C H R O N I Q U E

Pour commencer, je dois vous avouer que je n'étais pas très familier avec la musique de Seether jusqu'alors.
Ce groupe originaire d'Afrique du Sud (chose rare et plutôt exotique), formé autour du guitariste / chanteur Shaun Morgan, ne propose pour autant rien de vraiment exotique. En effet, la musique jouée par Seether pourrait tout à fait être celle d'un groupe originaire de n'importe où ailleurs. Ca sonne surtout comme de nombreux groupes américains en fait.

Entrons dans le vif du sujet : ce que j'ai entendu-là m'a bien plu. Ce qui n’avait pas été le cas de ce que j’avais pu entendre de ce groupe précédemment. J’avais trouvé que ça ressemblait trop à tous les groupes américains de la nouvelle vague, avec en plus quelques touches néo metal, j’avais vite laissé tomber.
Seether nous propose en fait un post-grunge qui n'est pas sans rappeler quelques groupes du Seattle des années 90. En effet, See You at the Bottom, le premier morceau, fait penser à du Alice In Chains, notamment par l’utilisation de deux chants superposés. Ensuite, au gré des morceaux, on peut trouver quelques similitudes avec d’autres groupes du même tonneau. Le gros riff introductif de My Disaster rappelle un peu l’approche d’un Soundgarden (mais que sur le début du morceau, la voix n'ayant rien à voir avec celle de Chris Cornell). Crash (du moins la première partie encore une fois) sonne un peu comme du Pearl Jam. Quant à Suffer It All, ça ressemble assez bien à du Stone Temple Pilots. Et bien sûr, il plane l’ombre de Nirvana un peu partout (Same Damn Life, Watch Me Drown).
Bref, des groupes que j’ai adoré à une époque (et que j’écoute encore assez régulièrement) donc, on est en terrain connu. Du coup, l’écoute de ces dix compositions passe comme une lettre à la poste car Seether connaît son affaire. Une précision tout de même : ne vous laissez pas abuser par ce que j’ai dit plus haut, Seether ne se contente pas de copier un héritage existant, il s’agit plus d’une ressemblance lointaine que d’un pompage. Disons que nous savons d’où vient l’inspiration du groupe sud africain. Car nul doute que pour cet album, Seether s’est replongé dans le début des années 90. Certains trouveront peut-être tout cela un brin dépassé. Soit. Mais ça n'empêche pas la sauce de prendre, comme par exemple sur Words As Weapons, le premier single, très radio compatible.

Les refrains sont bien gaulés, quelques titres sont vraiment appelés à faire un petit carton s’ils sont édités en single (j'ai un petit faible pour le Nobody Praying For Me), les guitares suffisamment agressives pour que mon oreille se sente en territoire allié. Bien sûr, celui qui recherche du défonçage en règle doit passer son chemin. Ici, c’est plus subtil, presque à la limite du pop rock parfois, comme en témoigne le dernier titre, l’agréable ballade Save Today qui conclut cet album sur une note légère.

Isolate And Medicate est un album varié, plaisant à écouter, qui certes ne va pas révolutionner la face de la musique rock mais ce n’est de toute façon pas ce qu’on lui demande.

Tracklist de Isolate And Medicate :

01. See You at the Bottom
02. Same Damn Life
03. Words as Weapons
04. My Disaster
05. Crash
06. Suffer It All
07. Watch Me Drown
08. Nobody Praying for Me
09. Keep the Dogs at Bay
10. Save Today

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