C H R O N I Q U E

L'histoire est souvent teintée d'ironie morbide. Pour preuve, Seventh Void a appelé son album Heaven Is Gone. Jusqu'ici rien d'anormal sauf lorsque l'on apprend que le groupe est composé de deux Type O Negative, Kenny Hickey et Johnny Kelly. L'humour noir des compères a rejoint la réalité. Formé à la base en attendant que le gang de Brooklyn sorte de sa torpeur pour composer un nouvel album, Seventh Void risque fort de devenir l'actualité de ces musiciens. Et pour cause, Peter Steele étant parti dans l'au-delà et Josh Silver sucrant les fraises...

Inutile de taxer Seventh Void d'opportunisme suite à la mort de Steele, l'album a été composé avant sa mort. Il est même distribué aux Etats-Unis depuis un an et demi par le label de Vinnie Paul. Pourquoi n'arrive-t-il dans nos contrées que maintenant ? Mystère. Mais avec la magie d'internet, cela n'a plus grande importance. La question sera donc de savoir si cela ressemble à du Type O Negative ? Oui et non. Oui car l'une des influences principales des deux groupes est Black Sabbath et que cela se ressent. Non, car Seventh Void s'oriente vers un stoner doom assez alléchant.

Laissons de côté les références illustres pour s'intéresser à ce qu'à Heaven Is Gone dans le ventre. Le moins que l'on puisse dire est que le plat est gras. Le son est massif. Pour preuve, le premier morceau Closing In est lourd comme du plomb, teinté de psychédélisme (les musiciens n'étant pas connus pour leur tendance à l'homéopathie, rien d'étonnant). Mais la claque vient surtout de Heaven Is Gone, chanson éponyme de l'album, bien rock comme il se doit, toute en atmosphère enfumée d'un club.

Seventh Void tape fort d'entrée, peut être un peu trop. En effet, Heaven Is Gone est plutôt inégal, la faute à quelques chansons un peu fades. Lorsque le tempo ralentit trop, la sauce tourne légèrement (The End Of All Time trop lent, Killing You Slow dont la fin est ratée). Cela n'empêche pas quelques fulgurances comme Last Walk In The Light et sa partie acoustique très réussie ou Shadow On Me porté par une basse toute en puissance contrôlée et des guitares acérées.

Ce qui ne devait être qu'un side-project sera certainement une priorité pour Kenny Hickey et Johnny Kelly, la faute a une actualité nécrologique chargée (en cela, un titre comme Death of A Junkie prend tout son sens). Mais les musiciens ont assez de talent pour s'en sortir. Heaven Is Gone est un premier jet réussi, pas toujours facile à écouter d'une traite (c'est du stoner-doom, tout de même) mais assez efficace pour être suivi de près. Reste à voir en live ce que cela donne, mais la musique taillée pour cela plus le talent ne devrait pas poser de problème.

Tracklist de Heaven Is Gone :

01. Closing in
02. Heaven Is Gone
03. The End of All Time
04. Broken Sky
05. Killing You Slow
06. Slow Descent
07. Shadow on Me
08. Drown Inside
09. Death of a Junkie
10. Last Walk in the Light

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