'ai rien compris aux paroles. L'intro du morceau dure quand même deux minutes sur les 4:17 du morceau, c'est beaucoup. La voix trafiquée me faire vraiment penser à Porcupine Tree. Dernier point, que s'est-il passé à la fin du morceau ? On dirait un enchainement raté avec le morceau suivant, The Depth Of Self-Delusion. Ca coupe et ça repart, c'est peut être un bug de la promotion, mais quand même on ne voit pas trop comment ça pourrait être autrement avec la différence entre la fin et le début suivant. A vérifier. Ce deuxième morceau de 7mn39 est assez lent, avec un refrain où la voix est encore filtrée. C'est dommage à mon goût. Les interventions de Piotr, le guitariste, sont excellentes. Sur certains petit break on retrouve l'ambiance du dernier (et décrié) Opeth, à la guitare acoustique, c'est très agréable cette ambiance minimaliste. La suite est plus agressive avec Celebrity Touch, très Porcupine Tree et avec une voix encore trafiquée (mais euh !). De bons petits breaks plus calmes alternent avec les riffs assez accrocheurs du morceau. Le solo de Piotr sonne très Pink Floyd, bien soutenu par la basse de Mariusz.

Les points forts de cet album sont les morceaux comme Feel Like Falling, au rythme improbable et dont la mélodie imparable (chant appuyé par la guitare) ne peut laisser insensible. Tout simplement magique. La partie mélodique du solo de guitare peut faire penser à Steve Rothery (Marillion) alors que la suite est beaucoup plus heavy. Autre point fort, le plus classique We Got Used To Us, avec une voix fragile de Mariusz, qui fait encore pas mal penser à Steven Wilson dans le style de morceau, tout en douceur et en mélodie. C'est le piano qui drive le morceau, servant de support à la voix, la guitare sussurant des petits solos "bien frais, bien agréables" comme dirait quelqu'un.

Mais le top du top de cet album reste, à mon avis, Deprived (Irretrievably Lost Imagination) et ses 8:26 au compteur (et quelle complexité du titre, j'arrive même pas à le dire). Le morceau de metal prog par excellence. Intro feutrée, inquiétante, montée en puissance mélodique... la magie opère. Le jeu de basse de Mariusz est génial, ses lignes de basse soutiennent littéralement le morceau comme régulièrement dans la discographie du groupe. Vers la moitié du morceau, l'ambiance se fait planante à souhait, rappelant un peu Gazpacho. On a droit à un excellent solo de clarinette (il me semble bien que c'est une clarinette) pour un final faisant penser à un célèbre morceau de Sting.

Au final, on a une nouvelle étape dans le sans faute de Riverside. La pochette est encore signée Travis Smith (pour le coup ça me fait penser aux jolis dessins du jeux video "Syberia", dessinés par Benoit Sokal), pour un bel effet. Que dire d'autre ? Si vous n'avez jamais tenté l'expérience, que vous êtes fan de belles ambiances, de sonorités soignées, de productions aux petits oignons (certains appellent déjà Mariusz le Steven Wilson polonais, ces deux là devraient songer à monter un projet ensemble, ça pourrait s'avérer intéressant), de mélodies magiques, et bien je vous conseille de vous pencher sur la discographie de Riverside, mais plutôt en commençant par le commencement, la trilogie Reality Dream, pour arriver jusqu'à ce SONGS. N'inversons pas cette logique polonaise ! (blague stupide qui ne pourra être comprise que par d'éventuels esprits scientifiques quinquagénaires).

 

Tracklist de Shrine Of New Generation Slaves :

1. New Generation Slave
2. The Depth of Self–Delusion
3. Celebrity Touch
4. We Got Used To Us
5. Feel Like Falling
6. Deprived (Irretrievably Lost Imagination)
7. Escalator Shrine
8. Coda

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