Sideburn est un groupe qui commence à avoir de la bouteille. Il s'est formé en 1985, sous le nom de Genocide mais n'a pris le nom de Sideburn qu'en 1997, en changeant également un peu son style musical, passant d'un Heavy à la NWOBHM à un son bien plus Hard Rock. Sous ce nom, Sideburn a sorti six albums entre 1997 et 2013. Voici donc le septième album studio, intitulé étrangement #Eight (ils doivent aussi compter le best of sorti en 2006). Le groupe a aussi été assez malin pour se retrouver dans des bons coups comme sur la BO de Wolverine, celle de la série 24 Heures Chrono ou encore sur la bande annonce de Hit & Run.

Notons que depuis le dernier album qui avait vu trois des cinq membres changer, le line-up semble avoir retrouvé une stabilité et c'est donc la même équipe qui est au travail : les deux anciens Roland Pierrehumbert (seul membre originel) au chant et Lionel Blanc à la batterie avec Lawrence Lina et Mike Riffart aux guitares et Nick Thornton à la basse.

A l'instar de leurs compatriotes de Krokus, l'influence principale de Sideburn est AC/DC. On a ici un Hard Rock avec riffs façon Young brothers, simples et efficaces, qui accrochent l'oreille dès la première écoute (ce qui n’est pas donné à tous les groupes qui puisent leurs influences chez AC/DC, c’est donc à souligner). C'est vraiment hyper évident sur un titre comme Give Me A Sign par exemple, même si le son des grattes n'est pas tout à fait le même que celui des Australiens. Et ces riffs qui donnent envie de taper du pied sont accompagnés d’un très bon sens de la mélodie et du refrain qui donne envie de chanter avec le groupe (All The While, Turn Away...). La voix de Roland Pierrehumbert, légèrement rocailleuse, se fond bien dans ce style de Hard Rock’n’Roll.

Et si l’ensemble est effectivement mélodique, ça ne manque pas d’une bonne énergie rock’n’roll par moments (All The While, Call Me A Doctor, Long Road Paradise). Les chœurs sont aussi scandés à la façon AC/DC (le "Dogs Of War" sur le refrain de Drop Zone y fait énormément penser). Mais il ne s'agit tout de même pas d'une copie carbone (même bonne), le groupe amène sa touche personnelle avec par exemple cette petite ambiance western sur Get Your Ride On avec guitare slide de sortie ou encore avec le solo d’harmonica sur Driving On The Main Line. J’émettrai juste un petit bémol au sujet de deux morceaux consécutifs, Save Your Soul et Got To Move On, que je trouve un peu moins inspirés que le reste.
On ne termine pas un album de Hard Rock’n’Roll sans un petit hommage à Lemmy (l’album lui est d’ailleurs entièrement dédié). Ici il s’agit de No Class que Sideburn reprend à sa sauce, de façon un peu plus soft. Mais il s’avère tout de même que c’est le titre le plus énergique de l’ensemble.
Un tout dernier titre, Wings Of Liberty, apparaît en bonus track. Un morceau plus mélancolique que le reste de l’album, avec une très légère touche orchestrale et un solo d’harmonica à la place du solo habituel de guitare. Un bon titre pour finir l’album.

Voilà un album qui ne révolutionne rien mais qui est agréable à écouter. Si vous êtes venus chercher de bons morceaux rock’n’roll pour taper du pied et bouger la tête en cadence, #Eight devrait faire votre bonheur.
Avec des groupes comme Krokus et Sideburn, la Suisse ne serait-elle pas devenue la plus australienne des terres européennes ?


Tracklist de #Eight :

01. All The While
02. Call Me A Doctor
03. Turn Away
04. Drop Zone
05. Get Your Ride On
06. No More Room In Hell
07. Driving On The Main Line
08. Give Me A Sign
09. Long Road Paradise
10. Save Your Soul
11. Got To Move On
12. No Class (Motörhead cover)
13. Wings Of Liberty (bonus track)