Running Wild

 

Artiste/Groupe

Running Wild

CD

Shadowmaker

Date de sortie

Avril 2012

Label

SPV Steamhammer

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Orion

Note Orion

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Voilà bien un album inattendu. Après sept ans de silence radio et un DVD live en guise d'adieu paru l'année dernière, The Final Jolly Roger, on n'était loin de se douter que quelques mois plus tard, un nouvel album du groupe allait voir le jour.
Shadowmaker est le quatorzième album studio de Running Wild, un des groupes importants de la grande école du Heavy Speed allemand (qui a vu naître également Helloween, Rage, Grave Digger et Blind Guardian). Autant dire qu'il s'agit d'un petit évènement, en tout cas pour ceux qui s'intéressent à ce groupe et plus généralement au Heavy Metal.

Alors, Running Wild, après un petit paquet d’albums dans un style bien balisé (certains diront qu’ils font toujours la même chose), même après une pause de sept ans, peut-il encore surprendre l’auditeur ?
Eh bien pas la peine de faire traîner le suspense, non, Running Wild ne s’est pas mis au Neo ou à l’Indus. Mais est-ce ce que vous attendiez de toute façon ? Running Wild, c’est un peu comme AC/DC ou Motörhead, la surprise n’est pas de mise. Et pourtant, je vais utiliser le mot "surprise" (ou "surprenant") deux fois dans cette chronique. Surprenant, non ? (celui-là ne compte pas…)
Car, oui, dès les premières mesures de Piece of the Action, première surprise : un chant chuchoté. Voilà un type de voix jamais entendu chez Running Wild. Mais ça ne dure que la première partie du couplet (et un peu plus loin). Après, on retrouve la voix Rock n'Rolfienne habituelle. Le tempo, lui, est bien dans l'esprit des derniers albums du groupe, le riff qui guide le morceau est simple mais hyper efficace, on sent sur ce titre l'influence Heavy Rock américaine. Le refrain, lui, est complètement estampillé Running Wild. Un excellent morceau, très entraînant, idéal pour ouvrir ce nouveau recueil de titres. Autrement dit, ça démarre sur de très bonnes bases.
Et après, eh bien on est parti pour le festival du riff joyeux, du refrain à reprendre à tue-tête, des cavalcades rythmiques. Running Wild est bien de retour. Riding on the Tide est le morceau typique du groupe. Le refrain est excellent. Il me rappelle les meilleurs morceaux de The Brotherhood. Un bon signe.
Le très introspectif I Am Who I Am qui suit va faire plaisir à tout ceux qui voulaient que Running Wild nous refasse des morceaux un peu plus rythmés. Ca faisait longtemps et ça fait du bien. Et là, je ne peux que lâcher un "putain, le refrain !" Le genre de ceux qu'on fredonne juste après la fin de l'album car ils sont restés ancrés dans votre tête. Sur tout l'album, ceux-ci sont travaillés comme d’habitude mais celui-là tient le haut du pavé. Ce morceau est un pur bonheur. Le titre éponyme est aussi construit sur un tempo assez semblable, on y retrouve les cavalcades rythmiques chères au groupe et un solo qui envoie. Rock n’Rolf nous avait gardé un bon petit paquet de riffs efficaces bien au chaud toutes ces années. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est la grande forme !
Oui, on est en terrain connu. On retrouve sur Sailing Fire les mélodies aux consonances celtiques propres au groupe. Le titre le plus "Pirate Metal" du lot. Into the Black avec encore une fois un riff bien sympa et un refrain bien fichu confirme ce retour en grande forme.  
Plus surprenant est le morceau Me and the Boys. Voilà encore un titre quand même assez différent de ce qu’on a l’habitude d’entendre chez Running Wild. Celui-ci sonne comme une sorte d'hymne haut en couleur, leur We Will Rock You en quelque sorte.
Je ne vais pas vous faire croire que l'album est génial d'un bout à l'autre. Il y a bien un ou deux morceaux un peu en-dessous du reste, comme Black Shadow (encore que, plus je l’écoute…) et surtout Locomotive, morceau un peu trop classique qui n'apporte pas grand chose et dont le refrain est, à mon sens, un peu raté (ou plutôt inexistant). Néanmoins, l’ensemble de l'album s’écoute avec un réel plaisir.
Le dernier titre, Dracula, est la pièce épique que Running Wild aime nous concocter sur presque chacun de ses albums. Les cloches résonnent, la pluie tombe et nous mettent dans l’ambiance du sujet abordé ici. Un bon morceau, bien Heavy, avec encore les fameuses cavalcades rythmiques, qui clôt l’album sur une note positive.
Le son enfin, qui parfois n'était pas le point fort des albums de Running Wild, il faut bien le dire, est ici irréprochable. Ca pète bien comme il faut. Je ne crois pas que l'on ait déjà aussi bien entendu la basse sur un autre album du groupe.

Alors, c’est vrai, je suis un grand fan du groupe depuis toujours et retrouver Running Wild après sept ans de silence et surtout après sa disparition annoncée l’année dernière est un vrai plaisir qui pourrait fausser mon jugement. Mais, en toute objectivité, cet album est tout simplement bon et je dois même avouer que je ne m’attendais pas à quelque chose d'aussi réussi et avec en plus une petite prise de risque.
Le capitaine Rock n'Rolf tient toujours aussi bien la barre de son navire dont il est, aujourd’hui, le seul membre d’équipage. Mais il peut compter sur nous pour embarquer avec lui. Le Running Wild n'est pas près de sombrer. Maintenant que le groupe est ressuscité, pourvu que cet album ne soit pas le dernier.

 

Tracklist de Shadowmaker :

01. Piece Of The Action
02. Riding On The Tide
03. I Am Who I Am
04. Black Shadow
05. Locomotive
06. Me and The Boys
07. Shadowmaker
08. Sailing Fire
09. Into The Black
10. Dracula

 

 

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