Artiste/Groupe:

SOTO

CD:

Inside The Vertigo

Date de sortie:

Février 2015

Label:

earMUSIC

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

SOTO, késako ? Bah, c'est juste le nouveau Jeff Scott Soto. Pourquoi ce nom, alors ? A la base, Inside The Vertigo devait être le nouvel album solo de JSS (il avait d'ailleurs commencé à nous en parler lors de son dernier passage en région parisienne en avril 2013) mais au final, le chanteur a trouvé que ça ressemblait trop à un travail de véritable groupe et a préféré changer le nom. Oui, il a changé le nom en... Soto. La nuance est fine, je vous l'accorde. C'est un peu comme avec d'autres formations qui portent le nom de leur leader : Dio, Van Halen, Bon Jovi... Bon, peu importe. Nous avons donc exactement les mêmes musiciens que sur le dernier album du monsieur (le très sympa Damage Control) mais cette fois-ci la contribution de chaque musicien a été plus importante et il y a en plus une quantité non négligeable d'invités (qui ont aussi participé à l'écriture des morceaux sur lesquels ils jouent) comme Gus G (Firewind, Ozzy Osbourne), Mike Orlando (Adrenaline Mob), Jason Bieler (Saigon Kick) et quelques autres... Dernière petite précision : Inside The Vertigo, comme cela avait annoncé par son géniteur principal depuis un moment, se démarque aussi des sorties précédentes de JSS dans la mesure où il se veut bien plus heavy et ne fait plus dans le hard mélodique (d'où le départ de chez Frontiers Records ?). Allons écouter ce que ça donne. 

Inside The Vertigo démarre fort avec un bon uppercut nommé Final Say... qui a un son et un style de guitare assez proches de ce qu'on peut trouver sur les albums d'Adrenaline Mob. Surprenant de la part de Mr. Soto ? Un peu, oui... mais nettement moins quand on sait que c'est Mike Orlando lui-même (qui se trouve être le guitariste d'Adrenaline Mob) qui a produit la galette et a co-écrit ce titre. Gros riff, batterie massive, voix puissante et rageuse, solo technique et véloce... ça commence plutôt bien. The Fall, premier single de l'album, continue de jouer sur un mode heavy et moderne (avec quelques claviers aux sonorités électro que l'on retrouvera également sur le morceau Trance). Ce n'est pas ma compo préférée sur ce disque mais ça reste énergique, entraînant et plutôt bien fichu.

Le propos n'est pas à l'accalmie avec Wrath (composé par Gus G) et sa rythmique bien percutante. Pour les non-anglophones, "wrath" veut dire colère... ceci explique cela. Malgré l'introduction de quelques cordes sur le couplet, on reste bien dans le lourd avec Break... L'album a beau faire preuve d'une certaine diversité niveau écriture (normal, avec tous ces intervenants), on peut tout de même dire que, d'un point de vue stylistique, l'ensemble reste assez homogène. Mais il y a tout de même quelques petites variantes appréciables, la plus notable d'entre elles étant sans contexte l'excellente End Of Days, piste plus épique et mélodique qui dure près de neuf minutes. L'intention de Jeff Scott Soto était de sortir un morceau puissant et changeant, mélangeant différentes influences, un peu dans l'esprit d'un Bohemian Rhapsody (notamment au niveau de la structure alternant accalmies et envolées électrisantes) de Queen... Bon, on ne comparera évidemment pas les deux chansons mais reconnaissons que la proposition de SOTO est de très bonne facture. La présence d'orchestrations et de choeurs très réussis (il y a aussi une chorale d'enfants) ne gâte rien.

Quelques bonnes pistes bien efficaces se cachent dans la seconde moitié de cet opus comme la sombre chanson titre et sa basse très présente, la lourde Karma's Kiss (composée par Jason Bieler dont on reconnait immédiatement la patte, les fans frustrés de Saigon Kick apprécieront) ou la plus enlevée et punchy Fall To Pieces qui conclut cette aventure de manière plus classique. Entre temps, il y aura eu quelques autres chansons sympas mais pas toujours transcendantes (car plus génériques)... et même une ballade (pas niaise) intitulée When I'm Older histoire de se poser un peu. 

Nouveau label, nouveau départ, nouveau son... Jeff Scott Soto nous revient donc avec un album rentre-dedans et aux sonorités assez modernes. L'ensemble est bien troussé, les musiciens ne sont pas des petits joueurs... c'est solide et pêchu, pas grand-chose à déplorer ici pour ma part, bien au contraire. Inside The Vertigo me semble même être l'un des albums les plus réussis et frais sur lequel le grand Jeff ait posé sa voix ces dernières années. Evidemment, les amateurs d'AOR, ceux qui ne jurent que par les sorties plus mélodiques du monsieur (comme ses albums enregistrés avec le groupe W.E.T. par exemple) auront peut-être plus de mal à apprécier ce nouveau virage... En revanche, ceux qui aiment leur JSS bien heavy et attendaient un retour percutant de la part du bonhomme risquent d'être contents. 

 

Tracklist de Inside The Vertigo :

01. Final Say
02. The Fall
03. Wrath
04. Break
05. Narcissistically Yours
06. End Of Days
07. Inside The Vertigo
08. When I'm Older
09. Trance
10. Jealousy
11. Karma's Kiss
12. Fall To Pieces