Rush

Artiste/Groupe

Rush

DVD

Beyond The Lighted Stage

Date de sortie

Juin 2010

Style

Documentaire

Chroniqueur

Didier

Note Didier

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Je ne sais pas vous, mais moi, j’adore les films documentaires sur les groupes de rock et de metal, et cette année on est plutôt gâté avec le film sur Anvil (Anvil : The Story of Anvil), le film des Rolling Stones (Stones In Exile), ou bien celui sur les Doors (When you’re Strange). Le top du top, c’est quand le documentaire en question traite de votre groupe préféré, ce que justement je découvre avec ce film Rush : Beyond the Lighted Stage, documentaire sur le power trio canadien Rush. Ce DVD est un double DVD, constitué, assez classiquement, du film sur le DVD 1, et de bonus sur le DVD 2. Le film est découpé en 15 chapitres, qui permettent de suivre l’évolution de la carrière du groupe depuis l’enfance, dans une banlieue de Toronto, des 2 fondateurs (Alex et Geddy sont potes de lycée et voisins), jusqu'à leur retour après la longue période de rupture suite à la disparition tragique de la fille puis de la femme de Neil en quelques mois. Le reportage est ponctué d’explications des trois musiciens, ou bien de certains artistes fortement influencés par RUSH (Kirk Hammett de Metallica, Vinnie Paul de Pantera, Gene Simmons de Kiss, Kim Commerford de Rage Against The Machine, Mike Portnoy de Dream Theater, Trent Reznor de Nine Inch Nails, Les Claypool de Primus, Danny Carrey de Tool, Zakk Wylde, Sebastian Bach, Jack Black de Tenacious D, Billy Corgan et Jimmy Chamberlin des Smashing Pumpkins, Kim Mitchell de Max Webster, Matt Stone le créateur de South Park), ou certains des personnages clefs qui ont eu une influence sur leur carrière (leurs mères, leur manager, Ray Daniels, leurs producteurs Terry Brown, Peter Collins, Ruppert Hine et Kevin Shirley, Donna Halper de WMMS, une Radio de Cleveland, Cliff Burnstein de Mercury Records...). Le tout est bien sûr ponctué de videos, de photos, et d’illustrations musicales, souvent assez courtes, donc c'est vraiment un DVD documentaire. On entend quand même un long extrait de La Villa Strangiato, qui, d’après ce qu’explique Mike Portnoy, était devenu LE morceau a savoir jouer, pour tout batteur digne de ce nom. On a aussi un bon bout de Red Barchetta, live. Le film montre surtout un certain nombre de virages importants dans leur carrière :

  • Après leurs débuts dans la cave d’une église, les soirées d’écoles, et finalement, après l’abaissement de l’âge légal pour acheter de l’alcool à 18 ans, dans les bars des environs, où ils se retrouvent à jouer parfois six fois par semaine. Ils arrêtent l’école en terminale (au grand désespoir de leurs parents) pour se consacrer à la musique.
  • Ensuite c’est l’arrivée du « nouveau » batteur, Neil (remplaçant John Rutsey à la batterie), qui reste toujours le « nouveau » de l’équipe malgré les 35 ans passés ensemble. Il était « bizare », lisait des bouquins tout le temps, un peu l’intello de la bande, naturellement il deviendra le responsable des paroles (et quelles paroles !).
  • L’enregistrement de Fly By Night, dont la chanson The Working Men fera un carton dans la cité américaine voisine de Toronto, Cleveland, très ouvrière. Certains appellent la radio pour demander le titre de cette chanson de Led Zep qui vient juste de passer et découvre ce nouveau groupe canadien, du nom de Rush. Ils tournent alors aux US, énormément, notamment en première partie de Kiss dont ils deviennent les potes, mais aussi de beaucoup d’autres (Wishbone Ash, Aerosmith, Thin Lizzy, UFO, Ted Nugent...).
  • On découvre qu’ils n’ont jamais cédé aux pressions de la maison de disques, pour faire du commercial, du plus court, ou du plus accessible. Et pourtant, ils allaient être lâché, mais l’album 2112, pourtant un autre album concept avec un morceau d’une face complète, allait tout faire changer en devenant un premier album culte. Après ça on les laissera maitres de leur destin.
  • On apprend qu’ils ont toujours poussé le concept à fond coté technique, jusqu'à Hemisphere, le summum de la difficulté à rejouer sur scène. Ils décident de lever le pied ensuite, et on verra clairement ce changement dans Permanent Waves, mais surtout dans l’album de la consécration, Moving Pictures.
  • Après ça, ils expliquent le virage plus électronique (et le changement de manager), que nombreux leur reproche avec les albums Signals, Power Windows, Grace under Pressure et Hold Your Fire. Les claviers prennent beaucoup plus d’importance, Geddy s’explique, et Alex ronchonne. Ils finissent par tomber d’accord et revenir à leur son de power trio, avec Counterparts et un nouveau producteur Kevin Shirley, qui les force à oublier les effets, les claviers, et revenir à leurs sources.
  • Ensuite c’est la tragédie de la famille Peart. Sa fille se tue dans un accident de voiture alors qu’il est en pleine tournée et peu de temps après sa femme est terrassée par un cancer. Neil plaque tout, et part sillonner le monde à moto, envoyant une carte postale de temps en temps à ses deux amis. Le groupe s’arrête, pensant ne jamais revenir, le cœur n’y est plus, Rush, ne pourrait être sans un des trois membres, dixit Geddy. Mais finalement Neal parvient à vaincre ses démons et ils décident de repartir pour l’ album Vapor Trails et les tournée mondiales qui deviennent de plus en plus gigantesques, leur succès auprès du public semble s’être encore accentué.
  • Pourtant, jamais dans leur carrière, la presse et la critique n’a été tendre avec eux. Certains extraits de chroniques surlignés sont vraiment terribles. Malgré tout ils sont plébiscités par leur public qui grossit d’année en année. Ca parait incroyable, mais ils se classent 3eme ex-æquo avec KISS dans le classement des groupes ayant eu le plus grand nombre d’albums d’or (24) et de platine (14) concécutifs (derrière les Rolling Stones et les Beatles).
  • Le dernier chapitre est constitué du générique, mais il contient une petite interview marrante à ne pas rater avec des répliques du genre : « Pourquoi vous continuer toujours à faire ça ? Alex : pour les gonzesses (for the chicks !) ».

