Un EP paru en 2013, une compilation d’anciens - et de quelques nouveaux - morceaux trois ans plus tard, on ne peut pas vraiment dire que Škan ait été le groupe le plus prolifique de la scène nord-américaine de ces dernières années. Death Crown rattrape ce retard avec ses quelques quarante-cinq minutes de musique. Signée chez le très estimé label allemand Ván Records, la nouvelle mouture de Škan semble avoir séduit quelques âmes outre-Rhin, et on peut - sans trop hésiter - dire qu’il y a de quoi.

Death Crown est un album intrigant, excentrique même, par rapport à tout ce qu’on peut entendre ces dernières années en Black Metal. On peut d’ailleurs opérer quelques parallèles avec Wyrmwoods, sur la capacité de Škan à puiser ses ressources dans des sonorités variées, très travaillées, et parfois un peu expérimentales (je pense par exemple à The Womb). Mais la force du groupe réside justement dans ce double travail d’assimilation de l’orthodoxie du genre, et de la singularisation par le riff bien senti, l’harmonie dévastatrice, ou le chant saisissant de Joseph Merino. Death Wish opère cette synthèse avec brio, on commence par un style assez classique (dans la veine d’un Ascension par exemple), puis débarque le solo de guitare dérangeant - accordé sur la dissonance la plus malsaine -, qui vient briser le contrat d’orthodoxie du début. À ce moment précis, on se dit qu’on tient vraiment le bon bout.

Si on ajoute les trois pistes instrumentales (Initium, À Mort et Au-Delà), la très alambiquée For The Love Of Death et l’excellente Father Qayin (meilleure piste de l’album), alors Death Crown a toutes les qualités requises pour séduire. Difficile de passer à côté si vous aimez les groupes de BM puissants, variés et un tant soit peu novateurs.

Tracklist de Death Crown :

01. Initium
02. Death Wish
03. À Mort
04. The Womb
05. Au-Delà
06. Iron & Blood
07. Father Qayin
08. For The Love Of Death