Slash

Artiste/Groupe

Slash

CD

World On Fire

Date de sortie

Septembre 2014

Label

Dick Hayd International / Roadrunner Records

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

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C H R O N I Q U E

Slash, on le sait, n'est pas le genre de guitariste qui donne dans le trop peu. Des albums de dix pistes pour quarante minutes de musique ? Non merci, ce n'est pas son style. Avec World On Fire, le message est clair : ça va rocker jusqu'à plus soif ! Voilà une galette de pur hard rock décliné sur dix-sept morceaux et soixante-dix-sept minutes... On peut difficilement concevoir un disque plus ras la gueule que ça ! Devant tant de générosité, les fans doivent se réjouir. Mais encore faut-il que la qualité soit au rendez-vous, parce que balancer autant de compos sur un disque n'est pas sans risque. L'ex-Guns N' Roses, toujours accompagné (depuis la tournée qui a suivi l'album Slash) de Myles Kennedy (aussi chanteur et guitariste chez Alter Bridge) et de ceux qu'on appelle The Conspirators (le bassiste Todd Kerns et le batteur Brent Fitz), est-il, en sortant un opus aussi long, en proie à l'auto-indulgence ou tout simplement particulièrement inspiré ? Après écoute de la bête, difficile de ne pas pencher en faveur de la deuxième proposition. 

On commence tout de suite par ce que certains pourraient considérer comme un bémol, histoire de s'en débarrasser ? Allons-y : ceux qui attendent de Slash qu'il surprenne, expérimente et s'éloigne de la recette utilisée sur le très réussi Apocalyptic Love vont devoir se faire une raison car World On Fire est dans la droite lignée de ce dernier. Si vous avez trouvé le cru 2012 à votre goût, réjouissez-vous, vous avez le droit à un deuxième service en 2014. Mais si vous n'avez pas été convaincu il y a deux ans, cette nouvelle production ne va probablement pas vous séduire davantage. Pour ma part, je fais partie du clan qui aime le style Apocalyptic Love et je suis ravi de retrouver Slash, Myles et les autres conspirateurs dans de similaires dispositions. En comme, en plus, c'est Michael "Elvis" Baskette qui a produit, enregistré et mixé le tout (il s'agit du monsieur qui a bossé sur l'excellent Fortress d'Alter Bridge, entre autres), je me dis que le son devrait être aux petits oignons. Et oui, il l'est !

Avez-vous entendu le single World On Fire, dispo sur le web depuis courant juin ? Vous pourrez dire que cette chanson n'a rien de révolutionnaire et vous aurez tout à fait raison. C'est juste du hard rock classique et énergique avec un bon petit riff (portant fatalement la marque de son créateur) qui donne envie de faire du air guitar. Mélodique, enlevé et efficace sont des termes qui décrivent assez bien ce premier morceau. Certes, le propos, qui donne une idée assez juste du contenu de cet album, n'est pas avant-gardiste mais il reste, à mon sens, maîtrisé et percutant. A noter : la participation très sympa du bassiste Todd Kerns qui donne la réplique à Kennedy sur le refrain. On imagine bien ce que ça va donner en concert ! Des titres rock percutants, World On Fire n'en manque pas. Ecoutez-donc les entraînants Shadow Life (dont la courte et douce intro vous met sur une fausse piste), Automatic Overdrive (rock'n'roll jusqu'au bout des riffs), la terrible et groovy Wicked Stone et sa guitare entêtante (une de mes compos préférées sur cet opus), Withered Delilah dont le riff enjoué a un petit côté Aerosmith pas déplaisant, Avalon ou The Dissident et ses ohohoho ohoho sur le refrain... vous m'en direz des nouvelles. Beaucoup de riffs super bien fichus, de soli exemplaires, une belle performance de Myles Kennedy, une section rythmique irréprochable... c'est tout ça, World On Fire. Et le tour de force de son auteur, c'est d'arriver à proposer suffisamment de compos efficaces et variées pour tenir l'auditeur en haleine pendant plus d'une heure et quart. Quelques passages un peu plus soft avec Bent To Fly ou Battleground sont appréciables et permettent au groupe de changer un peu de registre. Il y a aussi Beneath The Savage Sun, à l'ambiance plus sombre et metal (avec quelques changements intéressants), un instrumental sympa (Safari Inn) qui apporte un peu de diversité à l'ensemble et un morceau lourd et noir de très bonne facture intitulé The Unholy (sur lequel Myles est impeccable). Pesante et dotée d'une ambiance un brin malsaine, cette compo conclut l'album en beauté. Evidemment, je ne vous mentirai pas en vous affirmant que vous ne décrocherez à aucun moment. Il y aura toujours deux ou trois pistes qui vous sembleront un peu en dessous du reste mais l'ensemble reste globalement bien homogène.

Au final, beaucoup de bonnes choses sur ce nouveau Slash. Pas forcément d'énormes tubes dans la lignée de certaines compos mythiques (je pense forcément à l'album Appetite For Destruction de vous savez qui) que le guitariste au chapeau a pu écrire dans sa jeunesse et qu'on chantera encore dans plus de vingt ans, mais une bonne collection de chansons directes, bien écrites et servies par un groupe solide. Slash aurait peut-être pu faire encore plus fort, plus étonnant, plus magique... peut-être... N'empêche que ce World On Fire ne manque pas de qualités et demeure un disque débordant de punch, de guitares virevoltantes et refrains accrocheurs. C'est du très bon boulot et du très bon hard rock ! Pour info, le gang viendra nous rendre visite les 12 et 13 novembre prochains au Zénith de Paris. 

 

Tracklist de World On Fire :

01. World On Fire
02. Shadow Life
03. Automatic Overdrive
04. Wicked Stone
05. 30 Years To Life
06. Bent To Fly
07. Stone Blind
08. Too Far Gone
09. Beneath The Savage Sun
10. Withered Delilah
11. Battleground
12. Dirty Girl
13. Iris Of The Storm
14. Avalon
15. The Dissident
16. Safari Inn
17. The Unholy

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