Artiste/Groupe:

Solution .45

CD:

Nightmares In The Waking State - Part II

Date de sortie:

Août 2016

Label:

AFM Records

Style:

Melodic Death Metal

Chroniqueur:

Deicide5000

Note:

11/20

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En fin d’année dernière, je chroniquais le volume I de ce double album qui ne veut pas en être un. Je me réjouis de cette sortie et j'ai fait valoir (genre !) mes droits à la chronique du second volume...

Plutôt que de vous réécrire toute l’intro de l’album (le contexte, les acteurs, l’historique), je vous invite plutôt à consulter la précédente chronique. En résumé, Christian Älvestam, chanteur historique de Scar Symmetry - éminent groupe suédois, maîtres du mélo death, qu’il a quitté en 2008 (ça commence à faire) -, s’est fait des copains et fait du Scar Symmetry avec eux.

Donc là, on est en présence d’un choix de direction qui revient à enregistrer un tas de chansons mais à les rendre disponibles en deux fois, façon Load et Reload de Metallica, plutôt que de sortir un double album. Choix artistique ou purement commercial (un double album ne se vendant pas beaucoup plus cher qu’un simple… z’avez saisi ?).

La peur s’installe en moi. Pourquoi sortir celà en deux fois ? Faire parler de soi deux fois plus ? OK, si c’est ça, y a-t-il un concept derrière les choix de tracklisting entre les deux volumes outre que d’en mettre dix de chaque côté ? Putain, ils n’ont pas intérêt à me décevoir.

Ca commence mal avec la pochette. Zéro effort sur la pochette, comparé à un Load / Reload, où un effort minimal avait été fait. Là, c’est du photoshop niveau grande section de maternelle consistant à changer la couleur dominante du graphisme par une autre… et voilà.

Pour rentrer dans l’album, on a droit à Dim Are The Pathways, une intro aux multiples synthés qui pour moi ne fait pas le job de tendre la main à la chanson d’après. The Faint Pulse Of Light est plutôt rentre-dedans avec un break + solo après deux minutes. Il faut donc attendre le troisième morceau, Mind Mutation, pour entendre le duel voix claire/voix growl.



La première compo vraiment intéressante est Built On Sand, qui ouvre après une intro arpège + solo de gratte sur un duel rythmique entre lead guitar, rhythm guitar et basse/batterie, dans ce qui s’apparente à de l’illusion rythmique. Dit simplement, chaque instrument est sur le même tempo que les autres mais pas sur le même découpage du temps (merci les polyrythmes), et ils semblent se croiser et peuvent finir ensemble en synchronisme. Pour le reste de la chanson, ça ne fait pas vraiment avancer le schmilblick, c’est du classique. On a quand même droit à de belles parties de synthé et de gratte et à un beau refrain.


Inescapable Dream est sans intérêt, on passe.

Christian Älvestam est en forme, en fait il l’est comme dans le premier volume puisque ça a été enregistré en même temps ; donc, il ”était” en forme. Mais les mélodies vocales ne sont pas à la hauteur du premier volet.

The Curse That Keeps On Giving est leur Stairway To Heaven. Z’avez compris, on est dans le mélo, pas le death de “mélo-death”.

Chain Connector est un autre témoignage qu’il y a quelques fans de Meshuggah dans ce groupe. La voix torturée ressemble à celle de Tomas Haake sur Sol Niger Within (1997), le délire de Fredrik Thordendal.

What Turns The Wheels commence sur un ton très symphonique sur la première minute. Encore côté mélo… mais pas pour autant la chanson que vous ferez écouter à un autiste du metal pour le ramener à notre cause.

Encore victime de la comparaison Load / Reload, les bonnes chansons sont sorties sur le premier volume pour laisser plus de place aux “Faces B” qu’on trouve sur le deuxième volume.

Souvenez-vous du premier volet de cet album, car il s’agit bien d’un double album avec les fillers habituels même si le marketing en a décidé autrement. On y trouvait une vraie compo d’entrée d’album, Wanderer From The Fold, qui utilisait le talent des membres du groupe ; mais aussi Bleed Heavens Dry et Winning Where Losing Is All, pures merveilles de mélo-death avec du groove, de la syncope, du growl, du chant clair en couplet (et non sur le classique refrain), du solo. Sans parler de I, Nemesis.

Bref, ça ne se renouvelle pas des masses, et nos amis de Solution .45 ne nous ont vraiment pas gardé le meilleur pour la fin. Je leur mets au-dessus de la moyenne (“pour l’encre”), mais un groupe capable comme ça, qui nous réserve une daubasse sans “hit” en deuxième volet d’album, c’est déplorable. Virez vos marketeurs. Peu de personnes oseront acheter le deuxième volet, le mot va passer qu’il ne vaut en rien le premier volet. A l’exception peut-être de ceux qui voudront posséder la pochette dans une autre couleur (je suis méchant, mais c’est un peu mérité).


Tracklist de Nightmares In The Waking State - Part II :

01. Dim Are The Pathways
02. The Faint Pulse Of Light
03. Mind Mutation
04. Built On Sand
05. Inescapable Dream
06. The Curse That Keeps On Giving
07. Chain Connector
08. What Turns The Wheels
09. Misery Mantra
10. Heavy Lies The Crown