Artiste/Groupe:

Ross The Boss

CD:

Born Of Fire

Date de sortie:

Mars 2020

Label:

AFM Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

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Comme dit dans la chronique de By Blood Sworn il y a deux ans, je n'ai jamais trop suivi la carrière de Ross The Boss. Mes années Manowar sont un peu derrière moi et ce que j'avais entendu de l'ex-guitariste des "rois du metal", après son départ du groupe sus-cité, ne m'avait pas subjugué, au contraire. Cela dit, il y a deux ans, un peu par hasard, je chroniquais pour la première fois un album de son groupe. Et me voilà en train de récidiver. Deux explications à cela. La première est que, cette semaine, je n'avais pas grand-chose d'autre (ou de bien excitant) à me mettre sous la dent et que j'ai fini par me rabattre sur les sorties du mois passé, histoire de... Oui, ce n'est pas le signe d'une grande motivation, j'en conviens. La seconde : eh bien, finalement, après écoute, alors que je ne mourrais pas d'envie d'en faire une chronique, je me dis qu'il n'est vraiment pas mal, ce Born Of Fire... et qu'il mérite donc un petit mot, ne serait-ce que pour souligner les progrès accomplis depuis l'album précédent. Je ne suis toujours pas "fan" mais il y a du positif à mettre en avant et, aujourd'hui, j'ai envie de faire le bien autour de moi... Profitons-en !

Je vais tenter d'aller droit au but, un peu comme Born Of Fire d'ailleurs. Parce que, clairement, l'album vise et atteint une certaine forme d'efficacité... A l'instar de la chanson d'ouverture, Glory To The Slain, qui démarre pied au plancher avec quatre coups de cymbale suivis d'une rythmique qui déboîte et chant agressif dès le départ. Ce morceau speed ne fait pas dans le détail, avec son démarrage brut sans mise en condition et sa durée de moins de trois minutes, il a quelque chose de très punk. L'esprit reste le même avec I Am The Sword qui poursuit sur cette lancée speed, robuste et concise (trois minutes dix au compteur). Petit à petit, la musique évoluera avec des leads plus épiques, quelques passages plus mélodiques, des tempos plus variés... mais le propos restera résolument heavy et guerrier. De la part d'un ancien Manowar, ça coule de source.

Pour faire concis (c'est dur mais je veux bien faire un effort), comme ce disque qui a le bon goût de ne pas dépasser les trois quarts d'heure (malgré la présence de douze compos), je dirais que Born Of Fire, c'est comme By Blood Sworn (le line-up est d'ailleurs toujours constitué, en plus de Ross, de Mike Lepond à la basse et Marc Lopes au chant, seul le batteur a changé : c'est Steve Bolognese qui a déjà bossé avec Ross dans Death Dealer et, comme on peut s'y attendre, il envoie la sauce... pardon...) mais en mieux. Mieux produit, doté d'un son plus costaud / bastonnant (une guitare plus épaisse, une section rythmique qui claque). Plus véloce, fougueux et efficace (pas plus original en revanche, on reste sur du metal traditionnel), sans ballade poussive, nan, que de la compo baraquée... même si le final The Blackest Heart est beaucoup plus lent, lourd, muni d'un riff Sabbathien. Moins inégal car, sans atteindre des sommets, les morceaux proposés se tiennent bien et l'intensité ne baisse pas vraiment au fil de l'écoute. Moins encombré par des compos ressemblant trop à celles de Manowar (on notera aussi que la musique proposée, bien que traditionnelle, sonne moins datée). On passe du heavy speedé et tranchant (les deux premières pistes) à du mid-tempo costaud, à de la cavalcade aux influences plus hard rock (Undying) en passant par du power épique avec quelques claviers, cuivres et touches celtiques (Maiden Of Shadows). J'aime bien Waking The Moon aussi, avec son petit hurlement de loup au départ, un clavier discret pour l'ambiance lugubre et un riff / break qui évoquent le groove metal (mais en conservant une patte heavy). Les riffs sont puissants, les solos courts et inspirés, les musiciens sont irréprochables, l'ensemble passe vite, sans lasser.

Born Of Fire n'est pas là pour réinventer le Metal. Rien que la pochette donne le ton : du cliché en barre. Mais il est livré avec conviction. Le groupe donne tout, quitte à en faire parfois beaucoup (Marc Lopes ne s'économise pas, il hurle comme un damné) mais ce parti pris "on y va à fond ou on n'y va pas du tout" sert plutôt bien cette galette énergique et fun. Ross The Boss a la gnaque, il a faim, il en veut... On n'est pas obligé d'adhérer, on peut même sourire, mais la force de frappe est réelle. Et le principe des vases communicants se vérifie encore une fois car plus Manowar creuse sa tombe (doit-on se rappeler le très médiocre premier volet de Final Battle pour s'en convaincre ?) et devient mou du genou, plus Ross gagne en hargne. Il prouve ainsi (à ceux qui n'en seraient pas convaincus) qu'il n'était vraiment pas pour rien dans le succès de son ancien groupe dans les 80s et qu'il est peut-être l'élément qui leur manque aujourd'hui. Vous l'aurez compris, Born Of Fire est donc une bonne surprise et ce que j'ai entendu de mieux de la part de ce groupe. 

Tracklist de Born Of Fire :

01. Glory To The Slain
02. I Am The Sword
03. Fight The Fight
04. Shotgun Evolution
05. Denied By The Cross
06. Maiden Of Shadows
07. Born Of Fire
08. Demon Holiday
09. Godkiller
10. Waking The Moon
11. Undying
12. The Blackest Heart

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