ROYAL HUNT

Artiste/Groupe

Royal Hunt

Album

Collision Course

Date de sortie

14/03/2008

Style

Metal Prog Symphonique

Chroniqueurs

Christian, Didier

Note Christian

17/20

Note Didier

16/20

Site Officiel

http://www.royalhunt.com/

C H R O N I Q U E Christian

Royal Hunt sort "Collision course paradox 2" !

Pour les fans, "Paradox" sonne comme le must du groupe : sorti en 1997, il a hissé André Andersen parmi les meilleurs concepteurs de métal symphonique...

L'ennui, c'est que ceux-là mêmes qui se sont extasiés en 97 ont eu la dent dure avec les albums suivants : changement de chanteur (départ de DC Cooper) ou appât du gain ? Le fait fut qu'après avoir porté RH aux nues, il fallut se rendre à l'évidence : "Fear", "The mission", "Eye witness" et "Paper blood" s'enlisaient progressivement dans une routine indigne du potentiel perçu auparavant.

Alors, "Paradox 2" (le retour ?) laissait présager du pire : un pas de plus dans la décrépitude ? NON !

Le miracle a eu lieu : je pèse mes mots : ce nouvel opus de Royal Hunt est un chef-d'oeuvre !

Et pourtant, je peux vous assurer que je n'étais pas disposé à leur accorder les moindres circonstances atténuantes tant leur itinéraire récent m'avait déçu...

Alors que toutes leurs dernières tentatives sentaient le réchauffé, le superficiel, l'artifice bref le bâclé, "Collision course" suscite l'admiration : de la première plage à la dernière, tout semble maîtrisé, habilement dosé, subtilement orchestré...

L'entame et la conclusion de l'album empruntent aux thèmes du Paradox originel mais nullement pour répéter, juste pour susciter l'adhésion des habitués, histoire de leur assurer qu'ils sont en terrain connu et qu'ils vont y rester sans se lasser car la totalité de ce qu'ils vont entendre va s'avérer novateur : le son s'est modernisé, la double pédale et les lignes de basse assurent une puissance qui faisait défaut jusqu'alors, le changement de guitariste passe inaperçu tant Marcus Jidell maîtrise et Mark Boals (ex-Malmsteen) au chant : c'est du caviar !

Les 5 premières minutes pour rentrer dedans et "The first rock" vous transporte : on perçoit dès les premières mesures de ce second morceau une maîtrise totale du combo, l'inspiration des débuts, l'osmose des interprètes : du grand Royal Hunt à vous filer des frissons !

On reprend ses esprits avec "Exit wound" qui utilise la recette classique, simple mais agréable du retour aux sources qu'on ne pardonnerait pas si elle se réitérait ultérieurement...

Pas de souci, "Divide and reign" nous agrippe avec la pulsation des fûts d'Allan Sorensen, pour ne plus nous lâcher, ni pendant l'alternance des choeurs (limite black et féminins), ni pour le jubilatoire solo de guitare final...

Si on excepte "High noon at the battlefield", balade FM qu'ils auraient pu nous épargner, tous les morceaux suivants s'enchaînent avec frénésie : du pur bonheur jusqu'au mythique "Chaos A.C" qui clôt l'album sur un air "paradoxal" connu : la boucle est bouclée et Royal Hunt a magistralement éludé une décennie de déceptions...

Ecoutez le renouveau de RH : à ne pas manquer !

C H R O N I Q U E Didier

Royal Hunt, est un groupe Danois déjà établit sur la scène métal progressive. Il fut fondé en 1991 par André Andersen, qui reste aujourd'hui le seul membre d'origine. Ils sortent leur 9ième album studio sous le nom de Collision Course sous titré Paradox II, puisque Paradox est leur album phare sortit en 1997.

On retrouve autour de André (claviers et compositeur), Mark Boals (chanteur de Y. Malmsteen sur Rising Force puis de Ring of Fire), Marcus Jidell (guitare), Allen Sorensen (batterie) et Per Schelander (basse).