Dans le second DVD on trouve les bonus suivants :

  • Une section coupée de Geddy et Alex qui visitent les quartiers de leur jeunesse et ne retrouvent plus la salle de leur premier concert dans cette église. C’est marrant. Elle inclue aussi une section amusante ou Geddy explique le moment où il avait été écarté du groupe puis rappelé et ce, en partie dû a leur manager Ray Daniels, qui bizarrement, lui, ne s’en souvient plus très bien.
  • Un retour sur l’album Hemisphere et la tournée qui l’accompagna. Vu par quelques fans devenus célèbres puis par Geddy et Terry Brown.
  • Un section coupée sur la période Presto et Rolls The Bones, qui curieusement n’est pas abordée du tout dans le documentaire. Il y est discuté le petit break rap de la chanson Roll The Bones, qui fit pas mal bruit (négatif) à l’époque
  • Une section sur le fait qu’il n’ont jamais réussi à être à la mode ou à choisir une image. La conclusion de Geddy : « Our lack of image became our image »
  • Une section sur ce qu’ils font pendant les longues tournées entre deux concerts. Le golf, par exemple pour Alex, qui arrive à en faire 5 fois par semaine. Geddy, lui, collectionne des accessoires de base-ball (battes et balles signées par des gens célèbres). Enfin Neil, lui, faisait du vélo, pendant les tournées, il bouquine, et plus récemment fait de la moto, du coup ils ont une remorque pour ses motos en tournée.
  • Un extrait de la Rush Conference 7, une réunion annuelle de quelques milliers de fans
  • Le warm up de chacun des musiciens avant un concert
  • The Best I Can, live avec John Rutsey (mort en 2008) en 1974
  • The Working Men, live, au même concert, bien rallongé et assez génial
  • La Villa Strangiato, live en 1979, phénoménal !
  • Between The Sun And Moon live en 2002 (avec quelques bruits parasites du public), dédié à John Entwistle (des Who)
  • Douze minutes d’un diner de quatre heures des trois compères dans un restaurant chic, où ils font les cons et picolent du bon vin (ou l’inverse) et décident de se mettre à écrire de nouvelles chansons.
  • Far Cry live pendant la tournée Snakes & Arrows
  • Entre Nous, de cette même tournée où Alex enchaine les riffs avec sa Les Pauls et les sections acoustiques avec sa 12 cordes posée sur un piédestal, impressionnant d’aisance.
  • Bravado, extrait de la tournée R30, commémorant leur 30 ans de carrière, le set de Neil est incroyable, tout comme Geddy véritable homme orchestre : basse, chant et pédales Taurus et Alex à la Telecaster. Magique !
  • YYZ, mythique, extrait aussi du R30 Tour. Génial !


Au final, un joli DVD à voir absolument, pour les fans de Rush, bien sûr, mais aussi pour les curieux, qui voudraient enfin découvrir ce groupe fantastique et ne pas mourir idiots.