Artiste/Groupe:

Savage Messiah

CD:

Demons

Date de sortie:

Mai 2019

Label:

Century Media

Style:

Heavy Thrash Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Ouh là, il s'en est passé du temps depuis ma (première et dernière) chronique d'un album de Savage Messiah. En effet, Insurrection Rising, c'était fin 2009, il y a bientôt dix ans. J'avais d'ailleurs bien apprécié le disque en question, tout comme la prestation des Anglais quelques mois plus tard en première partie d'Overkill. Et puis... plus grand-chose. Comme dans la vie, on croise des gens, on passe un bon moment, on se dit qu'on aimerait bien les revoir et puis ça ne se fait pas, les années passent... Et finalement, un jour, on les retrouve, un peu par hasard. Sauf qu'avec Savage Messiah, la perte de contact n'a pas été totale, j'ai tout de même écouté quelques morceaux ici ou là, de temps en temps, pour prendre des nouvelles... A chaque fois, ce fut sympathique mais pas transcendant. J'aurais pu / dû creuser davantage mais j'avoue que je n'en ai pas eu très envie. Finalement, en avril dernier, je suis tombé sur un extrait plutôt engageant de leur nouvel opus, le Demons qui nous intéresse aujourd'hui, et j'apprends que le groupe fera la première partie de Symphony X sur sa prochaine tournée européenne... C'est peut-être l'occasion de s'y remettre.

Depuis dix ans, le groupe a changé, c'est incontestable. Niveau line-up déjà : un seul survivant, le leader chanteur guitariste Dave Silver. Aujourd'hui, le bassiste s'appelle Mira Slama (il est là depuis 2014) et le guitariste et le batteur, tout fraîchement débarqués (tellement fraîchement que je ne suis pas certain qu'ils aient réellement participé à l'enregistrement de Demons d'ailleurs) répondent respectivement aux noms de David Hruska et Charly Carreton. Musicalement aussi, il y a eu du changement. J'avais déjà perçu des penchants plus mélodiques lors de tentatives d'écoutes des successeurs d'Insurrection Rising. Le thrash matiné de heavy ressemblait de plus en plus à du heavy parfois teinté de thrash. Sur le dernier disque en date, Hands Of Fate paru en 2017 (que je n'ai écouté qu'une fois, rapidement), ça n'avait plus grand-chose de thrash d'ailleurs. Le tempo était principalement mid et s'il arrivait qu'on pense à Metallica ou à Megadeth (et clairement, j'y ai pensé quelques fois), c'était essentiellement la phase heavy des années 90 de ces groupes qui revenait en tête. Qu'en est-il de ce cru 2019 ?

Eh bien on va dire qu'avec Demons, Savage Messiah propose un peu de tout. Il y a donc un retour à quelques tempos bien énergiques et riffs galopants... mais non, nous ne sommes par pour autant en présence d'un album de thrash pur jus. En fait, à chaque fois que le combo balance un titre un peu énervé, bien direct, avec gros riffs et batterie qui s'emballe, vous pouvez être sûr que le suivant va être beaucoup plus mélodique et proche du heavy metal... voire même parfois d'un hard rock moderne, certes assez pêchu mais qui révèle tout de même un potentiel nettement plus radiophonique. Quelques exemples pour y voir plus clair ? Mais bien sûr. Alors, c'est bien simple, on a quelques titres qui montrent (un peu) les dents comme Virtue Signal (qui ouvre l'album en rappelant le passé thrashy de Silver et compagnie), Under No Illusion ou The Bitter Truth (un de mes morceaux préférés), tout en restant mélodiques (surtout) grâce au chant de Dave et à des refrains faits pour accrocher le badaud qui passait par là. Donc, même quand c'est thrashy, c'est pas furieux non plus... ne vous attendez pas à du Slayer. Mais c'est bien... et c'est là le principal. Ces titres me plaisent, ils sont bien foutus, costauds et catchy à la fois, servis par une production dynamique et un groupe qui joue très bien. Dans le genre, Heretic In A Modern World (au tempo un peu moins enlevé), Down And Out et Rise Then Fall envoient bien également. On a là les morceaux les plus metal de la galette. Entre toutes ces pistes, vous trouverez des compos à l'allure plus modérée comme What Dreams May Come, The Lights Are Going Out (une sorte de power ballade bien heavy et assez accrocheuse), Until The Shadows Fall (faite un peu sur le même moule que The Lights...) et un morceau carrément plus surprenant intitulé Parachute qui m'évoque plus un tube de hard moderne ricain (ou suédois) qu'un morceau de heavy thrash. En fait, je l'ignorais mais comme j'ai fait une petite recherche, je partage l'info : cette chanson est une reprise d'un hit country récent. Ah oui, ceci explique sans doute un peu cela...

Tout cela donne au choix un album qui a un peu le cul entre deux chaises ou un disque que certains qualifieront d'intéressant car varié. Savage Messiah, ce n'est pas du heavy, du thrash ou du hard, la vieille école ou la nouvelle génération du metal, c'est un peu tout ça à la fois. Il y a du bon riff, de la fougue, de la mélodie qui rassurera ceux qui auraient peur que leur copine ne veuille pas les accompagner à un concert du groupe, une prod moderne... bref, suffisamment de qualités pour intéresser. Au niveau des bons points, je note : un peu plus d'énergie que sur les dernières choses que j'avais entendues de la part de ce groupe, des influences plus discrètes (je n'ai pas eu envie de crier Metallica ou Megadeth à tout bout de champ), un effort pour rendre les compos moins communes et plus accrocheuses. Pour ce qui est des moins bons points, bah je dirais que l'album, aussi sympathique soit-il, ne tutoie pas les sommets non plus. C'est souvent bon, parfois plus anecdotique ou un peu lisse, jamais mauvais... mais rarement brillant. Je passe globalement un bon moment à l'écoute de Demons mais il me manque encore un petit quelque chose, comme un supplément de folie, d'âme ou d'émotion peut-être. Verdict : sympa mais pas scotchant. En tout cas, je suis suffisamment séduit pour ne pas vouloir louper la prestation du groupe en première partie de Symphony X à Paris le mois prochain. On verra ce que tout cela donne dans un contexte live. 

Tracklist de Demons :

01. Virtue Signal
02. What Dreams May Come
03. Heretic In The Modern World
04. Parachute
05. Under No Illusions
06. Down And Out
07. The Lights Are Going Out
08. The Bitter Truth
09. Until The Shadows Fall
10. Rise Then Fall
11. Steal The Faith In Me

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