Notre esprit est parfois traversé de certitudes, aux apparitions aussi soudaines qu’inopinées nous permettant non seulement de construire nos croyances musicales mais aussi d’entretenir un stock dodu de potentielles introductions à destination de chroniques récalcitrante. L’évidence qui me traversa il y a de cela quelques instants est celle-ci : un monde avec la Finlande vaut mieux qu’un monde sans. Assurément.

Tout simplement, ici,  car les lascars dont nous chroniquons l’album en viennent, de Finlande. Et que ledit album, Satans Of Swing, est une sacrée réussite. Le résultat est d’autant plus enthousiasmant que Somehow Jo! n’est qu’un jeune projet datant de 2009, construit autour de Christian Sauren (Chant, guitare), Sakari Karjalainen (Guitare), Eero Aaltonen (Basse) et Lassi Peiponen (Batterie), et que nos amis finlandais ont eu la brillante idée d’accoucher d’un premier-né de qualité. 

L’album se construit autour de quelques constantes. La première réside dans le format des compositions, court. Des titres coup de poing qui nous mettent à terre en un rien de temps. A savoir quatre minutes, en moyenne. Peu de temps donc pour développer une musique qui s’avère être très dense, changeante, exposant à grande vitesse des plans variés sans l’aide, parfois espérée, de douces transitions. De douceur, il n’est qu’assez peu question tout au long de l’album, au contraire du groove et de l’énergie qui représentent respectivement la deuxième et la troisième constante qui traversent Satans Of Swing. 

Tout cela se ressent d’entrée de jeu, alors que les premières notes de Next King se font entendre. Une succession de riffs bourrés d’énergie et de créativité, une voix claire un brin rocailleuse, un chant hurlé bien perché, tantôt presque rapé, parfois même frôlant le chuchotement, voilà un tout qui s’apparente assez bien à un début de la tant attendue recette du bonheur. Ladite recette voit sa liste d’ingrédients s’étoffer alors que les titres s’égrènent. Y figurent notamment, dans le désordre : 

- Les riffs d’intro de Godbye et Hatesong

- Le groove qui suinte de Hellhole Bar

- Le refrain hurlé de Beginning

- L’atmosphère mystérieuse présente sur le titre Satans Of Swing

Le dernier point est d’ailleurs à souligner, car cette atmosphère s’écarte assez nettement de ce que propose le groupe sur le reste de l’album. Au groove impétueux et aux riffs effrénés se substitue un rythme plus lent et plus lourd qui confère au titre un air dramatique ne se retrouvant sur aucune des autres compositions. Cet écart est appréciable puisqu’il contraste avec l’aspect presque enjoué de certains titres, comme Fool. Le morceau profite par ailleurs de la participation de Noora Louhimo, chanteuse de Battle Beast, qui approfondit de sa voix féminine quoique rugueuse les apparitions de Christian Sauren, participant en cela à l’établissement des sonorités plus sombres de la composition.

Une autre certitude germe dans mon esprit (ça alors, quelle profusion !) : cet album, je vais l’écouter une tripotée de fois en attendant le second. Faites de même, vous ne serez pas déçus. Parole.

Tracklist de Satans Of Swing :