A la première ecoute on se dit qu'on a affaire a du lourd. La production est excellente et l'album s'enchaine d'un bout à l'autre avec toujours un petit thème qui fait la transition. Alors bis repetita ou un Paradox II ? On décortique un peu :

L'intro de l'album est pluvieuse avec un Principles of Paradox un poil ennuyeux. Petite flute, claviers, guitare acoustique, piano, violoncelle, chant et beaucoup de choeurs. Bon voila on se croirait dans La Terre du Milieu avant l'attaque des orques. Faut attendre la moitié du morceau pour qu'un cri retentisse (les orcques ?) et que l'album démarre enfin avec une méga grosse basse/batterie qui annonce du lourd. Bon solo de guitare, changements de rythmes de la batterie, break claviers le pied quoi. Le chant ne se fait quasiment pas entendre sur ce premier morceau.

On enchaine sur The First Rock, au rythme plus rapide et aux sonorités plus commerciales. La voix est excellente, elle est assistée par pas mal de choeurs sur les refrains. Encore un bon solo de guitare, plutôt bien inspiré, puis un bon break conduit par de lourds claviers et riffs de guitares. Un bon tube en puissance tout ça, pas sans rappeler du Y Malmsteen.

On attaque ensuite probablement ce qui sera un des meilleurs morceaux de cet album : Exit Wound. L'intro est géniale : violon et piano, rejoint par un accordéon. Puis débarque un riff de guitare superbe et la voix tout aussi géniale (ca me rappelle pas mal du Jorn). Toujours pas mal de choeurs et d'orchestrations. Le refrain tombe comme un couperet et sonne franchement comme du Bon Jovi (surtout la guitare et les choeurs). Bon solo de guitare et énorme présence claviers. Sur la fin ça se met même à sonner comme du Queen. Etonnant !

On arrive ensuite à Divide and Reign, au rythme plus soutenu, avec même un bon refrain type power métal. Plutôt pas mal du tout. Toujours des tonnes de choeurs et de claviers, très bon solo de guitare et gros travail du chanteur.

La suite c'est High Noon At The Battlefield, qui commence plutôt comme une ballade sympatoche, mais qui break vers les 2/3 pour un gros moment plus heavy, bien bon. Ca finit calme, comme au départ, avec même une voix off qui n'est pas sans rappeler des passages de Be de Pain of Salvation.

L'enchainement sur le morceau suivant, The Clan, est excellent. C'est un autre de mes morceaux préférés d'ailleurs. Gros riffs, bon refrain. Break guitare/clavier méga coolos.

On arrive alors à Blood In Blood Out, assez heavy, au tempo semi-lent. A part un bon duel guitare/clavier le reste du morceau me semble un peu moins inspiré, même si ça reste tout à fait respectable.

Pas d'affolement. On enchaine sur un morceau assez rapide, Tears of The Sun, dans le style Malmsteen avec toujours une bonne dose de choeurs et de claviers, un duo clavier/guitare. A noter la présence d'une voix féminine (désolé pas la pochette à éplucher) dans l'intro et en duo/choeur sur plusieurs passages.

L'enchainement sur Hostile Breed est étrange comme une sorte de prière. Puis le morceau décolle, les choeurs sont toujours très présents répondant au chanteur ou répétant ses paroles (à la Queen). Le travail des choeurs est particulièrement réussit sur ce morceau. Belle démonstration de guitare sur quelques soli assez rapides. Encore un maitre scandinave du Shredding. J'ai un petit faible pour ce morceau. On enchaine sur une petite dernière plutôt réussit, Chaos A.C. au rythme assez relevé, assez épique dans le style. On finit sous la pluie comme on avait commencé.

Au final, j'ai bien aimé cet album. Il est fortement recommandé aux amateurs de Malmsteen, de Jorn ou Allen/Lande, mais à beaucoup d'autres aussi à condition d'aimer les grosses orchestrations, les tonnes de choeurs et les méga tonnes de claviers. Excellentes compositions et grosse production. Un album qui s'écoute d'une traite, sans s'ennuyer le moins du monde, avec quelques grands moments de pur bonheur. C'est un beau retour de Royal Hunt aux avant postes.