Artiste/Groupe:

Septicflesh

CD:

Ophidian Wheel

Date de sortie:

1997

Label:

Style:

Death Metal gothique et orchestral

Chroniqueur:

Orion

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Bonjour la claque !

Quand Ophidian Wheel est sorti, en 1997, j'écoutais du Metal depuis déjà pas mal d'années. Mais je n'avais jamais entendu un truc pareil. La rencontre improbable entre Death Metal et musique et chants à la manière des opéras. Et je m'aperçois en l'écrivant que rencontre ne me paraît pas le mot le plus approprié. Disons plutôt le choc frontal, la collision entre deux styles que tout opposait sur le papier et qui finalement se marient ici pour le meilleur.

Petit retour en arrière. Septic Flesh (à l’époque, ça s’écrit en deux mots) s’est formé en 1990 en Grèce autour des deux frères Antoniou (Chris, guitare et orchestrations et Spiros, basse et chant) et de Sotiris Vayena (guitare et chant). Ils sortent une démo en décembre 1991, Temple Of The Lost Race (que l’on retrouve sur l’album A Fallen Temple sorti en 1998) qui attire l’attention du tout jeune label français, Holy Records (qui se faisait une spécialité d’éditer des groupes grecs comme Nightfall ou On Thorns I Lay…)
Les deux premiers albums du groupe (Mystic Places Of Dawn en 1994 et Esoptron en 1995) voient donc le jour sur ce label.
En 1997, pour la sortie de son troisième album, Septic Flesh opère un changement de taille en incorporant au line-up la chanteuse soprano Natalie Rassoulis. Et ce changement va amener le groupe dans une autre dimension, celle de l’excellence !

La production aussi a fait un bond en avant. Encore assez brouillonne sur Esoptron, elle est ici bien claire. Par contre, elle n’est pas très puissante en terme de volume et il faut mettre le disque assez fort pour avoir un bon rendu. Ce n’est pas très gênant, c’est juste qu’il faut penser à rebaisser l’ampli avant d’enchaîner sur un autre album… Je pense que ce problème a été réglé sur la réédition parue en 2014 chez Season Of Mist (que je n’ai pas écoutée).

On démarre très fort avec The Future Belongs To The Brave. Ca bastonne, la voix gutturale à souhait de Spiros est d’une puissance phénoménale. Une mélodie s’installe doucement et au moment où l’on s’y attend le moins (à deux minutes douze), Natalie Rassoulis fait une apparition remarquée et emmène le morceau dans les sphères célestes. Le côté mystique / spatial de la pochette prend alors tout son sens. Elle intervient également en toute fin de morceau avec des vocalises d’une pureté à couper le souffle.
Suit The Ophidian Wheel, un titre construit sur un riff qui rappelle les groupes gothiques (Paradise Lost en tête). Et là encore, c’est la réussite totale. Les Grecs jouent maintenant dans le jardin du Death gothique et ça fonctionne parfaitement.
Avec Phallic Litanies, on change encore d’ambiance. L’intro est orchestrale. Natalie commence le morceau et c’est elle qui joue le rôle principal, mais elle est accompagnée par une nouvelle voix masculine qui entre en piste, celle de Sotiris. En effet, si le groupe évolue sans batteur attitré (c’est Kostas qui s’est chargé de l’enregistrement en studio), il y a bien trois chanteurs : Spiros pour les voix gutturales, Sotiris pour les voix claires masculines et bien sûr Natalie pour les vocaux féminins.
Retour sur du brutal avec Razor Blades Of Guilt. Le démarrage est fulgurant mais le morceau comporte tout de même sur son final un passage très mélodique, lorgnant encore une fois vers le gothique.
On a ensuite un morceau essentiellement orchestral, très proche de l’opéra. On peut y voir les prémisses de Chaostar, projet de Chris Antoniou qui verra le jour un an après ce Ophidian Wheel. La particularité de Septic Flesh est bien là, dans l’enchaînement d’un morceau comme ce Tartarus et le morceau suivant, On The Topmost Step Of The Earth, bien sombre, mené par la voix phénoménale de Spiros, aéré par celle de Sotiris et par des chorus de guitares mélodiques. Avec ce nouvel album, les Grecs ne s’imposent aucune barrière. C’est de nouveau évident avec Microcosmos, interlude orchestral (tout comme Enchantment qui sert d’outro à l’album, tous deux composés par Chris), et Geometry In Static qui alterne parties mélodiques et parties brutales, lignes de chant de Natalie et growls monstrueux de Spiros.
Shamanic Rite voit encore un duo de growls et de chant lyrique sur un rythme bien lourd. Et puis Heaven Below, dans un style assez proche du titre éponyme avec riff bien gothique, nous renvoie sur du Death mélodique.

Avec Ophidian Wheel, Septic Flesh avait trouvé une voie royale, proposant un metal extrême varié et original, mêlant influences classiques et gothiques. Depuis cet album, le groupe n’a jamais déçu sa fanbase (sauf l’année de sa séparation, heureusement non définitive) et cherche à atteindre la perfection à chacune de ses sorties. Le parcours de ce groupe est exemplaire. Ce qui fait qu'en plus de cet album, je vous conseille également toute la discographie.
Comme évoqué plus haut, Ophidian Wheel a été réédité en 2014 par le nouveau label du groupe (Season Of Mist), avec un nouvel artwork et trois bonus (des remixes de titres de l’album).



Tracklist de Ophidian Wheel :

01. The Future Belongs To The Brave
02. The Ophidian Wheel
03. Phallic Litanies
04. Razor Blades Of Guilt
05. Tartarus
06. On The Topmost Step Of The Earth
07. Microcosmos
08. Geometry In Static
09. Shamanic Rite
10. Heaven Below
11. Enchantment