Artiste/Groupe:

Skid Row

CD:

Slave To The Grind

Date de sortie:

1991

Label:

Style:

Metal US

Chroniqueur:

Orion

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Fort d'un succès fulgurant avec leur premier album, les Skid Row remettent ça deux ans plus tard... avec la même réussite.
Le groupe met d’ailleurs tous les atouts de son côté puisqu’il fait appel au même producteur, Michael Wagener. Et il a bien fait car, comme pour le premier opus, le son est énorme. Skid Row nous balance, en cette année 1991, un gros parpaing dans la tronche.

Le Monkey Business qui démarre l'album montre déjà, après une intro trompeuse, que le groupe ne s'est pas assagi et n'a pas vendu son âme au music business afin de décrocher un hit à chaque morceau. Et malgré cela, l'album va cartonner. Il faut dire que l'époque est propice à des compos qui bastonnent bien. On en a ras le bol des ballades à la guimauve et des nappes de synthés un peu partout. C’est la fin de l’époque de gloire pour les groupes de Hard Rock Glam de la côte californienne (Dokken, Ratt, Poison, Stryper et autres Winger). Là, ça envoie. Les guitares sont bien abrasives et le grand Sebastian Bach hurle comme un damné. Celui-ci, malgré sa "gueule d’ange", veut prouver qu’il ne doit pas être considéré comme un second Jon Bon Jovi et, par sa hargne vocale, démontre qu’il est un jeune furieux qui a envie de bouffer tout ce qui l'entoure. Et c'est encore plus vrai avec le titre éponyme qui vous arrive dans la tronche tel un bulldozer. La rythmique décrasse bien. Skid Row a même durci le ton par rapport à l’album précédent (qui n’était déjà pas du Glam Metal). On s'éloigne considérablement du panier dans lequel on les a mis (à tort) dès leurs débuts (avec les groupes cités plus haut). Là, il n'y a plus d'ambiguïté : Skid Row la joue méchant, presque Thrash parfois (Slave To The Grind, Riot Act).


The Threat ne permet pas vraiment de souffler. Encore un morceau puissant avec son refrain rehaussé de chœurs énormes.
Il faut attendre le quatrième morceau, Quicksand Jesus, pour avoir la première ballade de l'album. Mais celle-ci, comme le reste, est très puissante. On va d'ailleurs commencer à parler de "power ballade" pour ce genre de morceau. Le bondissant Sebastian Bach se sort les tripes sur ce titre. On est loin de la ballade pleurnicharde en vogue deux ou trois ans avant. Et In A Darkened Room et Wasted Time sont du même acabit. Ou comment mettre trois ballades sur douze titres sur un album sans que personne n’y trouve à redire. La classe !
Le monstrueux Get The Fuck Out (en réponse au Get The Funk Out de Extreme ?) est bien agressif lui aussi. Le titre, évidemment polémique, sera remplacé par un autre morceau, Beggar's Day, sur une version censurée de l’album (un bon morceau également mais hélas, rare et difficile à trouver). Livin’ On A Chain Gang est tout aussi monstrueux avec encore des chœurs explosifs. Bach s'arrache une nouvelle fois les cordes vocales sur ce titre (et c’est en chantant de cette manière qu’il les a un peu esquintées).
Le groupe tente même des approches plus groovy sur Creepshow et Mudkicker, portés par une basse bondissante. Les deux principaux compositeurs, Dave Sabo (guitares) et Rachel Bolan (basse), sont à leur top (et, effectivement, ils ne retrouveront jamais une telle inspiration).

Après la sortie de cet album, qui fut très bien accueilli aussi bien par la critique que par les fans, Skid Row ainsi que Guns N'Roses (qui sort quelques mois plus tard son double album Use Your Illusion) incarnent tous les espoirs d’une scène Hard et Heavy américaine qui se cherche (la déferlante grunge est en train d’arriver elle aussi). Hélas, pour l'un comme pour l'autre, 1991 sera l'année de leur dernier album vraiment intéressant.
En effet, Skid Row sortira encore un Subhuman Race, après quatre ans d’attente tout de même (si l'on excepte le EP de reprises), bien bourrin et qui contient quelques morceaux intéressants mais aussi des titres bien plus dispensables. Puis Bach quittera le groupe et même si Skid Row continuera sa route sans lui et existe toujours aujourd'hui, le groupe n'a jamais retrouvé l'inspiration et l'aura de l'époque de ses deux premiers albums. Albums qui restent les deux meilleurs témoignages de l'époque d'or du groupe.

 

Tracklist de Slave To The Grind :

01. Monkey Business
02. Slave To The Grind
03. The Threat
04. Quicksand Jesus
05. Psycho Love
06. Get The Fuck Out
07. Livin' On A Chain Gang
08. Creepshow
09. In A Darkened Room
10. Riot Act
11. Mudkicker
12. Wasted Time